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Togo : L’hippopotame toujours en danger

Publié le lundi 1 mars 2021  |  Emergence Togo
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Outils des forces de l`ordre pour neutraliser les personnes arrêtées
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Bien que faisant partie de la liste rouge des espèces menacées d’extinction de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), l’hippopotame est toujours chassé pour sa viande et ses dents en ivoire. Plusieurs espèces dont l’hippopotame ont disparu à cause du commerce illicite très dangereux pour l’équilibre de l’écosystème. Des réseaux de trafiquants font tout pour passer par les mailles grâce à la corruption, et malgré les efforts d’EAGLE-Togo qui collabore avec les autorités pour que les textes sur la protection des espèces protégées soient appliqués.

Plus de trois mille espèces animales dont l’hippopotame sont placés en cinq catégories en fonction de leur rareté et donc de l’urgence de leur protection. Les canines d’hippopotame sont très demandées, alimentant ainsi le braconnage en Afrique, et le trafic vers l’Asie. Un rapport du CITES indique que c’est du fait de la disparition progressive de son habitat, de sa chasse pour la viande ou encore du braconnage pour ses dents que l’hippopotame est classé comme vulnérable, et apparait ainsi sur la liste rouge des espèces menacées.

Les hippopotames sont intégralement protégés au Togo où on compte une cinquantaine. La vallée du Mono, communément appelée la marre d’Afi compte à elle seule, plus d’une trentaine d’hippopotames, selon le rapport de l’ONG CDAC. La détention, la circulation et la vente de trophées d’hippopotames, sont punies par les articles 761 et 796 du nouveau Code pénal du Togo.
«La destruction et la commercialisation, directe ou indirecte, sans droit d’espèces animales ou végétales protégées en vertu des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et des conventions internationales auxquelles la République du Togo est partie est punie d’une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million à cinquante millions sans préjudice de toute autre disposition du présent code », énonce l’article 761 du nouveau Code pénal.

Et, l’article 796 de ce même code dispose : « Quiconque fait circuler, vend, importe, exporte ou fait transiter le animaux sauvages, vivants, des trophées sans autorisation est puni d’une peine d’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de cent mille à cinq cent mille francs CFA ou de l’une de ces deux peines».

Pourtant, dans le fleuve Mono, le fleuve Oti ou dans les marres et lacs du sud du pays, les hippopotames sont chassés même si on reconnait que la chasse reste une activité traditionnelle. En mars 2018, douze braconniers ardemment armés ont attaqué un hippopotame dans le canton de Sendomé, le fief de ces espèces menacées. Attaqué dans la zone de Atikpatafo, juste à 500 mètres de la marre d’Afi, l’hippopotame s’est battu bec et ongle pour ne pas se laisser dans les mains de ses ennemis. Malheureusement on le retrouve mort le lendemain dans l’après-midi.

Selon certaines sources, non seulement l’hippopotame est tué pour ses canines en ivoire mais aussi pour des pratiques religieuses car la viande d’hippopotame est exigée pour certaines cérémonies coutumières annuelles. Pourtant, la présence de la population d’hippopotames dans le fleuve Mono ou dans les lacs et marres du sud du pays favorise l’activité touristique et représente une source de revenus non négligeables pour les populations riveraines.

Le trafic des espèces en voie d’extinction dont l’hippopotame provient d’abord des trafiquants qui activent les braconniers par des billets de monnaies, associé à cela, la sous-information et la pauvreté de la majorité de la population. Il faut aussi ajouter un manque d’encadrement efficace des populations sur les questions de la protection des espèces. Aussi, le pays constitue une plaque tournante pour le transit des produits ou trophées d’espèces de faune comme les ivoires.

Les principales menaces qui pèsent sur les hippopotames sont dues au réchauffement climatique, à la chasse pour la viande et pour leurs canines et à la diminution drastique de leurs habitats. Aujourd’hui, on estime, selon l’UICN, qu’il n’y a plus que 125.000 hippopotames amphibies en Afrique. Pourtant l’hippopotame est non seulement l’ingénieur de l’écosystème à cause de sa capacité d’étendre les prairies mais aussi joue un rôle important dans la biodiversité. En déféquant dans les rivières, il les enrichit avec du silicium, un élément indispensable à la croissance de micro-algues essentielles à l’écosystème des rivières africaines.

La lutte contre le trafic illégal des dents d’hippopotame nécessite une prise de conscience des populations. Il revient également aux populations de devenir leur propre gardiens afin de sauvegarder les espèces rares et de permettre leur pérennité dans les pays où ils vivent encore comme l’hippopotame malgré les braconnages ici et là.

Qu’il s’agisse de la chasse entraînant le déclin rapide d’une espèce, ou du réchauffement de la planète, ou encore de la pêche avec ses filets toujours plus longs, l’homme est presque toujours responsable du recul, si ce n’est de la disparition des espèces animales. Ainsi, la lutte contre le trafic illégal des dents d’hippopotame nécessite des actions concrètes : les arrestations et les poursuites judiciaires et condamnations de tout contrevenant.
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