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«Affaire Pétrolegate» : Condamné par la justice, Ferdinand AYITE gagne la bataille de l’opinion

Publié le jeudi 5 novembre 2020  |  Togo Scoop
Procès
© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Procès Adjakly/Alternative: le dossier renvoyé au 07 octobre sur demande des avocats du prévenu
Lomé, le 16 septembre 2020. Tribunal de Lomé. Procès Adjakly/Alternative: le dossier renvoyé au 07 octobre sur demande des avocats du prévenu. L`Alternative et son Conseil.
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Est-ce le dénouement de cette affaire dite « pétrole gate », qui a tenu en haleine le public togolais depuis bientôt six mois ? Le juge GNON en décidant ce matin de condamner de façon expéditive Ferdinand AYITE et son journal à 2 millions de F CFA d’amende chacun pour diffamation sur requête du sieur Fabrice ADJAKLY, accusé de détournement de fonds publics, le juge disons-nous, a cru taire l’affaire. Mais dans l’opinion, il ne fait aucun doute, le journaliste est un lanceur d’alerte qui, au lieu d’être condamné mérite reconnaissance pour avoir mis des noms sur « la minorité pilleuse » dont a fait cas le Président de la république.

La justice togolaise a une fois encore raté l’occasion de se réconcilier avec le peuple togolais, au nom de qui elle rend ses décisions. Elle s’est de nouveau illustrée négativement dans ce dossier à priori social quoique les intérêts en jeu colossaux. La lutte contre la prévarication ne saura se faire sans la justice. Mais dans notre pays, cette dernière a manqué de courage pour lancer un signal fort à tous ceux qui confondent les deniers publics avec leur avoir personnel.

Même si elle peut se targuer de n’avoir pas jugé le fonds du dossier. Les accusations sont tellement graves que toute justice digne de ce nom ne peut s’empêcher de s’autosaisir pour éclairer la lanterne de l’opinion sur l’affaire. Même si c’est un franc du contribuable, c’est déjà suffisant pour que la justice s’autosaisisse. Mais ici les chiffres avancés par le journal sont colossaux et font froids dans le dos. L’énormité des chiffres doit en principe amener la justice à fouiner mais elle a préféré lâcher la proie pour l’ombre. Et c’est dommage pour notre pays.

On peut ne pas être d’accord avec les chiffres avancés par le journal « l’Alternative », mais c’est évident que les faits avancés sont avérés. Il ne peut en être autrement car les prévaricateurs sans le vouloir ont eux-mêmes signés leur acte.

Oui, malgré les précautions qu’ils prenaient ils ont laissé des traces. En témoignent les différents documents publiés par le journal depuis le depuis de cette affaire. Et depuis, ni la famille ADJAKLY, ni les mis en cause notamment le ministre Bernadette BALOUKI-LEGUEZIM n’a apporté le moindre démenti. Et c’est à juste titre que les avocats de la défense ont bien fait d’exiger la présence au procès de leurs accusateurs mais surtout des anciens AHOOMEY-ZUNU Séléagodzi Arthème, Bernadette BALOUKI-LEGUEZIM… comme témoins, tous des anciens présidents du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP).

Si l’affaire d’achat de champagne acheté à hauteur de 13 millions a fait grand bruit dans l’opinion. Le virement de plus de 528 millions de F CFA en l’espace d’un an sur le compte du ministre LEGUEZIM est tout aussi scandaleux dans un pays qui manque d’infrastructure hospitalière que scolaire. Et qu’avec cette somme on peut équiper nos hôpitaux et construire des écoles. L’aménagement des bureaux d’une société privée, Management hydrocarbure, société écran créée par la famille ADJAKLY par la structure publique, le CSFPPP, n’est pas non plus tenable. Qui au demeurant est une structure administrative sans personnalité juridique mais qui dispose de compte logé dans une banque de la place sans que le Trésor public ne soit informé.

Même si ces preuves avancées par le journal ne peuvent montrer l’étendue du détournement, dans l’opinion c’est déjà suffisant. Que le journal soit condamné ou pas, l’opinion porte déjà en triomphe Ferdinand AYITE et son journal qui ont fait une œuvre de salubrité publique en montrant à la face du monde et du peuple togolais un pan de ceux qui détournent les biens publics. Ces derniers peuvent toujours compter sur la justice aux ordres mais un jour ils répondront devant le tribunal de l’Histoire, le même tribunal qui, aussi le moment venu reconnaitra le mérite du travail effectué par ce lanceur d’alerte : Ferdinand AYITE.



Albert AGBEKO

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