L’Asie est devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique en 2018, devançant l’Europe. En 2019, elle conforte sa première place et progresse représentant 31% du commerce extérieur, la part de l’Europe étant tombée à 24,6%. Un commerce en léger retrait (-0,13%) en 2019 à $1,049 milliard. Avec la pandémie de la Covid-19, il devrait à nouveau se contracter.
Entre janvier et août 2020, le commerce de marchandises de l’Afrique s’est contracté de 12 % par rapport à la même période en 2019, souligne l’Afreximbank dans son rapport sur le commerce en Afrique (ATR). Une chute largement imputable à l’affaissement du pétrole, principale exportation africaine, générant 37% des revenus d’exportation du continent, tandis que d’autres produits, comme le café, le coton, l’huile de palme, la bauxite ou le cuivre ont aussi subi des pression sur les prix.
Autre enseignement de ce rapport, la baisse du commerce intra-africain qui est tombé à 14,5% en 2019, contre 15% l’année précédente, pour s’établir à $ 147,8 milliards. En dépit de ce revers, la banque demeure optimiste grâce à la future mise en place de la Zone de libre échange continentale (Zlec), officiellement en janvier 2021, qui rendra le commerce africain moins exposé aux prix internationaux et aux tensions commerciales mondiales.
En outre, « le volume réel du commerce transfrontalier en Afrique sera probablement beaucoup plus élevé en raison de l’important commerce transfrontalier informel. Plus que toute autre région dans le monde, une grande partie du commerce intra-africain est informelle » souligne Afreximbank. Dans ce rapport, l’Afreximbank s’est penchée sur ce commerce informel, par définition non comptabilisé. Elle estime qu’il est presque aussi important que le commerce formel et est une source de revenus pour environ 43% de la population africaine. Il est constitué à hauteur de 51% par des produits agricoles et 49% de produits manufacturés.
La Zlec devrait contribuer, outre le développement des échanges intra-africains, à formaliser ce commerce. «La Zlec pourrait éclairer la voie vers la formalisation du commerce informel en réduisant les coûts du commerce formel et en améliorant les infrastructures liées au commerce et à la logistique, notamment grâce à des systèmes de paiement et de règlement numériques », indique Afreximbank.
Selon une méthode calcul du Centre international du commerce (ITC), le potentiel d’exportation du commerce intra-africain est estimé à plus de $84 milliards.