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Covid-19 au Togo : Face au débrayage imminent dans les hôpitaux publics, le Gouvernement a satisfait certaines promesses

Publié le vendredi 13 novembre 2020  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. Tchakou
Impacts de la pandémie de la Covid-19 dans les hôpitaux publics: le ton monte du côté du personnel soignant
Lomé, le 11 novembre 2020. Locaux du CHU Sylvanus Olympio. Assemblée générale du SYNPHOT. Impacts de la pandémie de la Covid-19 dans les hôpitaux publics: le ton monte du côté du personnel soignant qui brandit une pléthore de revendications.
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Une dizaine en moyenne d’agents de santé exerçant au CHU Sylvanus Olympio contracte le coronavirus chaque semaine. Plus de 90% du personnel soignant du public manquent d’équipements de protection personnelle, l’assurance santé autour de la Covid-19 décidée par le Gouvernement tarde à être effective sur le terrain, l’effectif des praticiens hospitaliers décroît contrairement à une hausse vertigineuse de la population. Tels sont les maux majeurs dont souffre actuellement le monde de la santé dans le public au Togo. Cette liste émane du SYNPHOT (Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo).


Ce 11 novembre 2020, dans les locaux du CHU Sylvanus Olympio, des médecins, assistants médicaux, infirmiers, garde-malades de ce Centre hospitalier étaient réunis en Assemblée générale pour sonner le tocsin à l’endroit du Gouvernement et de l’opinion nationale et internationale au sujet des risques et difficultés auxquels ils font face quotidiennement. Leurs doléances s’articulent autour quatre grands axes.

Ils exigent ainsi de l’exécutif togolais l’octroi d’une prime de risque anti-Covid-19, la fourniture suffisante des EPI (Equipements de protection individuelle), l’adoption d’un statut particulier dédié au corps de la santé au Togo et une densification dans le recrutement du personnel sanitaire pour faire face aux besoins de plus en plus croissants des populations togolaises.

«Si rien n’est fait, nous mettrons à exécution toutes les actions syndicales et légitimes pour nous faire entendre», a averti Paul Sokomba, délégué du personnel au CHU SO et chargé de la formation syndicale au sein du Bureau national du SYNPHOT.

Comme un début d’écho favorable à ces revendications grandissantes, l’Etat a tenté en Conseil des ministres ce 12 novembre d’apaiser la colère du SYNPHOT via des actions concrètes. «Concernant les primes du personnel affecté aux activités liées à la lutte contre la Covid-19 et qui ne sont pas encore réglées du fait de l’absence de justificatifs administratifs, le Conseil des ministres demande aux Directeurs régionaux de la santé d’agir avec célérité dans la production et la remontée des justificatifs.

Pour les agents dont les justificatifs sont disponibles, le Conseil a donné instructions pour que des dispositions soient prises afin de leur permettre de rentrer immédiatement dans leurs droits», rappelle la réunion gouvernementale de ce jeudi. Au passage, le «Conseil a saisi cette occasion pour renouveler ses encouragements et félicitations au personnel soignant pour son dévouement depuis le début de la crise sanitaire» au Togo.

Au nombre de ces actions revendicatives qui pointent à l’horizon, on évoque volontiers des mouvements de sit-in et des cessations de travail. Selon certains observateurs aguerris de ce secteur, pour une lutte efficace contre les maux du secteur sanitaire au Togo, il les aborder depuis la base, en équipant et en renforçant le personnel soignant. Avant le CHU SO, d’autres assemblées générales ont été tenues dans plusieurs autres structures sanitaires à travers le pays pour tirer la même sonnette d’alarme !

Déjà, le 04 novembre dernier, au cours d’un point de presse animé par Dr Gilbert Tsolenyanu ( SG de SYNPHOT) et ses collègues à la Maison de la Santé à Lomé, les praticiens rappelaient à leur Ministère de tutelle la nécessité de tenir à ses engagements vis-à-vis du personnel soignant au Togo. On se souvient qu’il y a quelques semaines, le corps des praticiens hospitaliers perdait un médecin-lieutenant de l’armée, fauché aussi par le coronavirus.

Depuis l’apparition du coronavirus au Togo en mars dernier, la pandémie a entraîné d’énormes impacts, tant économiques que sociaux. Le prix de certains consommables médicaux a sensiblement grimpé depuis la détection du cas index de la pandémie au Togo. C’est l’exemple des masques chirurgicaux qui sont passés de 3.500 fcfa le paquet de 100 pièces à 18.000 fcfa voire 21.000 fcfa le même paquet en cette période pandémique. La pandémie aura aussi ralenti la machine économique du pays.


Réponses officielles globales aux réclamations pendantes du SYNPHOT

Dans l’avant-projet de loi autour du budget 2021 de l’Etat togolais (en baisse par rapport à celui 2020) adopté en Conseil des ministre ce 12 novembre, l’exécutif du Togo essayé de devancer les immenses maux qui minent le secteur sanitaire depuis plusieurs décennies. En s’efforçant d’y investir davantage de ressources publiques.

«Des mesures seront prises pour consolider le PNDS (Plan national de développement sanitaire). Pour améliorer la couverture sanitaire du territoire, il est prévu notamment de renforcer les infrastructures et le plateau technique des hôpitaux et centres de santé régionaux et préfectoraux. Les programmes de gratuité seront renforcés avec la prise en charge des soins de santé des femmes enceintes, important socle de la protection sociale», annonce l’Etat. «Pour concrétiser ces ambitions, un crédit de 77,9 milliards de francs CFA, soit 10% du montant alloué aux ministères et institutions, est affecté à ce secteur au titre du budget 2021», précise un peu plus le Gouvernement.

Pour parer au plus pressé, ce 12 novembre, «quatre séries de dispositions ont été prises en faveur du personnel de santé : la mise à disposition du matériel de protection ; une assurance COVID-19 déjà effective (330 millions de FCFA versés à ce titre) couvrant les risques décès et incapacité temporaire de travail ; le renforcement du personnel à travers un plan de redéploiement et de déconcentration ; la formation et la motivation du personnel». «Par ailleurs, le concours de recrutement d’agents de santé à la Fonction Publique, initialement prévu en avril 2020 et suspendu pour cause de la COVID-19, aura lieu au cours des prochaines semaines», souligne le Gouvernement dans la même optique.

«Concernant la formation, elle démarre la semaine prochaine et vise à mettre à niveau le personnel de santé et à renforcer ses capacités pour lui permettre de répondre efficacement à la pandémie de la Covid-19», a tenté en outre de rassurer l’exécutif togolais ce 12 novembre.



Akoyi A. & E. G.
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