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La très controversée extraction du sable marin par EBOMAF

Publié le mardi 13 octobre 2020  |  Focus Infos
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© aLome.com par Parfait
Le commerce de sable
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En vue de préserver le littoral contre les risques d’érosion dont est victime la côte togolaise depuis 2013, l’extraction de sable marin est prohibée en bordure de mer. En dépit de cette mesure, l’entreprise burkinabé de BTP, EBOMAF, extrait du sable de la plage de Lomé dans le cadre de la réalisation des travaux de réhabilitation de la nationale n°5.


Sur la plage de Lomé entre l’hôtel Sarakawa et le complexe balnéaire Blue Turtle Bay, à une dizaine de mètres des installations de Lomé Containers Terminal ( LCT), un puits d’environ 400m3 est visible, entouré de quelques panneaux de signalisation. Ce sont les séquelles de deux mois d’extraction de sable sur ces lieux. «Il y avait une dizaine d’ouvriers déployés ici. EBOMAF avait fait venir des bulldozers qui assuraient l’extraction», confirme un pêcheur que nous avons retrouvé dans le voisinage.

Il indique que ce sont près de 10 camions d’une capacité de 15 tonnes chacun qui convoyaient le sable vers le chantier, assurant deux voyages quotidiens chacun, sous la protection de motards de la police nationale, gyrophares allumés et sirènes hurlantes.

De fait, sur la période, ce sont près de 18.000 tonnes de sables qui auraient été extraits, selon une estimation réalisée par plusieurs ONG de défense de l’environnement. Ils ne constituent cependant qu’une partie nécessaire à la réalisation des travaux du tronçon Lomé-Kpalimé.
A en croire le directeur exécutif de l’ONG JVE (Jeunes Volontaires pour l’Environnement), Séna Alouka, le reste est extrait sur le littoral béninois . L’information nous a été confirmée par la Société africaine de dragage (SAD-Togo), spécialisée dans la vente de sable aux entreprises de BTP.

Que dit la loi ?

Selon les arrêtés interministériels N 031/MME/MERF/2011 du 05 mai 2011 et N° 002/MME/MERF/2013 du 15 janvier 2013, pris par les ministères des Mines et de l’Energie, de l’Environnement et celui de la Protection civile, le prélèvement du sable et du gravier marins et assimilés sur tout le littoral du Togo est interdit. Cette disposition fait suite au constat selon lequel «la forte pression de l’extraction du sable marin est un important facteur de provocation d’érosion côtière».

Fort de cette disposition, des organisations de la société civile et des entreprises dont SAD-Togo, dénoncent une situation scandaleuse de deux poids deux mesures. «On ne peut prétendre protéger la côte contre une menace réelle et laisser certaines sociétés violer les dispositions prises dans le cadre de la protection », dénonce le directeur exécutif de JVE.

Pour sa part, une responsable de SAD-Togo estime que sa structure devrait être consultée pour fournir du sable marin à EBOMAF. «C’est notre job, on aurait pu trouver des solutions en fournissant la quantité qu’il faut à cette entreprise», assure-t-elle.

Rien d’illégal

Même si les organisations de la société civile sont vent debout contre le passe-droit accordé à EBOMAF, l’Agence nationale de gestion de l’environnement (ANGE) quant à elle ne voit rien d’illégal à la situation. Pour les responsables de cet organisme public chargé de veiller à la protection de l’environnement et des populations face aux risques éventuels, la dérogation accordée à l’entreprise burkinabé procède d’une décision bien mûrie et motivée juridiquement.

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