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Togo : L’APED de Me Gally dresse un bilan sans concession de l’enclenchement du processus démocratique depuis 30 ans, en renvoyant dos-à-dos Opposition et Pouvoir

Publié le mardi 6 octobre 2020  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
La Conférence de presse au CESAL du trio d`avocats Degli-Ajavon-Djovi-Gally empêchée par des gendarmes
Lomé, le 29 mai 2018. CESAL. La Conférence de presse au CESAL ce mardi du trio d`avocats Degli-Ajavon-Djovi-Gally empêchée par des gendarmes. Les Conférenciers ont été empêchés de regagner la salle prévue pour leur rencontre avec la presse. Les gendarmes qui ont empêché le trio d`avocats de tenir sa Conférence de presse invoquent qu`ils agissent au nom d`une association (APED) qui n`a pas de base légale.
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Une des pages indélébiles de l’histoire socio-politique du Togo est liée étroitement à la date du 05 octobre 1990. Ce jour-là, la jeunesse togolaise, dans un élan irrésistible et inouï de liberté, a exprimé sa révolte face aux dérives du régime du parti unique qui opprimait le peuple togolais…

Trente ans jour pour jour après le 05 octobre 1990, certains acteurs-clés de l’avènement de la contestation d’octobre 1990 dressent un bilan du parcours démocratique au Togo.

L’APED (Association pour la promotion de l’Etat de Droit), une ONG ayant statut d’observateur auprès de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples, a vu le jour dans la ferveur de la lutte démocratique le 05 octobre 1990.
En ce jour anniversaire du soulèvement populaire, l’APED a dressé un tableau récapitulatif de la situation de la promotion des droits fondamentaux de l’Homme en terre togolaise. Un état des lieux sous forme de bilan qui se résume en ces mots : «En jetant un regard lucide sur les trente années écoulées, l’honnêteté intellectuelle nous impose de reconnaître que, malgré quelques avancées, notre lutte pour l’instauration de l’Etat de droit au Togo a été un ECHEC…». L’APED a salué au passage la «mémoire de tous ceux qui sont tombés depuis 30 ans pour l’avènement de la démocratie au Togo».

Les trois avocats membres de la coordination de l’Association, après avoir tenté de trouver les raisons fondamentales de ce fiasco, lancent un appel solennel au Président de la République Faure Gnassingbé à «prendre des initiatives fortes et appropriées en vue de créer, avec les différentes acteurs, les conditions d’émergence de l’Etat de droit et de la réconciliation».

Selon Maîtres Djovi Gally, Zeus Ajavon et Yaovi Degli, deux principales raisons sont à la base de cet échec de l’ancrage démocratique au Togo. Il s’agit dans un premier temps «du refus obstiné du pouvoir en place de d’accepter la Démocratie et donc de reconnaître le caractère naturel de l’Alternance politique. Avec le soutien de certaines forces obscures, la gouvernance politique au Togo est devenue au fil des ans un pilotage à vue, avec une gestion opaque et sectaire, notamment clanique et tribale, où la médiocrité est érigée en institution. Cette gestion des affaires publiques entraîne des conséquences graves qui se perpétuent, parce que se nourrissant d’une impunité caractérisée». En second lieu, le trio de juristes pointe le doigt accusateur vers «l’incapacité de l’opposition démocratique à définir une stratégie cohérente, avec un leadership éclairé, c’est-à-dire dévoué, compétent, rigoureux, généreux et désintéressé».

Depuis l’ouverture du processus de démocratisation en Afrique occidentale, le Togo fait figure du seul pays qui n’ait pas encore connu d’alternance politique. La promotion des libertés fondamentales y a encore du chemin. La preuve, la veille de ce 05 octobre, une activité politique de la DMK (Dynamique Mgr Kpodzro) a été interdite au nom de la crise sanitaire de la Covid-19 que vit le pays depuis 6 mois. Ainsi, dès les premières heures de la journée du dimanche, le lieu du meeting de la DMK a été quadrillé par un important dispositif de la FOSAP (Forces spéciales anti-pandémie) pour empêcher ou dissuader toute tentative de regroupement.

«Le peuple vit dans la désespérance !», rappelle l’APED, tout en soulignant que «durant ces 30 années, les accords politiques et les élections n’ont été qu’un trompe-l’œil et n’ont apporté aucune réelle solution aux véritables problèmes du pays». «Malgré cette situation désastreuse, l’APED invite le peuple togolais à l’espérance. Et lance un appel solennel au Chef de l’Etat Faure E. Gnassingbé à prendre, dans un sursaut patriotique, des initiatives fortes et appropriées en vue de créer, avec les différents acteurs les conditions d’émergence de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance, de la paix et de la réconciliation. Aujourd’hui plus que jamais, les paroles inspirées de notre Hymne national nous interpellent tous de bâtir la Cité».


Akoyi A. & J. T.
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