Le Huffington Post a révélé le 10 décembre la liste de personnalités issues des Outre-Mer, des anciennes colonies ou de l’immigration que le président français voudrait honorer. Tour d’horizon des principales personnalités du Maghreb citées.
Lors d’une interview accordée le 4 décembre au média en ligne Brut, le président français Emmanuel Macron avait émis le souhait d’identifier «300 à 500» personnalités issues des Outre-Mer, des anciennes colonies ou de l’immigration, afin de les honorer à travers des noms de rues et de bâtiments publics.
C’est un conseil scientifique dirigé par l’historien Pascal Blanchard et composé notamment de l’écrivaine Leïla Slimani, de l’islamologue Rachid Benzine et de la rédactrice en chef du Courrier de l’Atlas Nadia Hathroubi-Safsaf, qui a été chargé par le chef de l’État de mettre au point la liste de 318 noms. Cette dernière a été validée en février, comme l’indique le Huffington Post, qui en dévoile le détail.
La part belle aux personnalités algériennes
Sans surprise, et compte tenu du passé colonial de la France dans la région, la liste fait la part belle aux personnalités originaires du Maghreb, avec une cinquantaine de noms.
Parmi eux, les Algériens sont largement les plus nombreux, avec une quarantaine d’individus cités. Paris et Alger se sont engagés depuis plusieurs mois à solder les questions mémorielles liées à la colonisation française et à la guerre d’Algérie. L’historien français Benjamin Stora a notamment été chargé par l’Élysée de la rédaction d’un rapport sur la question, remis fin janvier et dans lequel le spécialiste livre un certain nombre de recommandations. Un contexte qui pourrait en partie expliquer la surreprésentation d’Algériens dans la liste du Conseil scientifique.
Si quelques personnalités politiques algériennes sont citées – en particulier Messali Hadj (1898-1974) et l’émir Abdelkader (1808-1883) – la liste est trustée par les artistes, les intellectuels et les sportifs : les islamologues Mohammed Arkoun (1928-2010) et Malek Chebel (1953-2016), les chanteurs Ouarda Ftouki (1939-2012), Dahmane El Harrachi (1926-1980) Idir (1949-2020) et Rachid Taha (1958-2018), ou encore les footballeurs Mustapha Zitouni (1928-2014) et Ali Benouna (1907-1980). On trouve également quelques militaires, dont Chérif Cadi (1867-1939), premier musulman de l’Algérie française admis à l’École polytechnique, des résistants au nazisme comme Mohammed Lakhdar Toumi (1914-1980), rescapé du camp de Dachau, et des militants anti-coloniaux comme Abdelkader Hadj Ali (1883-1957) et Frantz Fanon (1925-1961).