Pire tuerie en 2020 de Boko Haram : Que Dieu convertisse les coeurs de ceux qui commettent de telles horreurs offensant gravement son nom (Pape François)
La tuerie perpétrée, le 28 novembre 2020, dans une rizière près du village de Zabarmari, à une quinzaine de kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno (Nord-Est), vient d’être revendiquée par une faction du groupe djihadiste nigérian de Boko Haram (Jamaat Ahl Al-Sunnah Lil Dawa Wal Jihad), dirigée par Abubakar Shekau.
Face aux faits, le pape François a dénoncé ce mercredi "les horreurs", estimant que cet acte terroriste "offense" le nom de Dieu. "Je désire prier pour le Nigeria, malheureusement encore ensanglanté par un drame terroriste", a déclaré le souverain pontife à l’issue de son audience générale du mercredi, en évoquant des citoyens "brutalement tués".
"Que Dieu (...) convertisse les coeurs de ceux qui commettent de telles horreurs offensant gravement son nom", a-t-il ajouté. Au moins 76 agriculteurs travaillant dans des rizières ont été assassinés samedi dernier dans le nord-est du Nigeria par des dizaines d’hommes armés. Le groupe Boko Haram, qui a revendiqué lundi dernier le massacre dans une vidéo, affirme avoir lancé cette attaque pour venger certains de ses combattants arrêtés et livrés par des villageois aux autorités.
Le pape François a aussi mentionné en exemple quatre sœurs missionnaires qui "furent enlevées, violées et assassinées" il y a quarante ans, le 2 décembre 1980, par un groupe paramilitaire au Salvador, en pleine guerre civile.
"En courant de grands risques, elles portaient de la nourriture et des médicaments à des personnes déplacées et aidaient les familles les plus pauvres", a rappelé le souverain pontife, qui a loué leur "grande générosité".
Samedi, dernier, en début d’après-midi, des hommes armés sont arrivés à moto et ont mené une attaque brutale sur des hommes et des femmes qui travaillaient dans des champs à Koshobe. Au moins 110 civils ont été froidement tués, et de nombreux autres blessés dans cette attaque. Figurent parmi les victimes des dizaines d’ouvriers agricoles originaires du Sokoto, état du nord-ouest du Nigeria, qui s’étaient rendus au Borno pour trouver du travail dans les rizières.
"Nous avons retrouvé 43 corps sans vie, tous ont été égorgés", a déclaré dimanche Babakura Kolo, responsable d’un groupe d’autodéfense pro-gouvernemental ayant participé à l’évacuation des victimes.
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a condamné le massacre. "Le pays entier est blessé", a-t-il déploré, avant de condamner une nouvelle fois dimanche dernier sur Twitter cette tuerie.
Le nord-est du Nigeria est en proie à l’insurrection de Boko Haram depuis 2009. Le conflit y a fait plus de 36.000 morts et forcé deux millions de personnes à fuir leurs domiciles.