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Faure Gnassingbé et ‘‘son armée’’: La confiance est-elle toujours de mise ?

Publié le lundi 1 mars 2021  |  Fraternité
Défilé
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Défilé militaire et civil à la faveur des 58 ans de l’accession du Togo à la souveraineté Internationale
Lomé, le 27 avril 2018. Place des fêtes à Lomé II. Défilé militaire et civil à la faveur des 58 ans de l’accession du Togo à la souveraineté Internationale. Il s’est déroulé sous le regard du Président de la République Faure GNASSINGBE, du Premier Ministre, du Président de l’Assemblée Nationale, des présidents des institutions de la République, des ministres, des députés à l’Assemblée et d’une foule nombreuse. Ces citoyens ont défilé au son de la musique des Forces Armées Togolaises (FAT) et d`instruments traditionnels de civils.
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Depuis le dernier trimestre 2020, l’armée togolaise subit de profonds remaniements. Des Réformes administratives aux nominations et affectations dans différents corps et garnisons en passant par des radiations et réformations, tout y est. Une belle constellation couplée à l’analyse des dernières évolutions de l’actualité, tant au plan national qu’international, font surgir des interrogations.



Depuis l’assassinat, dans la nuit du 3 au 4 mai 2020, du Col Toussaint Madjoulba Bitala, Chef corps du BIR, l’armée togolaise s’est invitée dans les débats. Déjà, elle est critiquée au vitriol par une bonne partie des togolais qui voient en la Grande muette, le prolongement du régime Gnassingbé. Du Père au fils. Ceci, du fait de ses intrusions répétées et répétitives sur la scène politique depuis les années 60, et de nombreuses bavures et autres violations des droits humains dont se rendent certains corps habillés que l’on a vite fait de qualifier d’«éléments incontrôlés».

Les senteurs d’une braise

Mais alors, malgré les nombreuses dénonciations de ce fait, la donne n’aura guère changé. Au contraire, il s’est toujours dégagé le constat d’une certaine complicité qui règne entre le régime de Lomé et ce corps pourtant censé être apolitique . Une quiétude qui y a cours jusqu’au dernier trimestre de l’année écoulée quand le ciel visiblement ensoleillé des Forces Armées Togolaises (FAT) s’est tout à coup assombrit.

En effet, par décrets présidentiels, le Chef de l’État a procédé, début octobre 2020, à une série de nominations. C’est ainsi que le Général de Brigade, Komlan Adjitowou est nommé Chef d’état-major particulier du Président de la République. Son ancien poste, celui de Chef d’Etat-major adjoint des FAT est désormais occupé par le Colonel Kodjo Ekpe Apedo. Pour sa part, le Colonel Kassawa Kolémaga, précédemment Directeur des Opérations des FAT et ancien patron de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) est promu Chef d’Etat-major de l’Armée de Terre. Puis, le Colonel Tassounti Djato, jusqu’alors Commandant de la Basse Chasse de Niamtougou, est nommé Chef d’Etat-major de l’Armée de l’Air.

Des décisions non moins curieuses qui sont venues renforcer les spéculations sur la température entre le fils d’Eyadema et l’armée quand, déjà quelques semaines plutôt, à la faveur de la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale, pour le quinquennat 2020-2025, Faure Gnassingbé a nommé Marguerite Essozimna Gnassingbé ministre des Armées. Première femme à occuper ce poste hautement stratégique pour le régime togolais et que pilote Faure Gnassingbé, lui-même depuis 2009, après la fameuse affaire de tentative d’atteinte à la sureté de l’État qui l’a opposé à son demi frère Kpatcha en prison depuis lors.

Des nominations sujettes à caution…

Entre la promotion de la gente féminine, les signes apparentes d’une volonté manifeste de sécurisation du fauteuil présidentiel et les velléités d’insuffler du sang nouveau au haut commandement de l’Armée, les hypothèses n’en manquaient pas quand comme un coup de tonnerre, est annoncé, le remplacement du Chef d’Etat-major Général des Forces Armées Togolaises, Général de brigade, Félix Abalo Kadhanga. Aussitôt son remplacement annoncé que son successeur, le Colonel Dadja Magamanawé, promu Général prît les rênes, le même jour. Mystère, dira t-on, connaissant le degré d’engagement et de loyauté de Félix Kadangha envers le régime togolais.

Dès lors, se relance de plus belle, le débat sur un nouveau vent qui semble souffler sur ce corps et dont le déclic serait vraisemblablement l’assassinat du Col Madjoulba. Un crime dont les enquêtes diligentées n’ont toujours pas permis, pour l’heure, d’identifier officiellement les commanditaires et les exécutants. La valse de nominations qu’acte Faure Gnassingbé ne répondrait-il pas finalement au besoin pressant qu’exprimerait le Chef de l’État de mieux se sécuriser ? Les réflexions fusent. Qu’à cela ne tienne, un fait majeur survenu fin janvier semble ajouter une nouvelle couche au débat, fait émerger des suppositions et hypothèses.

En effet, un décret conjointement signé par le ministre des Armées et le Chef d’État Major des FAT rend publique, la liste de 334 corps habillés de différents corps et gradés réformés et radiés, pour divers motifs. Et comme cela ne suffisait pas, l’on apprend, ces derniers jours, une série de mutations au sein des corps d’élites et de garnisons. Il s’agit du Régiment Commando de la Garde Présidentielle (RCGP), du 1er RI, du 2ème RI et autres.

L’écurie Kadangha en difficulté?

La curiosité aura été le remplacement du Colonel Apollinaire Essodina Kadangha, le Commandant de l’Ecole de formation des officiers des Forces armées togolaises (EFOFAT), située à Pya 450 km de Lomé), remplacé par le Lieutenant-colonel Kilimou Manama-Esso. La curiosité sera encore plus grande lorsqu’on se rend compte que Colonel Apollinaire Essodina Kadangha n’est autre que le petit frère (même père) de l’ex Chef d’État Major Général des Forces Armées Togolaises (FAT), Félix Abalo Kadangha, visiblement tombé en disgrâce auprès du prince.

Doit-on alors conclure à un cure de l’écurie Kadangha? Bien malin saura répondre. Qu’à cela ne tienne, tout semble orienter les hypothèses vers là. Surtout lorsque des indiscrétions font état du fait que depuis le limogeage de ce dernier, tous ses proches éléments à la tête des garnisons et postes de responsabilité dans l’armée seraient en train d’être remplacés.

Plus loin, le changement à la tête du RCGP confié à Malibada Gnassingbé (fils de Gnassingbé Koromssa, cousin du chef de l’Etat), corps précédemment dirigé par un nawda, un certain Colonel Dolama, précédemment patron de 3e RI de Temedja ajoutés à d’autres éléments et faits susmentionnés amènent les observateurs à se poser donc la question de savoir si la sérénité est-elle réellement de mise au sein de l’armée togolaise.

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