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Poste de Haut représentant de l’UA au Mali: Pierre Buyoya "démissionne de son plein gré pour laver son honneur"

Publié le jeudi 26 novembre 2020  |  AFP
Ouverture
© Autre presse par Androuicha
Ouverture d`une Conférence Ministérielle sur l`accès aux Ressources Naturelles et les conflits communautaires
Bamako, le 28 novembre 2019 à l`hôtel de l`Amitié. L`Union Africaine et le Gouvernement de la République du Mali ont ouvert une conférence ministérielle de deux jours au cours desquels des ministres d`une quinzaine de pays africains vont réfléchir sur les conflits communautaires liés à l`accès aux Ressources Naturelles. P. Buyoya
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L'ancien président du Burundi, Pierre Buyoya, a dit mercredi à Bamako avoir démissionné de son plein gré du poste de haut représentant de l'Union africaine au Mali pour "laver (son) honneur" après sa condamnation à perpétuité dans son pays. Pierre Buyoya, 71 ans, envoyé depuis 2012 de l'UA au Mali et au Sahel en proie à la propagation jihadiste et aux violences, a dit devant la presse ne pas savoir où il allait s'établir, à défaut de pouvoir rentrer au Burundi.

M. Buyoya, à la tête du Burundi de 1987 à 1993 puis de 1996 à 2003, a été condamné en octobre à la prison à perpétuité dans son pays pour l'assassinat en 1993 de son prédécesseur Melchior Ndadaye. Il a de nouveau dénoncé mercredi une "parodie de justice" et exprimé son intention de faire appel devant les juridictions nationales et internationales.Sa démission avait été rendue publique mardi.

Elle a été acceptée par l'UA, ont déclaré deux hauts responsables sous couvert d'anonymat."J'ai jugé préférable de me libérer de ces responsabilités afin d'avoir toute la liberté de me défendre et laver mon honneur", a-t-il expliqué."J'ai démissionné de mon propre gré parce que, pour exercer les fonctions qui sont les miennes, il faut avoir ses capacités entières au niveau physique, au niveau moral", a-t-il répondu aux journalistes qui lui demandaient si l'UA l'avait pressé de quitter ses fonctions.

"Les gens de notre âge, ce qui nous reste à vendre, c'est notre expérience et notre prestige et notre honneur, et quand cela est quelque part attaqué, il faut en tirer les conclusions", a-t-il dit."J'avais aussi dit que cette situation pouvait gêner mon organisation", a-t-il ajouté.Il emploiera "tous les moyens possibles pour faire triompher la vérité", sans savoir encore où. "Je me battrai à partir de l'endroit où je pense qu'il est plus efficace de le faire( mais) je n'ai pas choisi un pays pour mon asile politique", a-t-il déclaré.

L'UA n'a jamais fait le moindre commentaire sur la condamnation prononcée le 20 octobre par la justice burundaise contre lui et une vingtaine de ses proches.Le nom de M. Buyoya avait déjà été cité en lien avec l'assassinat du président Ndadaye, sans le début d'une preuve.Premier chef de l'Etat démocratiquement élu du Burundi et premier hutu à accéder au pouvoir, Melchior Ndadaye, qui avait succédé à M. Buyoya après des élections multpartites, a été assassiné en octobre 1993 lors d'un coup d'Etat militaire qui allait entraîner le pays dans une guerre civile opposant l'armée, dominée par la minorité tutsi, à des groupes rebelles hutu, qui fera 300.000 morts jusqu'en 2006.

M. Buyoya, porté au pouvoir par l'armée en 1987, redeviendra président, à la faveur d'un nouveau coup d'Etat, entre 1996 et 2003, avant de remettre le pouvoir à Domitien Ndayizeye, un hutu, en vertu d'un accord de paix signé en 2000 à Arusha en Tanzanie.
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