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Spoon gate/Carlos Ketohou a quitté le SCRIC et sera devant la HAAC ce lundi matin

Publié le lundi 4 janvier 2021  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Siège de la HAAC dans la capitale togolaise.
Lomé, le 19 mai 2020. Siège de la HAAC dans la capitale togolaise.
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Les plaidoyers et actions en vue de la libération de Carlos K. Ketohou (interpellé dans la nuit du 29 décembre pour un article portant sur le «vol de couverts par des ministres») ont porté leurs fruits.

Carlos K. Ketohou sera devant la HAAC (Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication) ce lundi pour discuter du contenu du numéro 545 du 29 décembre 2020 de son journal, ‘L’Indépendant Express’. Il a séjourné pour cet article à la Brigade Antigang de Lomégan avant d’être transféré 24 heures plus tard au SCRIC (Service central de recherches et d`investigations criminelles, Gendarmerie). C. Ketohou a recouvré la liberté ce 02 janvier 2021, après avoir été écouté par les autorités judiciaires de la juridiction de Lomé.

Le 31 décembre dernier, la rédaction de ‘L’Indépendant Express’ avait publié une mise au point sur le contenu et les contours de la publication de son article incriminé par le SCRIC.

Ce 29 décembre, ‘L’Indépendant Express’ (journal dont Carlos Ketohou est le fondateur et Directeur de publication) avait publié en version numérique et papier un article qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux togolais. Il est intitulé : «Scoop de fin d’année : femmes ministres interpellées pour vol de cuillères» dans le cadre d`une réception offerte par une «banque de la place». C’est ce papier qui lui a valu une interpellation, selon des précisions apportées mercredi dernier par le ministre D. Yark au Président de l’OTM (Observatoire togolais des médias, tribunal des pairs dans la corporation des journalistes).

Dans sa mise au point, le journal a tenu à expliciter le contexte de la publication de son article qui a valu à son Directeur une interpellation de près de 5 jours.
«La Rédaction par cette mise au point tient à souligner que l`article en question ne concerne pas le Togo. Elle présente toutes ses excuses à ses lecteurs et à toutes ces personnes à qui le contenu de cet article a pu causer du tort», a mis en exergue ‘L’Indépendant Express’ ! Tout en soulignant préalablement : «Dans notre parution numéro 545 du mardi 29 décembre 2020, le journal ‘L’Indépendant Express’ a publié à la page 3 un article intitulé ‘Scoop de fin d’année : deux femmes Ministres interpellées pour vol de cuillères dorées’. Suite à la publication de cet article, le Directeur de publication du journal a été interpellé et mis en garde à vue à la Brigade Antigang de Lomégan avant d’être transféré 24 heures plus tard au SCRIC (Service central de recherches et d`investigations criminelles, Gendarmerie)», a expliqué avec force détails cette mise au point signée par Richard T. Aziagué, le rédacteur en chef de cet hebdomadaire.

Buzz d’un article et d’une interpellation

L’interpellation de Carlos K. Ketohou a «été jugée musclée et à pas de charge» par plusieurs témoins, alors même qu’il devait répondre à une convocation du SCRIC mercredi dernier.
Plusieurs leaders politiques, responsables d’organisations professionnelles de la presse et d’OSC ont plaidé pour la remise en liberté de C. Ketohou, en exigeant l’application du Code de la presse dépénalisé aux délits de presse au Togo.

Dans la même veine, l’ONG française RSF (Reporters sans frontières) a vertement critiqué les autorités togolaises. «Des faits présumés de diffamation ne devraient pas être examinés par un service d’investigation criminel de Gendarmerie. Sans juger du fond de l’affaire, RSF demande la libération de Carlos Ketohou en respect des procédures et textes en vigueur» au Togo. Et de rappeler que «si des responsables politiques s’estiment injustement mis en en cause ou diffamés, il existe des recours possibles devant l’organe de régulation des médias».


Akoyi A. & A. L.
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