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La Banque mondiale recommande aux gouvernements de s’engager vers une croissance basée sur la productivité et de créer davantage d’emplois inclusifs et de meilleure qualité (Rapport Africa’s Pulse)

Publié le lundi 12 octobre 2020  |  Banque Mondiale Togo
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Publication du rapport Africa’s Pulse, 20è édition: visioconférence de l`économiste en chef de la Banque mondiale pour l`Afrique, Albert Zeufack
Lomé, le 09 octobre 2019. Siège de la représentation de la Banque Mondiale au Togo. Publication du rapport Africa’s Pulse, 20ème édition.
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WASHINGTON, 8 Octobre 2020 – Alors que les économies d’Afrique subsaharienne continuent de faire face à l’incertitude dans le contexte de la pandémie de COVID-19, la dernière analyse macroéconomique de la région encourage les gouvernements à engager des réformes pour entraîner la reprise économique.

Le rapport Africa’s Pulse : Tracer la voie de la relance économique prévoit un recul de la croissance à -3,3 % pour 2020, soit la première récession économique de la région depuis 25 ans. La pandémie de COVID-19 risque également de faire basculer jusqu’à 40 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté, une menace pour les progrès en matière de développement, acquis au cours de la dernière décennie. L’analyse recommande que les pouvoirs publics saisissent les opportunités dans ce contexte de crise pour développer des politiques et investir en priorité en faveur d’une économie plus résiliente, plus productive et créatrice d’emplois.

«Pour stimuler une reprise stable après la pandémie de COVID-19, l’Afrique subsaharienne a besoin de développer des politiques susceptibles de favoriser une croissance durable et de renforcer la résilience. Cependant, la croissance seule ne suffit pas », explique Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.

«Les pays d’Afrique ont aujourd’hui besoin de développer des politiques et des investissements qui leur permettent de créer davantage d’emplois inclusifs et de qualités. Il s’agit en effet d’un facteur essentiel pour une croissance durable, inclusive et résiliente».

Si la pandémie de COVID-19 n’a pas eu des conséquences sanitaires aussi dévastatrices qu’on pouvait le craindre, le rapport note que les mesures de confinement associées aux répercussions de la récession mondiale ont eu un impact de taille sur l’activité économique. Au Nigéria et en Afrique du Sud, les deux plus grandes économies de la région, le recul de la croissance a été particulièrement prononcé, avec des chutes brutales de respectivement 6,1 % et 17,1 % sur un an.

Dans cette période de fort ralentissement économique, l’analyse recommande aux gouvernements de s’engager vers une croissance basée sur la productivité et de créer davantage d’emplois inclusifs et de meilleure qualité. Les auteurs du rapport prévoient que le chemin de la reprise sera long et difficile, d’autant que la crainte d’une éventuelle deuxième vague de l’épidémie crée de nombreuses incertitudes quant à l’avenir économique de la région. Ils encouragent donc les gouvernements à appuyer en priorité des politiques et des investissements visant à offrir à leurs concitoyens des opportunités d’emploi, contribuant ainsi à mettre un terme à l’extrême pauvreté, notamment dans le contexte de l’après COVID-19.

Le rapport relève aussi que la pandémie a contribué à souligner le rôle essentiel joué par l’économie numérique, qui a permis aux institutions, aux entreprises et à la société de poursuivre leurs activités à l’heure du confinement et de la distanciation sociale, même si les gouvernements ont dû intervenir pour permettre une baisse des coûts des équipements et des services, empêcher les déconnexions en cas de défaut de paiement, ou pour augmenter la bande passante. Ces mesures ont été complétées par des actions en faveur du développement des réseaux et de l’adoption de nouvelles technologies, comme par exemple Google Loon au Kenya et au Mozambique, ou le renforcement de l’efficacité du réseau internet au Ghana.

Le rapport recommande aussi des améliorations pour rattraper le retard dont souffre l’Afrique subsaharienne en matière d’adoption des technologies numériques par les pouvoirs publics, les ménages et les compagnies. Ces améliorations concernent aussi bien l’infrastructure numérique et les modèles d’entreprises, que les compétences et la culture numérique, en passant par des régulations plus efficaces afin d’étendre l’infrastructure numérique et de permettre une connectivité abordable, fiable et universelle.

En plus de recommander une reconstitution de la marge de manœuvre budgétaire, pour aider les gouvernements à financer des programmes stimulant le redressement économique, le rapport souligne également les domaines suivants à prendre en compte dans leurs actions :

Politiques de réallocation sectorielle : elles permettent d’encourager le passage d’un modèle d’exportation de matières premières à une économie à plus forte valeur ajoutée, et le développement de chaînes de valeur au sein de la région. Étant donné le temps nécessaire à la reprise des échanges mondiaux, les acteurs politiques régionaux doivent promouvoir le développement de chaînes de valeur régionales tout en développant les fondements et les capacités nécessaires à une implication plus complète du continent. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a un rôle important à jouer pour réduire les coûts de production associés aux tarifs douaniers, les barrières non tarifaires et les problèmes de facilitation des échanges. La ZLECAf peut aussi aider à organiser la production à l’échelle de la région, développer le commerce au sein de la région et développer la résilience des chaînes d’approvisionnement.

Politiques d’intégration spatiale : elles permettent de favoriser la productivité agricole et la réallocation de ressources pour stimuler des pôles de création d’emploi plus efficaces, en renforçant l’intégration entre zones rurale et urbaine et la connectivité entre les zones côtières et continentales. L’investissement dans des villes dynamiques et fonctionnelles est un moteur de l’innovation, entraînant une productivité plus élevée, ainsi que des secteurs industriels et de services exportables. L’amélioration de la productivité agricole et des conditions de vie en milieu rural, notamment la sécurité alimentaire, jouera un rôle crucial dans le domaine. L’augmentation des dépenses d’infrastructure permettra d’investir dans les zones urbaines et rurales, afin notamment de développer l’accès aux services d’infrastructure de base.
Perspectives économiques

Le rapport prédit un rebond de l’économie régionale dès 2021, avec cependant des variations de croissance d’un pays à l’autre. Si l’on s’attend à une reprise faible du côté de l’Afrique du Sud, la croissance globale pour l’Afrique de l’Est et australe devrait atteindre 2,7 %. Plusieurs pays, dont l’Éthiopie, ont commencé à saisir cette occasion pour mettre en place des réformes.

« Nous avons constaté que l’Angola, l’Éthiopie et même l’Afrique du sud avaient accéléré le rythme des réformes au cours de cette période, se préparant ainsi à repartir sur une trajectoire de croissance une fois la menace de la pandémie passée », remarque Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et australe. « On ne peut se soustraire à l’impact économique de la pandémie de COVID-19 sur la sous-région, cependant l’accélération des réformes constitue un moyen de se positionner au mieux pour l’après pandémie».

Bien que le reprise économique sera également faible au Nigéria, l’Afrique de l’Ouest et centrale devrait afficher une croissance moyenne de 1,4 %.

«Tracer la voie d’une reprise rapide exigera aussi d’importants investissements dans tous les pays de la région, et une bonne préparation des gouvernements », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. «La voie de la relance économique sera difficile, mais sans avancée des réformes structurelles, il sera encore plus difficile d’assurer une croissance solide dans l’après-pandémie».



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