Professeur Komlan Dodzi Kokoroko, ancien Président de l’Université de Lomé est l’une des nouveaux visages du gouvernement togolais. Nommé à la tête du Ministère des Enseignements primaire et secondaire, il n’aura pas le temps de savourer. Et pour cause, la prochaine rentrée s’annonce mouvementée.
Aux annonces du gouvernement concernant les mesures en étude pour la prochaine rentrée fixée au 26 octobre, certains syndicats du secteur de l’éducation ont déjà montré leur désaccord. C’est dans ce contexte particulier que Professeur Komlan Dodzi Kokoroko a été nommé à la tête du département des Enseignements primaire et secondaire.
Conscient de cette mission délicate, l’ancien président de l’Université de Lomé a réservé ses premiers mots aux enseignants. « Je n’ai pas de baguette magique pour les enseignants du Togo, mais je vous propose un challenge simple dans la droite ligne du mandat social du Président de la République », a-t-il laissé entendre à l’occasion, avant de préciser son idée. Ce challenge, a-t-il indiqué, c’est celui de « bâtir les hommes, les édifices et les institutions».
Le nouveau ministre des Enseignements primaire, secondaire a un rêve, celui de changer le visage des enseignants et de l’enseignement au Togo. Mais il s’est dit conscient de ne pas pouvoir y arriver sans le concours des syndicats et de tous les autres acteurs. «Je veux compter sur l’encours et le concours des syndicats des enseignants et de tous ceux qui font vivre quotidiennement le monde de l’éducation au Togo. Je crois énormément aux talents et aux idées devant les difficultés tout autant que les avancées que seront les nôtres. Quand l’école va, la République se porte bien», a-t-il conclu.
Malheureusement, et le Professeur Kokoroko le sait mieux que quiconque, cela fait plusieurs années que l’école togolaise va mal. Elles souffrent de plusieurs maux dénoncés réguliérement pas les premiers acteurs. Mais les autorités ont toujours faire la sourde oreille. Aujourd’hui, elles sont obligées de répondre aux exigences imposées par le coronavirus pour éviter une contamination dans les établissements scolaires.
C’est la lourde tâche qui incombe désormais au professeur de Droit public et de Sciences politiques. Encensé par les observateurs pour avoir donné une nouvelle image à la plus grande université publique du pays, l’ancien patron de l’Université de Lomé doit désormais trouver les bonnes approches pour que tous les acteurs de l’éducation adhérent aux mesures qui seront prises par le gouvernement. Observé par les syndicats et «surveillé» par Faure Gnassingbé, l’ancien président de l’Université de Lomé n’a véritablement pas droit à l’erreur.
Surtout qu’en le nommant à la tête de ce ministère qui a besoin aujourd’hui plus que jamais d’un leadership pour une année scolaire dans les meilleures conditions, Faure Gnassingbé voudrait sans aucun doute le placer sur un terrain un plus difficile après son passage réussi à l’Université de Lomé . Une mise à l’épreuve pour le Professeur Komlan Dodzi Kokoroko dont la compétence est unanimement saluée mais qui n’est bien vue par certains caciques du régime.
Dans tous les cas, le natif des plateaux à une chance unique de faire taire, pour une fois de bon, ses détracteurs. Et par la même occasion, augmenter sa côte auprès du Président de la République. Même si certains observateurs voient sa nomination au département des Enseignements primaire et secondaire comme une régression.