L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté, vendredi, tous les pays à renforcer leurs services de dépistage et à utiliser la liste des diagnostics essentiels pour améliorer les soins et la santé.
«L’accès à des tests et à des services de laboratoire de qualité, c’est comme avoir un bon système de radar qui vous emmène là où vous devez aller. Sans cela, vous roulez à l’aveuglette», a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors de la publication de ce nouveau guide de dépistage.
Cette dernière édition annuelle de diagnostics essentiels, publiée aujourd’hui, comprend les tests de dépistage du coronavirus recommandés par l’OMS, notamment les PCR et antigéniques.
Elle élargit également une gamme de tests pour les maladies infectieuses et les maladies non transmissibles, telles que le cancer et le diabète. Ce nouveau guide introduit aussi une section sur l’endocrinologie, qui est importante pour la santé reproductive et la santé des femmes.
Pour la première fois, la liste comprend des tests qui ne devraient pas être fournis dans les pays, soit parce qu’ils ne sont pas rentables, soit parce qu’ils ne sont pas fiables. Une exclusion qui tient compte du fait que certains outils ont été « dépassés par des technologies plus récentes et plus faciles à utiliser».
La pandémie de Covid-19 a rappelé l’importance des tests
Pour l’OMS, l’utilisation de diagnostics précis et de qualité est la première étape dans l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de traitement, de contrôle et, dans de nombreux cas, de prévention des maladies et des épidémies. Leur rôle essentiel dans le système de santé a été mis en évidence par la pandémie actuelle de Covid-19.
A ce sujet, «tous les pays devraient accorder une attention particulière aux diagnostics et utiliser la liste des éléments essentiels pour promouvoir une meilleure santé, assurer la sécurité de leurs populations et servir les personnes vulnérables», a ajouté le Dr Tedros.
Pour remédier au manque d’accès aux tests et aux services de dépistage dans de nombreux pays, l’OMS publie depuis 2018 une liste annuelle de diagnostics essentiels (EDL). Il s’agit d’un panier de diagnostics in vitro recommandés qui devraient être disponibles aux points de service et dans les laboratoires de tous les pays afin d’accroître la rapidité des diagnostics et de sauver des vies.
Basé sur des données probantes examinant la prévalence des maladies dans le monde, ce nouveau guide recommande le test approprié pour chaque affection. «Les tests affectent la majorité des décisions médicales », a fait remarquer le Dr Mariângela Simão, Sous-directrice générale de l’OMS pour l’accès aux médicaments.
Ce qui permettra d’améliorer la capacité du système de santé à établir des diagnostics précis, mais aussi à économiser de précieuses ressources sanitaires qui seraient « autrement gaspillées en traitements inappropriés ou en longs séjours à l’hôpital ». Outre les tests destinés à être utilisés en laboratoire, le document recommande de nombreux diagnostics disponibles pour les soins primaires communautaires.
Ce guide n’est pas normatif et adaptable au niveau national
Cela est particulièrement important pour les zones rurales des pays en développement, où les installations et les équipements médicaux peuvent faire défaut. Et il arrive même que le personnel soignant soit obligé «de prendre des décisions de traitement en se basant uniquement sur les symptômes du patient».
Plus largement, l’OMS rappelle que ce guide n’est pas normatif. Et il est conçu comme un outil politique permettant aux pays de créer leurs propres listes nationales en fonction de leur contexte et de leurs besoins locaux.
Jusqu’à présent, l’agence onusienne a travaillé avec le Nigéria, l’Inde, le Bangladesh et le Pakistan pour soutenir le développement de leurs guides nationales. L’OMS est actuellement en discussion avec d’autres pays, principalement africains, qui ont demandé une aide pour renforcer leurs services de diagnostic.
Les recommandations de la liste sont basées sur des preuves solides et tiennent compte de l’adéquation des pays. Et le processus est supervisé par le Groupe consultatif stratégique d’experts sur les diagnostics in vitro (SAGE IVD). Ces experts indépendants ont ainsi évalué les données sur l’utilité, l’impact et la précision de chaque test considéré afin de décider lequel doit être recommandé. ... suite de l'article sur Autre presse