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Economie/L’Afrique, continent bleu ? (AFD)

Publié le jeudi 3 decembre 2020  |  AFD
Lomé
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Lomé parachève sa toilette en vue d`accueillir le Sommet de l`UA sur la sécurité maritime
Lomé, le 09 octobre 2016. Quelques artères de la capitale togolaise qui a changé de visage ces dernières semaines, en vue d`accueillir le Sommet de l`UA sur la sécurité et la sûreté maritimes. Principal enjeu de ce Sommet, doter l`Afrique d`une Charte panafricaine qui réglementera l`économie bleue sur le continent noir.
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Dans son «Atlas de l’Afrique AFD» publié fin août 2020, l’Agence française de développement (AFD) interroge les dynamiques en cours sur le continent. Pour ce nouveau volet, zoom sur la richesse et la diversité insoupçonnées de ses ressources aquatiques, marines, continentales mais aussi aquifères.



L’Afrique est un continent riche en ressources aquatiques, marines, continentales et aquifères. Le réseau fluvial y est ainsi constitué de presque 13 000 cours d’eau d’au moins 100 km², équivalant à environ 20 % de ceux recensés sur la planète. Soit une proportion équivalente à celle de la surface émergée mondiale occupée par l’Afrique. La superficie des lacs africains, supérieure à 200 000 km² au total, représente environ 13 % de la superficie de la surface lacustre mondiale.

On estime par ailleurs que les ressources aquifères renouvelables africaines constituent 9 % des ressources en eau douce du globe, tandis que d’importantes réserves d’eau potable (660 000 milliards de m3) – non renouvelables cependant – sont présentes sur l’ensemble du continent. Enfin, plus d’un tiers des pays africains, soit 38 sur 54, sont des pays côtiers qui profitent d’un littoral de 30 750 km et regroupent 13 millions de km² de zones économiques exclusives (ZEE).

L’eau, un commun à gérer entre les nations

Ces réseaux et ces espaces, inégalement répartis sur le territoire, y dessinent des frontières autres que les délimitations politiques et administratives, ce qui complexifie la gestion durable de la ressource en eau. Il existe ainsi des bassins-versants transfrontaliers à l’origine d’une interdépendance fluviale entre pays. Les plus remarquables sont ceux du Nil, des fleuves Congo, Niger et Sénégal.

Ce lien fluvial entre les pays peut être source de tensions, comme dans le cas du Nil, théâtre d’un désaccord entre l’Égypte et l’Éthiopie : Addis-Abeba a ainsi mis en chantier un barrage hydroélectrique susceptible d’affecter les pays en aval.

Des exemples de coopération sont cependant nombreux. Dans le cas du fleuve Sénégal, plusieurs ouvrages hydroélectriques sont gérés par une institution régionale, l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), au bénéfice de l’ensemble des pays de la région.

La coopération s’avère également nécessaire pour les Grands Lacs bordés par plusieurs pays, dont le bon état écologique est un enjeu régional majeur : le lac Victoria, deuxième plus grande masse d’eau douce dans le monde, est par exemple gravement menacé par le risque d’eutrophisation, déséquilibre provoqué par des apports trop importants d’azote et de phosphore qui génère une hausse de la biomasse végétale rendant le milieu de moins en moins vivable.

L’océan est quant à lui essentiel au développement, à l’alimentation, à l’emploi et à l’économie de nombreux pays côtiers. Écosystème connecté par une circulation constante des masses d’eau, il est le théâtre de défis communs transcendant les frontières maritimes fixées par le droit de la mer : pollutions, piraterie et autres activités illégales ou encore gestion des ressources halieutiques.

Une coopération continentale qui s’organise

Le changement climatique vient renforcer davantage ce besoin de coopération, incitant les pays d’Afrique à définir des règles de gestion partagée. L’eau est en effet le vecteur principal des aléas et risques associés au dérèglement climatique : montée des eaux, érosion côtière, intensification des sécheresses et de la désertification, inondations.


Par ailleurs, en dépit d’une apparente abondance, au moins 25 pays d’Afrique pourraient faire face à de sérieuses difficultés d’approvisionnement en eau potable d’ici 2025. La Vision africaine de l’eau 2025, adoptée dans le but d’organiser une exploitation équitable et durable de l’eau à des fins de développement socio-économique, préconise ainsi une gestion solidaire de la ressource en eau entre les pays partageant les mêmes bassins hydrographiques.

De même, la Stratégie maritime africaine intégrée à l’horizon 2050 (AIM 2050), conçue par l’Union africaine pour doter les États d’une réponse institutionnelle commune aux défis de la sécurité maritime et du développement des activités liées aux ressources marines, promeut la coopération entre les acteurs du secteur public et privé et de la société civile à tous les niveaux. Elle prévoit également la mise en place de centres opérationnels régionaux en charge d’assurer la sûreté et la sécurité maritime dans leurs zones, en lien avec les autres centres du continent.

L’expertise d’Hélène Gobert, responsable équipe projet Océan, Pêche et Aquaculture à l’AFD :

«L’océan peut être considéré comme le socle de nombreux Objectifs de développement durable. Source très importante de protéines, il contribue à la sécurité alimentaire de 3 milliards de personnes au niveau mondial. Il est également au cœur de l’équilibre du système climatique, absorbant à la fois 90 % de l’excès de chaleur de l’atmosphère et près de 30 % du dioxyde de carbone généré par l’humanité.

Certains écosystèmes marins et côtiers sont aussi critiques pour renforcer la résilience et l’adaptation des populations littorales et insulaires face aux phénomènes climatiques et géologiques extrêmes. Enfin, l’océan est le support d’importantes activités économiques : transport, tourisme littoral, pêche… Cela représente des emplois pour 10 % de la population mondiale, principalement dans les pays en développement et notamment en Afrique.

Mais l’océan fait l’objet de multiples pressions, surexploitation des ressources, pollutions. Il est sujet au changement climatique et les services qu’il rend sont mis en danger. L’océan a été jusqu’alors le grand oublié des politiques et projets de développement, par rapport aux enjeux terrestres. Il s’agit d’espaces immenses, lointains et globalement mal connus. Il me semble aujourd’hui que tout acteur mobilisé sur la réalisation des ODD se doit de prendre l’océan et la préservation des services qu’il rend à sa juste valeur.

L’océan est un espace vaste, complexe et interconnecté. La gestion des activités et ressources s’applique donc à des échelles très larges et doit prendre en compte une grande diversité de données (état bio-physico-chimique des milieux, évaluation de la biodiversité, surveillance des activités, etc.). Elle doit notamment se baser sur une coopération régionale et internationale et l’implication des communautés côtières au niveau local».








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