Covid-19 au Togo : un nouveau couvre-feu dans le Grand-Lomé recollerait-il durablement les Togolais au respect des mesures-barrières ?

Publié le jeudi 4 mars 2021 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku
Couvre-feu sanitaire dans le Grand-Lomé, vague 1 d`avril à juillet 2020

Les semaines se succèdent, et les contaminations à la Covid-19 grimpent au Togo, malgré les cris d’orfraie du personnel soignant et des membres du Comité scientifique togolais.

La décrue observée dans les contaminations à la Covid-19 au Togo n’aura duré qu’environ deux semaines, quand après la célébration des fêtes de fin d’année 2020, le CNGR (Comité de gestion de la riposte anti-pandémie) a de nouveau embrayé sur le spectre d’un péril sanitaire dramatique, si les citoyens togolais ne se disciplinent pas de nouveau devant le coronavirus.

Durant la semaine du 17 au 24 février, on était passé d’environ 377 cas à 513. La semaine du 24 février au 03 mars a livré des chiffres plus effrayants : plus de 600 infections. Avec des contaminations préoccupantes dans le Grand-Lomé (somme de 13 préfectures qui rassemblent le poumon économique du pays). Une affluence de malades qui fait saturer les capacités d’accueil des cas graves de la maladie ! «Le nombre de lits en réanimation est débordé actuellement au CHR-Lomé Commune par l’augmentation constante des patients», alerte depuis plusieurs jours l’équipe de prise en charge de ce Centre hospitalier.

Des statistiques qui augurent de nouvelles mesures drastiques pour endiguer la propagation du virus dans le Grand-Lomé, de l’avis du patron du CNGR, Pr Mohaman Djibril. Un coup de semonce brandi en réalité depuis de longues semaines, tout comme les propos de sensibilisation qui sont allés crescendo sur différents canaux médiatiques depuis fin 2020.

Malheureusement et de toute vraisemblance, la peur de la Covid-19 qui a habité un grand nombre de Togolais durant les mois de mars, avril et mai 2020 est définitivement passée, enterrée. Au nom d’une part de l’argument selon lequel «il faut bien mourir de quelque chose». Et d’autre part de la permanence de la défiance de plusieurs citoyens à l’égard des autorités de leurs pays via la Covid-19. Une posture psychologique qui les amène non seulement à continuer de nier l’existence de la maladie, mais aussi à banaliser l’importance de la permanence du respect des gestes-barrières.
La barre des 1.000 cas actifs de la maladie au Togo a été franchie le 24 février 2021. Au 03 mars, le Togo enregistrait 1.185 cas actifs, 5.918 guéris et 85 décès selon des chiffres officiels.

C’est dans ce climat d’inquiétude que le Togo s’apprête à accueillir ses premières doses de vaccin anti-Covid-19. Les premières proviendront de l’initiative Covax.

L’âge moyen des personnes qui décèdent de la Covid-19 au Togo (85 à ce 04 mars 2021) depuis 2020 oscille entre 40 et 50 ans selon les équipes de soins. Les villes de Lomé, Atakpamé, Kpalimé, Dapaong, Kara et Sokodé abritent les principales structures de prise en charge des malades du coronavirus sur le territoire togolais.

E. G. & J. G.