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Les meilleurs savent passer le relais (Chronique de Jean-Baptiste Placca)

Publié le lundi 5 octobre 2020  |  RFI
Cérémonie
© Présidence de CI par DR
Cérémonie d`ouverture du 55ème Sommet ordinaire de la CEDEAO
Samedi 29 Juin 2019. Abuja (Nigéria). Cérémonie d`ouverture du 55ème Sommet ordinaire de la CEDEAO, à Abuja (Nigéria), ce samedi, en présence du Président de la République ivoirienne , S.E.M. Alassane OUATTARA.
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Partout où des chefs d’État cherchent à s’octroyer un troisième mandat ou la présidence à vie, ils développent toutes sortes d’argumentations, la meilleure étant généralement le parachèvement ou la consolidation de ce qu’ils considèrent comme leur œuvre. Sauf qu’aucune nation n’a jamais été entièrement bâtie par un seul homme.


En Guinée et en Côte d’Ivoire, les opposants affichent une détermination inquiétante à empêcher les présidents Alpha Condé et Alassane Ouattara de s’octroyer le troisième mandat que brigue chacun d’eux, en ce mois d’octobre. Comment expliquer que les deux chefs d’État demeurent si confiants, alors que leurs peuples et l’opinion, en Afrique, tremblent ?

Vous connaissez, évidemment, la citation : «Les dieux rendent fous ceux qu’ils veulent perdre ». C’est à se demander si les dieux ne rendent pas d’abord sourds et aveugles les dirigeants politiques qu’ils veulent perdre.

Car enfin, personne ne peut raisonnablement penser que cette chevauchée effrénée vers le troisième mandat se termine autrement que mal, en Guinée comme en Côte d’Ivoire. Le chaos et/ou la guerre ne surgiront pas nécessairement dès le lendemain de cette présidentielle, et encore ! Mais, même s’ils ont, dans l’immédiat, l’impression d’avoir gagné la partie, les conséquences, tôt ou tard, viendront, et elles seront probablement violentes, certainement dramatiques, non seulement parce que cette quête est politiquement contre nature, mais aussi parce qu’elle plonge ses racines dans bien trop d’injustices.

Mais les dirigeants politiques africains sont toujours confiants, jusqu’à ce que survienne le pire. Combien d’hommes politiques ont perdu, ou même péri, pour avoir inconsidérément cru que le seul fait de parvenir au pouvoir décuplait leur quotient intellectuel.

Pourquoi êtes-vous si certain que, même élus, ces deux dirigeants finiront par perdre cette bataille ?


Parce qu’ils la perdront. C’est d’autant plus désolant qu’ils feront, du même coup, basculer l’Afrique de l’Ouest dans une tendance générale à ruser systématiquement avec les institutions. Changer la Constitution pour ne pas avoir à la respecter. Changer la Constitution pour son bénéfice personnel, et se croire, du coup, exempté des limites que vous imposait la précédente, ce n’est pas bien.

Lorsque l’on change la Constitution, ce doit être pour l’améliorer, dans le sens de l’intérêt général. Et non pas pour y glisser ce qui vous arrange personnellement, en feignant de ne se préoccuper que des articles acceptables pour tous. Cette fâcheuse, et même très ennuyeuse façon de tricher avec la loi fondamentale, la mère des lois, était, naguère sibylline. Elle se fait, maintenant, à visage découvert.

On vous entend. Pourtant, certains parviennent à leurs fins…

Oui. Mais cela ne leur profite jamais durablement. Tanja Mamadou, au Niger, a fini par être renversé par un coup d’État. Abdoulaye Wade, au Sénégal, a été battu par la détermination de la jeunesse sénégalaise, et grâce à l’intégrité des hommes en charge des institutions gérant les élections. Les opposants guinéens et ivoiriens doutent, justement, de l’intégrité des hommes qui incarnent les institutions. Sans compter cette propension des instances en charge de la validation des résultats à s’aplatir devant le pouvoir.






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