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Procès contre Ferdinand Ayité : Film complet de l’audience de ce mercredi, extraits des plaidoiries des avocats…

Publié le vendredi 30 octobre 2020  |  Le Tabloid
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Procès Adjakly/Alternative: le dossier renvoyé au 07 octobre sur demande des avocats du prévenu
Lomé, le 16 septembre 2020. Tribunal de Lomé. Procès Adjakly/Alternative: le dossier renvoyé au 07 octobre sur demande des avocats du prévenu. L`Alternative et son Conseil.
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«Votre client reconnait-il les faits ? ». C’est par cette question aux avocats de la défense que le juge Clément Gnon a lancé les hostilités à l’audience de ce mercredi 28 octobre, la quatrième dans le procès dans l’affaire dite «Pétrolegate» où Fabrice Adjakly, le Directeur financier du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP) a porté plainte contre le journal L’Alternative et son Directeur de Publication pour diffamation, pour avoir révélé un détournement de l’ordre de 500 milliards de FCFA dans le système d’importation du pétrole.

« Mon client a rapporté des faits, mais ne reconnaît pas la diffamation», répond Me Claude Amegan, l’un des quatre (04) avocats de Ferdinand Ayité – le confrère n’était pas de la partie ce mercredi pour des raisons diverses – qui se sont tous reconstitués après s’être déconstitués à l’audience précédente du 7 octobre 2020 face à l’obscurantisme du juge, le même que l’autre fois. «Il a donc fait une diffamation partielle ? », demande le président de l’audience. « Non ! », clament tous les avocats du prévenu.

«Est-ce que votre client a les preuves de ses publications ? », s’enquit le juge. «Celui qui se plaint doit venir nous démontrer qu’il n’a rien fait », rétorque Me Claude Amegan. Entre-temps, Me Célestin Agbogan, l’autre avocat de la défense, rappelle l’information de la remise du rapport de l’audit aux autorités compétentes, de même que la quintessence des recommandations où les inspecteurs exigent la révocation des Adjakly et cie, de même que leur mise à la disposition de la justice.

«C’est sur la base des affirmations de Monsieur Ferdinand Ayité que l’Etat togolais a décidé de voir clair dans ce dossier (…) Nos preuves sont dans le rapport. Nous n’allons pas vous les produire aujourd’hui », fait savoir dans sa plaidoirie Me Elom Kpade, s’étonnant que le ministère public représenté au procès par le procureur Talaka Mawama feigne de méconnaitre l’existence dudit rapport remis aux autorités lundi dernier, après avoir donné l’impression à la séance du 7 octobre dernier de ne pas savoir l’existence d’un audit.

Durant une bonne cinquantaine de minutes, c’était un débat entre les quatre (04) avocats de la défense et ceux de Fabrice Affatsawo Adjakly, que dis-je, le juge et le procureur qui s’illustraient comme tels. Pendant ce temps, les conseils du plaignant étaient laissés tranquilles, le président de l’audience et le représentant du ministère public jouant parfaitement leur rôle.

«Il faut que le ministère public fasse une réquisition pour que le rapport lui soit transmis», conseille Me Elom Kpade, abasourdi par la position du procureur qui balaie même du revers de la main l’argument du rapport comme preuve des allégations du prévenu, sous prétexte qu’ils ne sont pas antérieurs aux écrits du journal L’Alternative.

«Ce que nous recherchons tous, c’est la vérité absolue », fait remarquer Me Claude Amegan, et de formuler une première demande au juge, celle de faire citer des témoins à la barre. Parmi eux, des ministres dont Mme Bernadette Legzim-Balouki qui était à la tête du ministère du Commerce, Sani Yaya de l’Economie et des Finances, l’ancien Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu, l’actuel Coordonnateur par intérim du CSFPPP Kondo Comlan Koffi, entre autres. Il enchainera plus tard avec une seconde requête, le renvoi du dossier en instruction où les conseils de la défense fourniraient toutes les preuves afin que l’on prenne le temps de faire toute la lumière dans le dossier.

Le procureur Talaka Mawama, dans sa plaidoirie, réfute la légitimité de ces demandes qui ne visent pourtant que la manifestation de la vérité. Il sera suivi par le président de l’audience qui rejette ces requêtes et ordonne la poursuite des débats malgré tout. «Monsieur le président, vous devez instruire à charge et à décharge», lui rappelle Me Bertrand Atchou.

Apportez-nous les preuves, c’était le refrain du duo juge-procureur malgré toutes les démonstrations des avocats de la défense. «Il faut que les pièces aient été antérieures à la publication», darde à un moment le procureur, et de demander au juge de déclarer Ferdinand Ayité et son journal coupables des faits de diffamation sur la base des articles 161 et 163 du Code de la presse et les condamner au paiement d’une amende de trois millions (3.000.000) FCFA chacun.

«Nous sommes étonnés de l’attitude du ministère public (…) Toujours à cette barre, il appartient à l’accusateur d’apporter la preuve de son accusation (…) Il faut que le droit ait un sens», peste Me Bertrand Atchou au sujet de la position du représentant du ministère public qui a manifestement aiguillonné le juge Clément Gnon et rejeté la postérité des preuves contenues dans le rapport d’audit.

«C’est un piège qu’on est en train de vous tendre (…) Un rapport est tombé, mais vous l’ignorez », relève Me Elom Kpade, croyant pouvoir infléchir le juge qui n’a d’yeux que pour Fabrice Adjakly. A titre d’illustration, le président de l’audience n’a posé aucune colle ou question simplement d’éclaircissement à Eric Sossah et aux autres conseils du plaignant.

«Le dernier mot vous revient (…) C’est la justice qui est la lumière, c’est la justice qui éclaire », a indiqué Me Célestin Agbogan, empruntant à Voltaire cette citation : « Un jugement trop prompt est souvent sans justice ». Il croyait pouvoir amener le juge à la raison, à accéder à leurs requêtes fort légitimes. Mais rien n’y fit. Pour toute suite, Clément Gnon décide de renvoyer le délibéré sous huitaine, le mercredi 4 novembre prochain.

A moins d’un miracle, le verdict est d’ores et déjà connu, à voir le déroulement du procès et le parti pris manifeste du juge et du procureur en faveur de Fabrice Adjakly. «Les gens posent des actes ailleurs et on met la justice à contribution pour les blanchir», regrette Me Claude Amegan.

«Je suis choqué par la plaidoirie du procureur. Je tombe des nues. C’est honteux pour notre pays, pour le droit. Peut-être que nous sommes à l’étape primaire de l’application», s’est désolé de son côté Me Elom Kpade.

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