Certains Africains perçoivent les protestations de Donald Trump comme un symptôme d’une élection présidentielle mal organisée. Les avis divergent.
Le débat politique et le processus électoral aux Etats-Unis suscitent l’intérêt de beaucoup de personnes en Afrique. L’intervention du président sortant, Donald Trump, qui met en doute la crédibilité du scrutin, est plutôt perçue comme un symptôme d’élection mal organisée. Les Etats-Unis seraient-ils désormais mal placés pour critiquer les Etats africains ?
Des avancées en matière électoral en Afrique
On se souvient du commentaire, en 2018, du président Donald Trump au sujet des "pays de merde" quand il parlait de la gouvernance politique dans certains Etats dans le monde, dont la plupart en Afrique.
Mercredi (04.11.2020), c’est l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire qui, dans un tweet, a appelé au respect des règles démocratiques par les acteurs de la crise électorale.
Depuis l’intervention de Donald Trump qui conteste le processus électoral, l’éditorialiste kenyan Patrick Gathara s’interroge. "Avec ce système chaotique que nous observons, comment comprendre que vous nous donniez des leçons de démocratie si vous-même ne les pratiquez pas chez vous ?", affirme le caricaturiste dans une émission de la DW.
"Il est question d’avoir un système de vote unique ! C’est le genre de choses que vous exigez au Kenya !", poursuivait-il, faisant allusion au système parallèle de vote par correspondance aux Etats-Unis qui a battu un record à cette présidentielle et sur lequel se basent essentiellement les critiques du président sortant Donald Trump.
Patrick Gathara pense même que l’élève tend à dépasser son maître, en ce qui concerne les rappels à l’ordre adressés régulièrement aux Etats africains lors d’échéances électorales.
"En Afrique aujourd’hui, il y a de plus en plus de bonnes élections ! Pas partout mais si vous prenez l’exemple du Ghana, les choses se déroulent bien mieux qu’aux Etats-Unis", se félicite Patrick Gathara.
La différence avec des institutions solides
Depuis les Etats-Unis où il réside, le panafricaniste et politologue Gnaka Lagoke est plus mesuré. "Le fait qu’il (Donald Trump, ndlr) ait annoncé qu’il a gagné avant même la fin des dépouillements ne peut pas être attribué à la mauvaise santé de la démocratie américaine. Oui, l’Amérique a ses fléaux, tels que le pouvoir de l’argent et les problèmes de racisme, mais c’est une démocratie. Les institutions fonctionnent".