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Togo/RSF demande l’annulation de la suspension contre ’l’Alternative’

Publié le mercredi 10 mars 2021  |  Emergence Togo
Procès
© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Procès Adjakly/Alternative: le dossier renvoyé au 07 octobre sur demande des avocats du prévenu
Lomé, le 16 septembre 2020. Tribunal de Lomé. Procès Adjakly/Alternative: le dossier renvoyé au 07 octobre sur demande des avocats du prévenu. L`Alternative et son Conseil.
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L’autorité de régulation des médias du Togo a infligé une suspension de quatre mois à un journal. Reporters sans Frontières (RSF) dénonce une sanction infondée et demande qu’elle soit levée.

Le 4 février 2021, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) du Togo a infligé au bihebdomadaire L’Alternative une suspension de quatre mois, après une plainte du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière.

Deux jours avant, le journal avait publié un article présentant ce ministre comme un "faussaire” pour avoir, selon les informations du média, utilisé de faux documents en tant qu’administrateur des biens appartenant à une famille d’un riche homme d’affaires décédé.

L’organe de régulation reproche au journal de n’avoir fourni aucune preuve lors de l’audition et d’avoir utilisé des propos insultants dans la publication. Des arguments contestés par le journaliste et qui ne semblent pas avoir fait l’unanimité au sein de la HAAC elle-même puisque l’un de ses conseillers s’est publiquement désolidarisé de cette décision. Dans une lettre ouverte, Zeus Komi Aziadouv, a indiqué que l’organe dont il est membre “n’est pas resté fidèle au déroulé de l’audition” et a affirmé que cette décision “faisait le jeu” du ministre qui avait demandé des sanctions contre la publication.

Ferdinand Ayité, le directeur de publication du journal, avait de son côté publié une lettre détaillant minutieusement le contenu de son audience devant l’organe de régulation. Le sérieux de sa démarche journalistique et ses tentatives d’obtenir une réponse de la personne mise en cause y sont largement exposés.

‘’Dans cette affaire, un ministre mécontent d’un article porte plainte, le journaliste fait largement état du sérieux de ses investigations et son média écope tout de même d’une suspension importante, déplore le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF, Assane Diagne. A l’instar des démarches déjà entreprises par le responsable de cette publication, nous demandons l’annulation de cette décision qui fait suite à plusieurs sanctions controversées contre les médias togolais. Nous appelons également les autorités à renforcer l’indépendance de la HAAC afin que ces décisions reflètent une régulation juste et impartiale”.

Joint par RSF, Ferdinand Ayité dénonce une décision “arbitraire” et un organe de régulation qui s’est discrédité “au point de falsifier les conclusions de ses propres auditions pour faire plaisir à un ministre’’. Le journaliste annonce avoir saisi la Chambre administrative de la Cour suprême pour ‘’excès de pouvoir de la HAAC’’. “Nous attendons une décision même s’il est difficile de faire confiance à la justice togolaise.", dit-il.

Également contacté par RSF, le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), Willybronde Telou, a tenté de justifier cette décision en expliquant que Ferdinand Ayité n’avait pas les qualifications pour être journaliste, qualifiant de “torchons” les journaux qui cherchent à décrédibiliser son institution.

En novembre dernier, L’Alternative et son directeur de publication avaient été condamnés à une amende de 4 millions de francs CFA (un peu plus de 6.000 euros) dans le cadre de l’affaire dite du Pétrole gate. Quelques mois plus tôt, le bihebdomadaire avait été à l’origine de révélations fracassantes sur de présumés détournements massifs d’argent dans le secteur du pétrole impliquant des responsables publics de premier plan dont plusieurs ministres.

Plus récemment, l’hebdomadaire Indépendant Express a tout simplement été interdit sur décision de justice à la suite d’un simple article relatant des vols présumés de “cuillères dorées” par des ministres lors d’une réception. Une sanction d’une extrême sévérité d’autant que son directeur de publication, Carlos Ketohou, avait déjà été arrêté et détenu illégalement après la publication de ce même article.

Le Togo occupe la 71e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.
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