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Avenir du Togo et divergences dans l’Opposition/Nous devons avoir à l’esprit que les choses merveilleuses arrivent aux personnes qui persévèrent et qui n’abandonnent jamais leur rêve (Me Apévon des FDR)

Publié le lundi 7 decembre 2020  |  aLome.com
Ouverture
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Ouverture du dialogue intertogolais 2018: présence de diverses personnalités pour une sortie de crise
Lomé, le 19 février 2018. Coupole de l`hôtel du 02 FEVRIER. Ouverture du 27e dialogue intertogolais 2018: présence de diverses personnalités pour une sortie de crise, en présence du facilitateur Nana Akufo-Addo. Me Dodji APEVON des FDR.
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Formés essentiellement de transfuges du CAR, les FDR ont tenu leur Conseil National le 05 décembre dernier. Occasion pour le président du Parti, Me Dodji Apévon, de rappeler d’une part à ses militants la nécessité d’asseoir un peu plus la représentativité de cette formation politique dans tout le Togo.
Et d’autre part de relancer son appel pressant et sincère du recours au dialogue le plus inclusif possible pour taire les maux politiques profonds de l’heure en terre togolaise.
En intégralité, le discours rassembleur servi par Me Dodji Apévon au terme de cette grand-messe statutaire de son parti.



Discours de clôture du Président National des FDR à l’occasion du Conseil National du 05/12/2020



"Monsieur le Vice-Président des Forces Démocratiques pour la République,

Mesdames Messieurs les membres du Conseil de Direction,

Messieurs les Maires et Conseillers,

Mesdames Messieurs les Délégués venus de 117 Communes du pays,

Mesdames Messieurs les Journalistes,

Militantes et Militants des FDR,

Mesdames Messieurs,

A l’issue des travaux de notre premier Conseil National, organisé à l’occasion de la célébration du 4ème anniversaire du parti, je voudrais encore une fois rendre grâce à Dieu, le Tout Puissant, pour la protection et l’inspiration dont il nous gratifie depuis la naissance de Forces Démocratiques pour la République.

Je voudrais ensuite avoir une pensée pieuse pour tous les responsables politiques, de quelque bord qu’ils appartiennent, que la mort a arrachés à notre affection et à celle de leur famille. Mes pensées vont particulièrement à l’ancien Premier Ministre Me Yawovi AGBOYIBOR grâce à qui je suis devenu Avocat et qui a été mon mentor en politique, à l’ancien Premier Ministre Edem KODJO, à l’ancien Président de l’Assemblée Nationale Fambaré NATCHAMBA, au Gal. Séyi MEMENE. Que le Seigneur leur accorde le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin.

Je voudrais enfin adresser mes sincères remerciements à vous tous, militantes et militants, pour le courage et la détermination dont vous faites preuve pour tenir allumée la lampe du parti malgré les soubresauts de la dernière élection présidentielle et dont les séquelles continuent d’affecter profondément notre vivre-ensemble et les fondements de l’opposition démocratique toute entière.

Chers participants au Conseil National,

Le constat dégagé à l’issue de nos réflexions sur la situation socio politique de notre pays est cruellement le même que celui d’il y a 30 ans. Notre chère patrie le Togo souffre d’un déficit chronique de démocratie et le mal-vivre chez nos concitoyens s’accentue chaque jour un peu plus.

En effet, nous vivons aujourd’hui dans un pays de plus en plus désarticulé où les valeurs morales et éthiques, chez les politiques surtout, sont devenues une denrée rare, un pays dans lequel des gens dépensent une énergie incroyable pour défendre l’indéfendable et font la plupart du temps l’avocat du diable. Le gain facile est devenu la seule référence.

Notre patrimoine commun dont la fructification devrait faire la grandeur de notre Nation et dont la juste répartition devrait faire rêver chacun et le pousser à l’ardeur, est devenu la chasse gardée d’une minorité prédatrice.

La grande majorité de nos concitoyens croupit aujourd’hui dans une précarité effrayante alors que la minorité aux affaires brandit avec insouciance et désinvolture une opulence insolente.

Dans leurs villages, les rares qui sont appelés au festin sont insensibles à la misère qu’ils côtoient tous les jours et ne font rien, alors absolument rien, pour y mettre un terme. Bien au contraire, ils s’activent, s’évertuent et s’ingénient à la faire perdurer par des manipulations faites de tromperies, d’intimidations et de saupoudrages en période électorale, devenant ainsi les relais consentants de l’appauvrissement de leurs parents.

La gouvernance politique est ainsi devenue, au fil des ans, une gestion opaque avec pour ingrédients la corruption à tous les échelons et l’impunité généralisée. La finalité, nous semble-t-il, est de maintenir la grande masse dans la pauvreté pour mieux l’asservir.

Dans une poignante envolée Sacha Wessels s’est demandé si cela relèverait vraiment du fantasme d’imaginer une société où le vivre-ensemble ne se contenterait pas d’être une notion, un concept vide, un outil de communication politique pour endormir les consciences face, au mieux, à notre silence coupable, au pire, à notre complicité muette dans l’abandon de toute une partie de la population.

En observant aujourd’hui les comportements de la plupart d’entre nous, une société de fraternité et de solidarité agissante est loin d’être une réalité.

Au Togo comme dans certains pays de la sous-région, l’appétit vorace et insatiable de se maintenir au pouvoir, au-delà du délai légal consensuellement fixé, est la recette qui se répand et s’expérimente ici et là.

C’est ainsi que les constitutions, élaborées et votées dans la ferveur populaire, pour être les socles de la démocratie, sont foulées au pied et tripatouillées à volonté.

Et dans ces manœuvres macabres et sordides, des intellectuels qui devraient être la voix des sans voix, se comportent comme de piètres saltimbanques en mettant toute leur énergie au service du mal pour abuser les consciences. Et ne manquant pas de toupet, pour permettre à ceux qui les ont commis pour cette basse besogne de se représenter après avoir fini les deux mandats à la tête du pays, ils inventent les théories du genre «une nouvelle constitution met les compteurs à zéro».

La question à laquelle devront normalement répondre ces grands théoriciens du tripatouillage est la suivante : si par hasard, après ces deux nouveaux mandats, l’appétit n’a pas disparu chez le bénéficiaire, ce dernier peut-il pas faire adopter une nouvelle constitution et rempiler pour deux autres nouveaux mandats ?

La théorie, on le voit bien là, c’est de la pure supercherie, de l’escroquerie politique.

En effet, lorsque les constituants mettent dans les lois fondamentales que nul ne peut faire plus de deux mandats, leur démarche, au lieu d’être interprétée autrement, vise plutôt à nous dire très clairement que pour contenir les tentations trop fréquentes de présidence à vie, aucune modification de constitution, sous aucun prétexte, ne peut rouvrir la porte à deux nouveaux mandats.

C’est donc un vrai désastre pour l’Afrique de l’Ouest et une honte pour la CEDEAO d’assister, impuissants, à ce qui vient de se passer en Guinée et en Côte d’Ivoire. C’est triste ! C’est affligeant !

Et dire que ce sont ces Présidents, qui ont farouchement recherché et obtenu par la violence un troisième mandat à la tête de leur pays, en dépit des contestations des populations et de l’indécence de la manœuvre, qui ont été les grands artisans qui se sont offerts pour régler la crise togolaise, provoquée justement par un farouche désir de limitation de mandat et d’alternance du peuple togolais.

Dans une tribune intitulée : «Les troisièmes mandats, source d’instabilité politique», publiée dans Jeune Afrique, Eric Topona Mocnga, Journaliste à la rédaction Afrique-Francophone de la Deutsche Welle, a écrit : « En décidant de se maintenir au pouvoir malgré les règles constitutionnelles, certains chefs d’État du continent ne font en fait que déstabiliser la démocratie et pousser les citoyens à se détourner des urnes». Et d’ajouter que « La démocratie, dès lors, n’est plus qu’une proclamation incantatoire de principes»

Fort heureusement, à l’heure où les populations et surtout la jeunesse se posent des questions sur l’avenir de la démocratie et des institutions sur le continent, à l’heure où le désarroi s’est plus que jamais emparé des consciences, certains chefs d’Etat ont montré que l’espoir reste permis et ont prouvé aux yeux du monde entier que la construction d’une démocratie viable en Afrique est une question de bonne foi et de ferme engagement.

C’est le cas notamment du Président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, qui a su éviter le piège de la modification de la constitution que certains de ses concitoyens ont voulu lui tendre. Avec courage et détermination, il a réaffirmé son engagement de respecter et de faire respecter les dispositions constitutionnelles de son pays en refusant d’aller au-delà des deux mandats.

C’est un exemple à suivre.

Je demande à vous tous de vous lever pour lui manifester notre reconnaissance par une ovation nourrie :

A cette crise de modification des lois fondamentales, s’ajoute le verrouillage systématique de toutes les institutions impliquées dans l’organisation des élections, le tripatouillage des consultations électorales et les violations des libertés d’expression.

Les lois électorales sont taillées sur mesure de manière que les compétitions sont devenues une formalité pour le parti au pouvoir qui ne veut prendre le moindre risque, laisser la moindre chance à ses adversaires de gagner. Les hommes et les femmes qui animent les structures d’organisation des élections et surtout qui les président, sont conditionnés, sont robotisés.

Pour ne rien laisser au hasard, le fichier électoral est corrompu, en tout cas conçu de manière à favoriser la fraude.

Dans ce lot ininterrompu de mécanisme de fraudes, figure la mise en circulation de bulletins parallèles pour favoriser les votes multiples et les bourrages d’urnes, phénomène qui s’est intensifié au cours des derniers scrutins.

Et comme si cela ne suffisait pas, les délégués représentant les candidats de l’opposition sont chassés des bureaux de vote par la violence.

Pour empêcher des regards extérieurs de découvrir la supercherie, l’accréditation des observateurs se fait par filtrage de manière à ne laisser passer que les plus complaisants.

Le plus cruel est l’utilisation excessive de la violence pour étouffer les libertés d’expression, empêcher toutes velléités de contestation des fraudes. Plusieurs de nos compatriotes ont été victimes des exactions des forces de l’ordre et garderont à vie les stigmates des traumatismes des graves blessures qui leur avaient été infligées au cours des manifestations.

Oui, Mesdames Messieurs, les espaces de liberté que nous avons conquis de hautes luttes se réduisent chaque jour comme une peau de chagrin. En effet, nos libertés individuelles et collectives sont de plus en plus confisquées, bafouées. On peut arrêter, détenir, torturer, condamner, voire tuer sans ménagement. Les prisons du Togo sont remplies de ces jeunes gens, en quête d’une justice sociale et qui sont détenus pour avoir osé se prévaloir de leur liberté d’expression et d’opinion.

Comme dans Les animaux malades de la peste de Jean de la Fontaine, une peccadille est jugée un cas pendable alors que les crimes économiques et politiques les plus odieux bénéficient de l’impunité la plus absolue. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir ».

C’est le grand artiste Ivoirien Meiway qui, dans un message pathétique adressé au Président Alassane Dramane OUATTARA, disait : « On ne bâtit pas un pays sur un régime de peur. On ne bâtit pas un pays en exilant ses fils et en emprisonnant les porteurs d’idées opposées ».

Pendant des décennies, le régime a été préoccupé par les problèmes de sécurité et y a investi d’énormes ressources. Quoi de plus normal. Aucun développement n’est envisageable sans la sécurité. Mais il ne s’agit là que d’un pan de la sécurité au nom duquel toutes sortes d’exactions et de violences ont été et continuent d’être commises impunément contre les concitoyens.

Mais la sécurité ne doit pas être un alibi pour exercer des violences gratuites contre les citoyens qu’elle est censée protéger et elle n’est totale et entière que quand l’État met tout en œuvre pour garantir un bien-être économique et social à tous les citoyens.

Oui, la pleine sécurité c’est quand chaque Togolais, quel que soit son niveau social et ses moyens, peut se faire soigner dans une structure sanitaire décente lorsqu’il est malade.

La sécurité pour tous, c’est quand l’Etat crée les conditions pour permettre à chaque citoyen d’une part, d’investir avec l’assurance que les fleurs porteront les fruits de leur espérance et d’autre part, d’entreprendre des activités génératrices de revenus sans être confronté à la concurrence déloyale de certains privilégiés qui jouissent de passe-droits et sans subir les affres du fisc utilisé parfois et souvent comme moyen de pression contre des adversaires politiques.

La sécurité c’est aussi lorsque tout citoyen venant du hameau le plus reculé et le grand nanti de la ville se sentent protégés par une justice qui ne sera pas à deux vitesses et qui n’est pas rendue en fonction du rang social, de l’appartenance politique ou ethnique.

La sécurité, c’est quand le système éducatif n’est pas une copie conforme désuète, quand nos élèves et nos étudiants sont confiants en leur avenir et qu’ils ont la garantie de trouver un emploi durable à l’issue de leur formation et à la mesure des compétences acquises.

La vraie sécurité c’est celle qui garantit durablement la paix lorsque la souveraineté du peuple s’exprime par le choix des dirigeants qu’il se donne à travers des élections libres, transparentes et sans entraves.

C’est cette sécurité-là, gage du développement intégral, que nous appelons de tous nos vœux. C’est l’affaire de nous tous. Chacun doit s’y investir corps et âme.

Face à ce tableau tristement sombre de la gestion calamiteuse de notre pays depuis des décennies par un système politique suranné mais qui utilise tous les artifices pour se maintenir au pouvoir, l’opposition togolaise n’a d’autres choix que de s’unir véritablement ou périr.

L’union dont il est question n’est pas cette union de façade qui a engendré des regroupements sans âme qui se sont disloqués au gré des intérêts des partis qui les ont constitués, mais une union réfléchie avec des objectifs réalisables et des stratégies cohérentes qui prennent en compte les intérêts de toutes ses composantes, quelle que soit la taille de chacune d’elles.

La fin catastrophique du dernier regroupement de l’opposition, la C14, laisse un goût amer à ceux qui y ont cru.

La C14 a lamentablement échoué parce que les rivalités étaient trop grandes, la guerre de leadership, qui a poussé à des prises de position inexplicables, a été mortelle. Les partis de l’opposition qui l’ont constituée s’en sont sortis plus affaiblis et plus divisés.

Le coup de grâce de la descente aux enfers de l’ensemble de l’opposition a été donné par la roublardise, les mensonges, les manipulations qui ont caractérisé la dernière élection présidentielle.

Lorsque le 20 avril 2019 les FDR ont lancé un appel solennel à toute l’opposition pour se battre ensemble d’abord pour créer les conditions de transparence des élections en perspective et de s’organiser ensuite pour les gagner avec des listes communes pour les locales et un candidat unique pour la présidentielle, elles l’avaient fait de bonne foi, sans aucun calcul politicien derrière.

Malheureusement cette belle initiative a été mal comprise par les uns et mise en œuvre de manière calamiteuse par les autres.

Et pourtant, si la bonne foi avait prévalu, la désignation d’un candidat consensuel pour la présidentielle et la présentation de listes communes pour les locales auraient pu assurer la victoire pour l’opposition avec la mutualisation des ressources humaines et la mobilisation des moyens financiers indispensables pour le succès.

C’est dommage et triste que nous n’ayons pas été compris.

Mais le plus insupportable est que ceux qui étaient favorables à cette stratégie exigeante l’ont totalement galvaudée en imposant un candidat par une méthode peu orthodoxe faite de haine, de mensonge, de manipulation et de supercherie.

Dans une note d’information à l’attention de ses militants rendue publique le 31 janvier 2020, les FDR ont fait observer fort justement que :

Demander à un citoyen, qui ambitionne d’être candidat pour l’élection présidentielle, de renoncer à son ambition légitime au profit d’un candidat unique est une décision difficile qui ne peut lui être imposée.

Pour la réussite d’un tel défi, il est indispensable que dès le départ, des critères qui rassurent tout le monde soient définis afin que ceux qui ne seront pas retenus n’aient pas le sentiment d’avoir été victimes d’une machination.

Cette épineuse question de candidature unique qui fait appel à un renoncement de soi, ne peut pas se régler dans l’injustice ni être imposée par un diktat.

C’est dans ces conditions de déchirure d’une opposition divisée en deux blocs antagonistes qui se sont affrontés, antagonisme qui a durement affecté les militants des partis politiques, que l’élection présidentielle de février 2020 s’est déroulée avec des résultats que l’on sait.

Depuis la proclamation des résultats, les FDR se sont volontairement éclipsées pour laisser la paternité des initiatives aux partis qui ont participé aux élections.

Mais en termes d’initiative, la seule recette qui a occupé le devant de la scène politique et les réseaux sociaux pendant plusieurs mois, n’a nullement été une réflexion approfondie débouchant sur une stratégie commune qui tienne compte de nos erreurs, de nos forces et de nos faiblesses, mais plutôt une litanie d’insultes et de dénigrements, une incitation des populations à se détourner des partis politiques.

Certains de nos compatriotes y consacrent leur journée entière et tout se passe comme s’il y avait un prix à gagner pour les meilleurs dénigreurs, comme si le combat pour le changement et l’alternance serait gagné avec la disparition de ceux qui sont livrés à la vindicte populaire.

Et le spectacle hideux auquel nous assistons est que tout le monde est devenu politologue et donneur de leçons et de sa chambre, chacun peut faire un audio dans lequel il raconte n’importe quoi et demande de le distribuer tcha tcha tcha… Et sans analyser le contenu de ce qui y est raconté, ces audio font le tour de tous les groupes de discussions, amplifiés par des commentaires.

On se demande si ceux qui ont reçu cette mission de destruction de l’opposition veulent réellement le changement. J’en doute.

Mais il convient de faire observer que, même s’il est aujourd’hui amplifié par les réseaux sociaux et relayé par la diaspora qui en a fait son chou gras, le dénigrement n’est pas un phénomène nouveau. Des partis politiques l’ont adopté il y a très longtemps comme arme pour déstabiliser leur adversaire et assoir leur suprématie sur les autres.

C’est ainsi qu’on a entendu des choses invraisemblables du genre : tel s’est déguisé en femme pour aller prendre de l’argent chez tel.

Et pour se défendre, les victimes n’ont trouvé d’autre parade que d’entrer elles aussi dans le jeu et finalement ceux qui sont les initiateurs de cette méthode abjecte sont devenus à leur tour des victimes. Et tout cela à la grande satisfaction des tenants du pouvoir.

Il est maintenant temps d’arrêter ces bêtises. Il est temps de faire plutôt la promotion de nos partis respectifs par l’éducation de nos militants et des populations. Car continuer dans cette voie, c’est continuer de nous affaiblir un peu plus pour finalement disparaitre.

Je voudrais saisir l’opportunité que m’offre notre Conseil National pour lancer un appel vibrant et patriotique à tous les responsables politiques et les inviter fraternellement à panser leurs blessures afin de rendre possible une réconciliation entre les acteurs et créer ainsi les conditions d’un rapprochement salvateur.

Je sais que ce que je demande est très difficile en ce moment compte tenu de la profondeur et de l’étendue des séquelles des blessures reçues mais c’est possible si nous avons un peu d’humilité, d’amour et de foi.

Et malgré toutes les humiliations que les uns et les autres ont subies, nous devons le faire, non pas pour nous-mêmes mais pour notre chère patrie qui attend beaucoup de nous et pour nos concitoyens pour qui nous sommes et devons rester des éclaireurs dans notre marigot togolais où se côtoient crapauds, crocodiles et boas.

Pour le peuple martyrisé, affamé et asservi pour la défense duquel nous nous sommes engagés en politique, prenons conscience de nos erreurs, de nos faiblesses, de nos manquements et acceptons de faire les choses autrement avec plus de loyauté, plus d’humilité, plus de sacrifice et plus d’amour.

La haine, les dénigrements et la vengeance ne nous mèneront à rien.

Nous devons définitivement et avec courage sortir de l’incantation de l’union de l’opposition pour construire une vraie opposition car il ne suffit pas de vouloir et de proclamer l’union de l’opposition pour qu’elle se réalise mais il faut en comprendre l’enjeu et consentir les sacrifices nécessaires pour atteindre les résultats attendus.

Nous devons savoir que tout échec porte en lui le germe de la réussite et que tous ceux qui ont réussi ce qu’ils ont entrepris, ont connu de nombreuses désillusions et des moments difficiles.

A ce propos, je voudrais vous raconter une histoire.

À l’époque de la ruée vers l’or, un homme partit vers l’Ouest faire fortune. Il ne savait pas que les pensées des hommes recèlent plus d’or que la terre n’en eut et n’en aura jamais. Il gagna une concession au jeu et s’y rendit, pioche et pèle sur épaule.

Après plusieurs semaines de labeur incessant, ses efforts se virent récompensés. Il avait trouvé le métal tant convoité, il lui fallait maintenant du matériel pour exploiter le filon. Il referma consciencieusement la mine et retourna chez lui pour informer ses parents et amis de sa trouvaille. À eux tous, ils parvinrent à réunir de quoi acheter tout le matériel nécessaire qui fut embarqué aussitôt à destination de l’Ouest.

Le premier wagonnet chargé d’or fut acheminé par bateau vers une fonderie. Le rendement prouva aux heureux propriétaires qu’ils possédaient une des plus riches mines de la région. Encore quelques wagonnets et toutes leurs dettes seraient payées. Ensuite viendraient les gros bénéfices.

En avant les foreuses et voguent les espoirs !

Mais, tout à coup, le filon disparut ! Les machines forèrent désespérément, essayant de le retrouver en vain. À un aventurier qui passait, les familles vendirent matériels et concessions pour une bouchée de pain et ils reprirent le train pour leur village.

Le nouveau propriétaire consulta un expert qui se livra à un petit calcul et attribua l’échec de la famille à une méconnaissance des terrains et des couches géologiques. D’après lui, on retrouverait le fion à trois pieds de l’endroit où l’homme avait fait arrêter le forage. Ce qui se révéla parfaitement exact. L’aventurier ramassa ainsi des millions de dollars parce qu’il avait sollicité les conseils d’un ingénieur de mines.

Cette histoire nous enseigne que bien souvent, l’échec, comme s’il voulait nous jouer un bon tour, ne fait que masquer la réussite qui est en fait beaucoup plus proche qu’on ne le pense pourvu qu’on prenne conscience des causes de notre échec.

Chers participants au Conseil National,

Nous allons bientôt nous séparer. Une fois retournés chez vous, ayez toujours à cœur que le parti, votre parti, vous a confiés une mission, celle de vous remettre intensément au travail pour son implantation dans toutes les villes, villages et hameaux. Soyez-en dignes. Bientôt une tournée nationale sera organisée pour évaluer le travail effectué sur le terrain.

Nous ferons toutes ces activités en tenant compte de l’évolution de la situation sanitaire catastrophique créée par la pandémie à Coronavirus, en tout cas, en respectant strictement les mesures barrières prévues pour lutter contre cette maladie car, en dépit des discours irréalistes des sceptiques de tous bords, le Coronavirus est bel et bien là et tue des milliers de personnes dans le monde et notre pays n’en est pas épargné. Nous devons donc nous protéger afin de protéger les autres.

En attendant que le vaccin trouvé puisse arriver chez nous pour nous mettre définitivement à l’abri de cette pandémie, nous invitons le gouvernement togolais à intensifier la sensibilisation et à élaborer d’ores et déjà un plan de relance de l’économie nationale profondément affectée par ce fléau.

Avant de terminer, je voudrais une fois encore vous remercier pour tous les sacrifices que vous ne cessez de consentir pour permettre à tous les Togolais, où qu’il se trouve, de prendre conscience de la situation désastreuse dans laquelle se trouve notre pays et œuvrer inlassablement pour son relèvement.

Il est certes exact que beaucoup de nos compatriotes sont aujourd’hui découragés parce que atteints profondément par les comportements des acteurs politiques et les messages de découragement qui leur sont servis à longueur de journée, mais nous devons les aider à reprendre confiance et courage car la situation qui est la nôtre n’est pas une fatalité. On peut et on doit la surmonter.

Nous devons permanemment avoir à l’esprit que les bonnes choses arrivent à ceux qui y croient, les très bonnes choses arrivent à ceux qui sont patients et les choses merveilleuses arrivent aux personnes qui persévèrent et qui n’abandonnent jamais leur rêve.

Osons rêver pour notre chère patrie le Togo, osons rêver grand pour son avenir, osons faire d’elle l’or de l’humanité.

Que l’Eternel bénisse le Togo et nous bénisse tous" !

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