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Au nom de la morale, les responsables de l’ANC doivent sortir de ce mutisme coupable et méprisant pour présenter leurs excuses au peuple Togolais
Publié le mardi 25 fevrier 2014  |  Forum de la semaine


© Autre presse par DR
Eric Dupuy, Secrétaire national de l’ANC à la communication


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Togo -
Confrontés aux révélations de l’UFC sur l’implication active des principaux dirigeants de l’ANC dans des négociations secrètes avec le RPT depuis la fin des années 1990 et dont les médias se sont largement faits l’écho, Jean-Pierre Fabre et ses lieutenants n’ont pas eu de mots assez durs pour fustiger ce qu’ils qualifient «d’attaques personnelles, de mensonges grossiers et de dénigrements systématiques» en promettant du bout des lèvres de répondre, le moment venu, au allégations contenues dans le mémorandum publié par le parti de leur ancien mentor. Lorsqu’on se prétend destiné à diriger un pays, il est important que les comportements et les actions de tout potentiel dirigeant soient en accord avec ses déclarations afin de ne pas être vu par le peuple comme un hypocrite ou un menteur. Que ne reproche-t-on pas au régime du RPT ? Mensonges, duperies, non respect de la parole donnée, dilapidation des fonds publics, etc.… La moindre des choses, lorsqu’on a fondé toute sa crédibilité politique sur la dénonciation de ces défauts chez l’adversaire, c’est de montrer dans les actes que l’on est différent.

Des ennemis jurés qui se battent quotidiennement sur le champ de bataille militaire, parviennent à négocier en secret. C’est le cas entre Israéliens et Palestiniens, entre le gouvernement colombien et la guérilla des FARC. Il en a été de même au temps de l’apartheid entre Nelson Mandela et les dirigeants du Parti National alors au pouvoir en Afrique du Sud. Personne ne reprocherait intrinsèquement à l’UFC d’avoir mené des négociations secrètes avec le pouvoir RPT dans l’intérêt du Togo. En politique, on assume fièrement et subtilement les actes de ce genre dès lors qu’ils tombent dans le domaine public. L’embarras des dirigeants actuels de l’ANC face à ces révélations peut se comprendre. C’est toute l’âme de leur parti et de leur ligne politique qui est peut-être en train de tomber par terre.

En effet, personne n’oublie que ces anciens lieutenants de Gilchrist Olympio passaient et passent toujours tout leur temps à vilipender et à diaboliser ceux qui prônaient le dialogue et la négociation avec le régime du RPT. Ils les ont fait passer aux yeux du peuple togolais pour des «collabos et des traitres» à la cause nationale. Dans leurs déclarations politiques, ils ont fait du refus de tout dialogue et de toute négociation avec le RPT, le principe fondateur de leur combat politique.

C’est au nom de ce principe que Jean-Pierre Fabre et ses amis avaient dénoncé l’accord RPT-UFC signé par Gilchrist Olympio. C’est au nom de ce principe qu’ils n’ont pas hésité à livrer leur ancien mentor, celui qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui, au lynchage médiatique et à la vindicte populaire. Or, dans une lettre datée du 27 Novembre 2007 qu’il a adressée au Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé et dont nous avons pu obtenir copie, Gilchrist Olympio écrivait :
« Monsieur le Président de la République,
Je me félicite de l’esprit dans lequel se sont déroulées nos différentes discussions relatives aux préoccupations partagées d’un apaisement politique dans notre pays.
Je note avec satisfaction que la mise en place d’un Accord politique bilatéral permettant la poursuite des réformes institutionnelles et constitutionnelles, Accord qui constitue l’objet principal de ces discussions, rencontre votre agrément.

Messieurs Patrick LAWSON, Vice Président, Jean-Pierre Fabre, Secrétaire général, Georges LAWSON, Conseiller spécial du Président National, Ruben DOE BRUCE, Conseiller du bureau national, représentent l’UFC à ces discussions.
Il est souhaitable que cet Accord bilatéral intervienne dans les meilleurs délais pour contribuer à l’avancée démocratique dans notre pays.

Je déplore naturellement, les incidents survenus à l’Assemblée Nationale, lors de l’élection du bureau de cette institution. Compte tenu de la situation ainsi créée, le Comité politique de l’UFC, considère qu’il n’est plus nécessaire que le parti soit représenté au bureau de l’Assemblée Nationale, à quelque poste que ce soit. Ce qui n’empêchera pas l’UFC de jouer à l’Assemblée Nationale, son rôle d’opposition démocratique.
Enfin, je pense qu’il vaut mieux remettre à plus tard, la question de la participation de l’UFC au gouvernement, en attendant que s’instaure un climat de confiance favorable.
Je reste à votre disposition, bien entendu, pour toutes autres explications que vous pourriez juger nécessaire!
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération.
Gilchrist Olympio »

Cette lettre vient confirmer ce qui se susurrait depuis longtemps dans le microcosme politique togolais mais que les responsables de l’UFC d’alors, démentaient à l’époque avec véhémence. L’on sait maintenant avec certitude que les dirigeants actuels de l’ANC étaient entrés en négociations avec le RPT au moins depuis 2007 alors qu’au même moment, ils jouaient les « Messieurs Propres » de la politique togolaise. L’on sait aussi à présent que l’Accord politique de gouvernement signé le 26 Mai 2010 entre le RPT et l’UFC avait été négocié en secret par les dirigeants actuels de l’ANC ayant reçu mandat de Gilchrist Olympio à cet effet. Selon des informations concordantes, il semblerait que la décision de Gilchrist Olympio de ne pas autoriser l’entrée de l’UFC au gouvernement dès 2007 ait été très mal ressentie par ses lieutenants qui se voyaient déjà dans leurs nouvelles fonctions ministérielles. On se souvient également de la campagne de dénigrement orchestrée par ces mêmes lieutenants contre la participation de ministres CDPA et UDS à ce gouvernement.

Le comportement de Jean-Pierre Fabre et ses amis dans cette affaire porte des noms bien connus : duperie, mensonge, parjure, trahison. Feu Général Gnassingbé Eyadéma avait l’habitude de dire que le mensonge court vite mais que la vérité finit toujours par le rattraper et même la dépasser.

Dénoncer ces comportements chez des hommes politiques, qui plus est, se prétendent en capacité de présider aux destinées du Togo, n’a rien d’attaques personnelles. Ces mensonges ont été commis par les dirigeants actuels de l’ANC dans l’exercice de leurs prérogatives politiques d’opposants déclarés au pouvoir en place.

Les Togolais sont à un an d’une échéance capitale pour l’avenir du pays. Il est tout à fait normal que les actes, bons ou mauvais, posés par ceux qui aspirent à gouverner le Togo soient connus de tous et assumés par leurs auteurs afin que les électeurs, le moment venu, fassent leur choix en toute connaissance de cause.

Ne serait-ce que par respect pour les Togolais, les responsables de l’ANC ne sauraient indéfiniment se terrer dans le mutisme coupable et méprisant qu’ils observent depuis la publication de ces révélations. Il faudra bien, à un moment ou un autre, qu’au nom de la morale tout simplement, ils expliquent aux Togolais ce qui justifie ce grand écart entre les principes prônés et les actes posés puis présenter leurs excuses au vaillant peuple.

Dimas DZIKODO / forum de la semaine N°1604 du lundi 24 février 2014

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