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«La Fonction publique est devenue une prison pour moi (…) Je n’ai plus la chance de faire un mois avec ma femme et mes enfants», dixit Naboudja Bouraïma

Publié le vendredi 5 fevrier 2021  |  Le Tabloid
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Mis à pied pour un mois avec privation de salaire par arrêté N°0265/MFPTDS en date du 29 janvier 2021 du ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, Naboudja Bouraima, enseignant de philosophie en poste audit ministère, s’est prononcé sur la question et confié sur ses tribulations dans la fonction publique de façon générale pour ses convictions politiques. C’était mercredi, au cours de la conférence de presse organisée au Centre des études pour l’apostolat des laïcs (CESAL) par la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK).

«Mon problème dans la fonction publique ne date pas d’aujourd’hui. Le 26 janvier dernier, Monsieur Bawara m’a demandé une lettre d’explication dans laquelle il me disait que j’incite les enseignants à entrer en grève et ça perturbe le bon déroulement des cours, et donc de répondre. J’ai eu à dire que je suis enseignant et que je n’attends pas qu’on me dise ce qu’il faut faire pour avoir les meilleures conditions de vie et de travail.

Et Naboudja n’a fait que joindre sa modeste voix à celle des milliers d’enseignants pour réclamer les meilleures conditions de vie et de travail pour mieux servir l’Etat. Parce que nous sommes tous préoccupés par la qualité de l’éducation au Togo. Contre toute attente, comme vous l’avez constaté le29 janvier, il a fait sortir un arrêté selon lequel je dois subir une mise à pied d’un mois de privation de salaire. J’ai pris la lettre sportivement parce que je me dis que si c’est pour une bonne cause, je dis merci. Parce qu’il y a un prix pour être libre et je l’accepte et j’assume pleinement, a répondu Naboudja Bouraïma, interrogé sur le sujet.

« Je voudrais rappeler qu’aujourd’hui si c’est un mois de suspension de salaire, après la sortie de prison en 2013, j’ai fait 21 mois de suspension de salaire et je n’avais pas maigri. Donc ce n’est pas avec un mois que je vais maigrir. C’est pour vous dire que la décision de Monsieur Bawara ne me tourmente pas. C’est un acharnement contre ma modeste personnalité. Parce qu’en temps normal quand on me dit de pondre ma lettre d’explication, une commission devait m’écouter. Quels sont les tenants et les aboutissants de ce qui motive toutes ces attaques contre moi ?

Qu’est-ce qui justice ma punition ? C’est après cette commission qu’en principe une décision devrait tomber. Mais de façon unilatérale, on prend un arrêté selon lequel on me fait une mise à pied. Il me parle de l’éthique et de la déontologie. L’éthique fait allusion au respect des valeurs, de la morale, du respect de la dignité humaine. Est-ce que c’est l’éthique qui dit qu’en quatre ans, on peut faire quatre affectations contre un individu ? S’il vous plait, soyons sérieux ! S’il y a l’éthique et la déontologie, comme lui-même il le martèle, est-ce que les affectations punitives arbitraires contre ma modeste personnalité cadrent avec l’éthique et la déontologie ? Juste pour lui dire qu’il faut qu’il revienne à la raison. Naboudja n’est pas son ennemi ! », a ajouté l’activiste politique.

« Les fonctionnaires togolais souffrent, nous n’allons pas baisser les bras. On a trop donné du temps aux ministres, au Président qui nous parlent comme s’ils sont des seigneurs. Au nom de quoi les ministres peuvent parler et que les autres sont assujettis, appelés à se taire ? La constitution togolaise est claire, et comme des citoyens, tout le monde a le droit de s’exprimer sur la situation de son pays. En quoi j’ai péché ? Naboudja réclame mes droits professionnels. Qu’on m’affecte en tenant compte de mes compétences professionnelles.

Vous les journalistes, malgré les difficultés que vous vivez, vous êtes à l’aise en faisant votre travail. Mais si on prend un journaliste pour aller faire le travail d’un morguier, d’un mécanicien, je suis sûr que quel qu’en soit ce qu’on lui donne, il ne sera pas à l’aise (…) Je veux faire valoir mes compétences. Je suis un enseignant de philosophie, c’est ça que je réclame. Qu’on mette l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, je veux servir les élèves.

Sur le terrain, il manque d’enseignants, et surtout en philosophie. Je fais quoi au bureau ? J’ai réclamé le rapprochement de conjoints, mais on me refuse cela …Je n’ai plus la chance de faire un mois avec ma femme et mes enfants, pourtant je suis au Togo ! La fonction publique est devenue une prison pour moi. Mais je ne baisse pas les bras », se plaint-il par ailleurs.

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