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L’Afrique à la recherche de jeunes talents pour transformer l’industrie hôtelière post-Covid-19

Publié le mardi 22 decembre 2020  |  Jeune Afrique
Ouverture
© aLome.com par Parfait et Edem Gadegbeku
Ouverture officielle des portes du Radisson Blu 02 février par le PR Faure Gnassingbé
Lomé, le 26 avril 2016. Quartier administratif. La plupart des membres du Gouvernement, diplomates accrédités au Togo et d`anciennes personnalités de la République sont au rendez-vous de la réouverture solennelle de l`ex 02 février devenu Radisson Blu 02 février.
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Aéroports désertés, liste de pays à ne surtout pas visiter, des taux d’occupation historiquement bas pour les hôtels, incapables de repasser au-dessus de la barre des 10%. Mais l’histoire ne s’arrête pas là… et l’Afrique peut être au cœur de la renaissance de toute une industrie, si nous nous en donnons les moyens.



Les bilans moroses n’en finissent plus et pour cause, une réalité compliquée faite de licenciements, de faillites et d’incertitude. Dans ce contexte des plus inquiétants, il conviendra de faire preuve de solidarité et de compassion à l’égard des milliers d’employés poussés dans des situations précaires.

En parallèle, l’heure est à la réflexion existentielle de l’industrie du tourisme. Qu’en est-il vraiment? Où va-t-on? Quel rôle l’Afrique peut-elle jouer ? Et pour les plus jeunes, est-ce de la folie pure de se lancer aujourd’hui dans des études de gestion des métiers de l’accueil, alors que l’hôtellerie semble s’effondrer?

La vraie question est «y a-t-il eu, dans l’histoire des métiers du tourisme et de l’hôtellerie, un meilleur moment pour se lancer dans des études de management»? Car il y a fort à parier que les futurs diplômés, qui sortiront dans 3-4 ans des écoles, seront mieux équipés que leurs prédécesseurs et que le champ sera libre pour créer, réinventer, découvrir, et être les fiers pionniers d’un nouveau tourisme, d’une nouvelle hôtellerie, auxquels on aura insufflé une plus grande conscience écologique et une aptitude à s’adapter décuplée.

L’Afrique – jeunesse et résilience

Le tourisme est, pour de nombreux pays du continent, l’un des piliers de la croissance économique. Beaucoup d’espoirs reposent donc sur ce secteur, aujourd’hui mis à mal par une pandémie sans précédent.

Des pays comme le Kenya, l’Egypte ou le Maroc, dont le PIB est si étroitement lié à la santé du tourisme, auraient raison de s’inquiéter de la situation, mais avec un peu de recul et une lecture mondiale, on constate que l’Afrique tient un joker unique ; celui d’une population jeune qui a appris à innover par le pragmatisme et l’ingéniosité, plutôt que par des torrents d’investissements et surtout une gestion de la pandémie dans certains pays d’Afrique (notamment subsaharienne) enviée par le reste du monde.

En effet, pour plusieurs raisons, dont la jeunesse de la population et l’expérience acquise par le passé dans la gestion de crises sanitaires, l’Afrique fait très bonne figure sur le plan international et s’est créée une opportunité exceptionnelle de devenir, une destination de premier choix dans une démarche de sécurité et de stabilité sanitaire. Arnaud Jonquet, Regional Recruitment Manager Africa à l’EHL, rappelle que « la croissance démographique africaine est l’une des plus fortes au Monde et avec cela c’est autant d’opportunités qui se créent.

Malgré une période tumultueuse le tourisme reste un des moteurs de l’économie dans de nombreux pays et une priorité de développement des états. Le développement de la présence de grands groupes hôteliers sur le continent comme IHG, Radisson ou Accor, s’accompagne d’un besoin pour des managers qualifiés avec une base de compétences managériales ».

L’évolution des modèles d’affaires dans une période de rupture, explique-t-il, laisse place à des opportunités pour des profils avec une grande capacité d’adaptation dans tous les domaines d’activités, une prédisposition à la résilience et une expertise dans les métiers de l’accueil. Mais, le tourisme africain est-il prêt à endosser cette responsabilité ? Pour saisir cette opportunité historique, il faudra une génération de leaders sophistiqués, éduqués aux métiers de l’accueil (hôtel, restauration, événementiel, loisirs, etc.) qui sauront diriger la révolution touristique du continent. L’Afrique est prête et attends ses pionniers.

L’hôtellerie est-elle morte ?
Interrogée sur cette question, la franco-tunisienne Inès Blal, doyenne exécutive de l’EHL fait un état des lieux : «Une année difficile pour l’hôtellerie et restauration «classique» qui nécessite un présentiel du client et du prestataire de service. Il faut s’attendre à des différences de reprise entre régions et établissements. Certaines régions redémarreront plus tôt, comme par exemple Singapour, lieu de notre 3ème campus.

Des différences de vitesse de reprise entre les types d’hôtellerie (eg. «Serviced appartements» ou location individuelle, comparée à des offres où plus de clients différents se regroupent dans même endroit). Aussi, malheureusement, seuls les établissements avec une trésorerie et un capital suffisant, ou des charges basses leur permettant de traverser la crise perdureront. Nous devons donc prévoir un changement de l’environnement de l’offre dans le secteur.»

Un retour en deux-temps

Le rebond du secteur se passera probablement en deux phases. Rappelons-nous les queues interminables devant les McDonald’s à la sortie du confinement qui illustrent bien l’empressement qui peut être suscité par la réouverture d’un secteur. Le monde entier n’attend qu’une chose: repartir en vacances, vivre de nouvelles expériences.

En Afrique du Sud, dès que le pays a autorisé les mouvements intraprovinciaux, les destinations touristiques ont connu un afflux très important de clients domestiques, comme l’expliquait récemment le Président Zuma. Beaucoup connaissent déjà leur prochaine destination, et s’y sont projetés plus d’une fois.

La première phase sera donc un retour direct du pendule, avec une demande énorme qu’il faudra assouvir dès que la situation sanitaire mondiale le permettra. Chaque pays est certes différent et connaitra ce rebond à vitesse variable, mais beaucoup y réfléchissent déjà, munis des expériences passées avec l’Ébola par exemple, qui leur permettent d’appréhender la situation avec assurance.

Toutefois, le problème risquera de s’inverser à ce moment, lorsque l’offre réduite par la contraction du métier n’arrivera pas à faire face à la demande. Que se passera-t-il? Appliquons une pensée darwinienne à cette question, qui démontre que les plus grands bonds évolutionnaires ont lieu lors d’immenses pressions exogènes.

Les cataclysmes et les extinctions massives n’ont pas sonné le glas de la vie, mais ont laissé un vide que la vie s’est empressée de combler jusqu’à ce que chaque niche soit confortablement occupée par une nouvelle espèce. Cette accélération de l’évolution, cette course à l’adaptation, nous la verrons dans tous les métiers de l’accueil et elle offrira des opportunités inouïes.

Difficile de savoir exactement à quoi s’attendre. Mais une chose est sûre, l’aventure ne fait que commencer, et la voie est libre pour les pionniers de demain qui pourront marquer toute une génération par leur passion, leur créativité et leur valeurs éthiques et environnementales.

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