Le nouveau ministre de la Communication et des Médias, Akodah Ayewouadan, envisage de remettre de l’ordre dans le comportement de certains confrères des médias d’Etat sur les terrains de reportage.
«Il m’a été rapporté, de façon constante, que certains journalistes reporters, techniciens et cameramen des médias d’Etat exigeraient de l’argent sur le terrain auprès des institutions, ministères et organismes publics et privés, en contrepartie du traitement des reportages pour lesquels ils ont été sollicités», expose le ministre Agrégé en droit. Avant de dénoncer : «Ces pratiques qui n’honorent pas la profession du journalisme violent les dispositions de l’article 6 du Code de déontologie des journalistes du Togo».
Devant la récurrence de cette posture de certains confrères des médias publics, le ministre Ayewouadan brandit l’imminence de l’application de sanctions disciplinaires. «Tout journaliste reporter, cameraman ou preneur de son qui se retrouverait dans cette situation s’expose à la rigueur des textes de la Fonction publique togolaise», avertit le jeune ministre. «J’attache du prix au respect consciencieux de la présente note de service qui prend effet à compter de sa date de signature (le 20 novembre 2020)», précise le ministre Ayewouadan.
Depuis plus de deux décennies, la pratique qui consiste pour les organisateurs d’évènements de payer «le déplacement des journalistes qu’ils convient aux couvertures médiatiques» s’est fossilisée aussi bien dans la presse privée comme dans la presse d’Etat. De précédents ministres de la Communication comme C. Aidam ou encore Germaine Anaté ont tenté de dégommer cette habitude qui a la vie dure, lors de leur séjour gouvernemental, mais rien n’y fit.
A l’opposé de la plupart des journalistes ou techniciens des médias d’Etat qui bénéficient du statut de fonctionnaire, leur collègues de la presse privée sont irrégulièrement rémunérés ou sous-payés dans un grand nombre d’organes de presse. Principale cause de cette donne ubuesque, la corporation ne dispose toujours pas encore de Conventions collectives sectorielles en dépit de la tenue des «Etats généraux de la presse togolaise» durant le second semestre 2014, sous la ministre Anaté.