Depuis le 26 novembre dernier, l’ancien Président Mamadou Tandja repose à Mainé Sorao, région de Diffa, son village natal (au Niger). Décédé le mardi 24 novembre 2020 à Niamey, il laisse l’image d’un grand patriote à ses compatriotes, en dépit de la parenthèse douloureuse du «Tazartché» (qui signifie «continuité» en haoussa) qui avait écorné son image à l’international. Des critiques qui lui ont valu d’être dans la ligne de mire des grandes puissances comme la France ou encore les USA, juste avant le coup d’Etat qui l’a évincé en 2010.
Au Niger, l’ancien Président Mamadou Tandja, Colonel à la retraite, est décédé après une longue maladie le mardi 24 novembre à l’âge de 82 ans dans la capitale Niamey. La triste nouvelle a été annoncée par le Gouvernement qui dans la foulée a décrété trois jours de deuil national en hommage à l’homme qui a dirigé le pays entre 1999 et 2010.
Homme de conviction, rigoureux, Mamadou Tandja avait occupé dans son pays d’importantes fonctions tout au long de son parcours militaire, administratif et politique. Il fut notamment Préfet avec rang de Ministre à Maradi et à Tahoua, Ministre de l’Intérieur à deux reprises et Ambassadeur avec rang de Ministre, du Niger au Nigéria.
L’ancien Président Mamadou Tandja était aussi un ancien officier de l’armée nigérienne et membre de la junte militaire qui a pris le pouvoir en 1974. Le 22 décembre 1999, il devint Président du Niger, poste qu’il occupa jusqu’au 18 février 2010.
Après deux mandats, Tandja a voulu opérer un «Tazartché» qui signifie «continuité» ou «prolongation» en haoussa, la langue majoritaire du Niger. En effet, les partisans de l'ex-Président de la République usaient de ce terme comme d’une invite à rester au pouvoir au-delà de son mandat légal.
Mais le dirigeant Tandja fut arrêté dans son projet politique de trop par un coup d’Etat militaire qui a verra l’arrivée au pouvoir de Mahamadou Issoufou (actuel Président, après des élections démocratiques). Ce dernier a pour sa part choisi librement de respecter la Constitution en ne se présentant pas pour un troisième mandat anticonstitutionnel.
Ce fut la fin depuis lors de la carrière de Mamadou Tandja qui ne sera plus aux devants de la scène politique nigérienne. Nonobstant ce passé noirci par le «Tazartché», l’ancien Président Tandja est resté très aimé des Nigériens, nostalgiques de ses années de gouvernance et de ses réalisations.
L’homme qui est appelé affectueusement «Baba Tandja» à ce titre, laisse une image d’un homme politique «sage, patriote» et même «nationaliste» dans le cœur de nombreux de ses compatriotes.
Dans une oraison funèbre publique le 26 novembre dernier, l’ancien Premier Ministre, Mamane Oumarou, a retracé «le brillant parcours» de Tandja Mamadou en référence à cette image d’Epinal: «Tu aimais le Niger. Toute ta vie a été au service de ton pays», a-t-il souligné. «A ton pays, ton cher pays, tu as tout donné. Et le peuple nigérien te reste reconnaissant», a-t-il davantage appuyé, ajoutant : «Avec ton rappel à Dieu, c’est tout un pays, pour qui tu es un patriote convaincu, qui devient orphelin».
Malade depuis quelques années, l’ancien président du MNSD Nassara (son parti politique) s’était retiré de la vie politique au Niger et s’occupait de sa santé qui l’obligeait à se rendre à l’étranger ou dans une clinique de la capitale pour des soins.