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[Tribune] Haut débit mobile : cinq réponses au retard de l’Afrique subsaharienne

Publié le mardi 2 fevrier 2021  |  Jeune Afrique
Antennes
© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Antennes de télécommunication au Togo
Lomé, le 18 septembre 2019. Antennes de télécommunication au Togo.
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Par Amadou Makhtar Fall, Spécialiste de la régulation des télécoms en Afrique, travaille depuis quinze ans dans l’analyse et la réglementation des télécoms sur le continent.



Exonérations de taxes, co-investissements, science des données… Ce sont quelques unes des solutions à la disposition des opérateurs et des États pour déployer le haut débit, souligne le spécialiste des télécoms Amadou Makhtar Fall.

En 2020, seuls 26 % de la population au sud du Sahara disposaient d’un abonnement à internet via les réseaux 3 et 4 G alors que 74 % de cette population étaient couverts par ces réseaux. Ces chiffres attestent d’un double déficit, de couverture du territoire et d’utilisation du haut débit.

Pour le résorber, il est possible d’agir avec cinq leviers tout en gardant à l’esprit qu’il faut donner la priorité à la résorption du déficit d’utilisation, plus motrice en termes de potentiel de développement de la téléphonie mobile que celle visant le déficit de couverture.


1 – Repenser la gouvernance des fonds de service universel

Ce déficit de couverture découle du manque de viabilité économique des projets d’installation d’infrastructures, les opérateurs télécoms étant peu incités à investir dans des zones à faible densité et/ou habitées par des populations à faible revenu. À cet écueil s’ajoutent les difficultés d’accès qui renchérissent le coût de la couverture.

Historiquement, lorsqu’un service ne peut être assuré de manière économiquement viable, il bénéficie de subventions à travers des mécanismes tels que les fonds de service universel (FSU). Or, dans de nombreux pays, ces fonds ont été utilisés au profit d’autres secteurs que celui des télécoms voire pas du tout dépensés.

La première solution est donc de revoir leur mode de gestion pour le rendre plus transparent et inclusif, en mobilisant l’ensemble des acteurs du secteur des télécoms. Ces fonds devraient, par exemple, se voir imposer des objectifs annuels ou pluriannuels avec des indicateurs chiffrés, permettant de mesurer la performance des projets financés.

2 – Co-investir dans les zones non rentables

Au-delà du possible accès à des subventions via les FSU, les opérateurs peuvent alléger les coûts de couverture en faisant du co-investissement en particulier dans les zones non rentables. C’est l’esprit du partage d’infrastructures qui est prôné par certains cadres réglementaires.

Sauf que, dans la pratique, ce cadre est très mal ou très peu appliqué. Ce partage de CAPEX et/ou d’OPEX permet aux opérateurs de présenter des business plans plus solides malgré la faiblesse des revenus escomptés.

3 – Généraliser les exonérations de taxes

La solution est connue mais insuffisamment adoptée. Les États et les municipalités peuvent contribuer à la réduction des coûts de déploiement en accordant des exonérations temporaires de taxes et/ou de redevances aux opérateurs télécoms pour tout projet de déploiement d’infrastructures.

Ils ont aussi intérêt à agir pour combler le déficit d’utilisation, notamment à travers une politique de démocratisation des terminaux intelligents. Sans oublier que lutter contre la pauvreté et promouvoir la bonne gouvernance au niveau global a des effets positifs, par ricochet, sur l’accessibilité.

4 – Définir des plans nationaux du haut débit

En complément, les politiques publiques et les cadres réglementaires des États subsahariens doivent être harmonisés dans l’optique d’encourager la couverture des zones non encore desservies. Sur ce volet, l’adoption d’un plan national du haut débit est un outil très efficace s’il comporte des objectifs réalistes, clairs et chiffrés.
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