Togo/Victoire Dogbé doit être un PM à la "Dogbé"

Publié le mercredi 30 septembre 2020 | Linformateur

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Victoire Dogbé-Tomegah, la ministre du Développement à la Base

Quel profil de Premier ministre Victoire Dogbé doit-elle incarner ? La dame de poigne qui tient la direction du cabinet de la présidence de la République depuis plusieurs années, poste qu’elle cumule avec celui de ministre du développement à la base à maestria, doit montrer qu’elle a les capacités pour diriger une équipe gouvernementale. En la matière, les togolais ont encore en mémoire le passage de Gilbert Fossoun Houngbo, dont la méthode a plus que séduit. Entre le Houngbo charismatique et le Klassou l’effacé, dame Dogbé doit être simplement «Dogbé».

Si l’on sait que le premier ministre au Togo n’est en fait que le premier des ministres du président de la République, tant son pouvoir est quasi inexistant ; il est aussi vrai qu’à ce poste on peut laisser une emprunte inoubliable. Celui dont beaucoup continuent d’apprécier la méthode c’est bien l’onusien Gilbert Houngno.

Celui-ci a été l’incarnation d’une méthode propre à lui, allant au front sur plusieurs dossiers sans la peur de faire de l’ombre à son patron. Les mauvaises langues disent même que c’est cette audace d’assumer son poste qui lui a valu son départ de la tête du gouvernement en 2012.

Ses successeurs Arthème Ahoomey-Zunu et surtout Komi Klassou n’ont été que l’ombre d’eux-mêmes. Avec Komi Klassou, on a connu plutôt un premier ministre qui n’a jamais cherché à s’assumer, ou plutôt qui assumait bien son effacement. Klassou n’agissait que «sur instruction du président de la République» ou « sous la houlette » de ce dernier. Même si lui même se jette des fleurs pour son bilan à la tête du pays, il n’est pas quelqu’un dont les togolais garderont un souvenir inoubliable.

Désormais, il appartiendra au successeur de Klassou de définir sa propre méthode. Etre une PM audacieuse, qui va au front et qui bouscule les codes internes au parti, ou être simplement le premier des ministres du chef de l’Etat. Victoire Dogbé ne doit pas se laisser gagner par le complexe de féminité dans cette marre aux hommes forts ; elle doit assumer son nouveau statut, incarner un leadership au-delà de ce qu’elle a montré à la tête de son ancien ministère.

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