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[Tribune] France : ne facilitons pas la tâche à Daech…

Publié le mardi 27 octobre 2020  |  Jeune Afrique
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© AFP par AFP
Emmanuel Macron, dans une conférence de presse à l`Assemblée générale de l`ONU ce 25 septembre 2018/ © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/STEPHANIE KEITH
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Par Sébastien Boussois

Docteur en sciences politiques, spécialiste des relations euro-arabes et collaborateur scientifique du CECID (Université Libre de Bruxelles), auteur de "Daech, la suite" (éditions de l'Aube).



Le discours du président français Emmanuel Macron sur les caricatures du Prophète parues dans «Charlie Hebdo» divise plus qu’il n’unit, selon Sébastien Boussois.

La concorde civile, c’était ce pacte national que l’Algérie avait mis en place après la décennie noire pour essayer de réconcilier toutes les couches de la société après dix ans de violence. C’était un moyen aussi de repartir de zéro et tenter de refonder des bases saines à la société.

La France, bien heureusement, est loin de ce drame historique vécu par l’Algérie, mais il faut d’urgence désamorcer la bombe d’une société de plus en plus polarisée.

La perspective d’une guerre civile, hélas, ne relève plus de la dystopie. Depuis les premiers attentats jusqu’aux dernières mesures du gouvernement décidées après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, les communautés musulmanes en France paient pour quelques terroristes, défenseurs autoproclamés du prophète de l’islam. Ce qui est clair c’est qu’ils cherchent à semer la guerre chez nous.

Vers une guerre civile ?

Le problème est que l’on ne peut plus agir inconsciemment dans notre société multiculturelle en jetant de l’huile sur le feu dans un pays où il y a aujourd’hui près de 8 millions de musulmans de culture et de religion. C’est suicidaire pour l’unité du pays.

La campagne #Boycott_French_Products, qui a émergé dans plusieurs pays arabes, vise à dénoncer cette stigmatisation mais aussi à dénoncer la promesse hasardeuse du président français lors de l’hommage national à Samuel Paty de ne pas renoncer à la diffusion des caricatures du Prophète de Charlie Hebdo. Au nom de l’éternelle liberté d’expression et du droit de blasphème certes, mais il y a un temps pour tout.

Il est d’ailleurs regrettable que la liberté d’expression se résume aujourd’hui en France par la publication de quelques dessins, somme toute assez vulgaires et grossiers.

Or, au nom de la laïcité, et de cette liberté d’expression si chère qui devrait être sans limites, la France glisse de plus en plus vers un embrasement sociétal. Alors que quelques mots élyséens auraient pu dans un premier temps, celui de l’hommage et du deuil, réitérer l’importance de distinguer islam et islamisme, islam politique et terrorisme.

Dans une logique de « concorde civile » donc, il nous paraît essentiel de ménager la plus forte communauté musulmane d’Europe, non pas parce qu’elle devrait être privilégiée, mais bien parce qu’une large partie n’a rien à voir avec ce de quoi on l’accuse.





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