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La COVID-19 freine les services cruciaux de santé mentale en Afrique (OMS)

Publié le jeudi 8 octobre 2020  |  OMS Afrique
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
La Directrice régionale de l`OMS pour l`Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a conclu une visite officielle de 03 jours au Togo
Lomé, le 26 avril 2019. Conférence de presse. La Directrice régionale de l`OMS pour l`Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a conclu une visite officielle de 03 jours au Togo. Visite durant laquelle elle s’est entretenue avec les plus hautes autorités du pays. Dr Matshidiso Moeti a effectué des visites de terrain qui lui ont permis de toucher du doigt les réalités de la contractualisation des formations sanitaires et l’assurance santé mise en place par le Gouvernement togolais pour aller vers la Couverture Santé Universelle (CSU).
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Brazzaville, 8 octobre 2020 - Des déficits de financement majeurs freinent et perturbent les services cruciaux de santé mentale en Afrique, alors que la demande pour ces services augmente dans le contexte de la pandémie de COVID-19, révèle une nouvelle enquête de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L'enquête, menée dans 28 pays africains, a été réalisée dans le cadre du premier bilan global de l'impact dévastateur de la COVID-19 sur l'accès aux services de santé mentale. Elle souligne le besoin urgent d'un financement accru.
Parmi les pays ayant répondu dans la Région africaine, 37 % ont indiqué que leurs plans d'intervention en matière de santé mentale dans le cadre de la COVID-19 sont partiellement financés et 37 % ont déclaré ne disposer d'aucun financement.

Cette situation survient alors que la pandémie de COVID-19 augmente la demande de services de santé mentale. «L'isolement, la perte de revenus, le décès d'êtres chers et un déluge d'informations sur les dangers de ce nouveau virus peuvent accroître le niveau de stress et déclencher des problèmes de santé mentale ou exacerber ceux qui existent déjà», a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique.

«La pandémie de COVID-19 a montré, plus que jamais, à quel point la santé mentale fait partie intégrante de la santé et du bien-être et doit être un élément essentiel des services de santé lors des épidémies et des situations d'urgence».

Les pays africains comptent 15 des 30 premiers pays au monde en termes de suicide pour 100.000 personnes. Bien qu'il existe peu de données sur la manière dont la COVID-19 aggrave les problèmes de santé mentale sur le continent africain, une étude réalisée en Afrique du Sud a révélé que 10 à 20% des 220 personnes interrogées ont déclaré avoir vécu de fortes expériences d'anxiété et de peur à la suite de la pandémie.
Une autre enquête menée auprès de 12.000 femmes dans des communautés à faibles revenus en Ouganda et en Zambie a révélé une augmentation du stress, de l'anxiété et de la dépression persistants.

L'évaluation des services de santé mentale par l'OMS a eu lieu en juillet et août 2020 et 27 des 28 pays africains qui ont répondu ont inclus la santé mentale dans leurs plans d'intervention face à la COVID-19, soulignant la prise de conscience croissante de l'importance de ce domaine de la santé autrefois négligé.

En Afrique, les services relatifs aux troubles liés à la consommation de substances psychoactives sont les services de santé mentale qui ont connu les plus grandes perturbations. Les principales causes de ces perturbations étaient dues au fait que les patients ne se présentaient pas, aux restrictions de déplacements entravant l'accès aux structures de santé et à une diminution du nombre de patients en raison de l'annulation de soins non urgents.

Alors qu'au niveau mondial jusqu'à 70% des pays ont répondu aux défis posés par COVID-19 par la télémédecine, en Afrique, les gouvernements ont mis en place des lignes d'assistance téléphonique et renforcé la formation des principaux intervenants de santé en matière de compétences psychosociales de base.
Même avant la pandémie, la Région avait l'un des taux de dépenses publiques les plus faibles en matière de santé mentale, avec moins de 10 cents US par habitant.

Avec la pression croissante sur les systèmes de santé et l'augmentation de la demande, les services de santé mentale, surchargés et systématiquement sous-financés, sont de plus en plus sollicités.

«La COVID-19 vient accentuer une crise de longue durée qui touche les soins de santé mentale en Afrique. Les dirigeants doivent investir de toute urgence dans les services de soins de santé mentale qui sauvent des vies», a déclaré Dr Moeti.

«Nous devons également prendre davantage de mesures pour fournir de meilleures informations et une meilleure éducation en matière de santé mentale, pour renforcer et étendre les services et pour améliorer la protection sociale et financière des personnes souffrant de troubles mentaux, notamment par des lois garantissant les droits de l'homme pour tous».

Le Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique a publié des conseils sur la gestion de la santé mentale pendant la COVID-19 pour les travailleurs de la santé et le grand public. L'OMS appuie les gouvernements africains dans leur réponse à la pandémie selon leur situation particulière.

Dr Moeti s'est exprimée lors d'une conférence de presse virtuelle organisée aujourd'hui par le groupe APO. Elle a été rejointe par Dr Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique du Cameroun, et par Dr Naeem Dalal, psychiatre au Centre hospitalier universitaire de Lusaka.

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