Les sélections issues des pays disposant de ligues de football fortes ont éprouvé de grandes difficultés lors des éliminatoires de la CAN 2021, certaines, à l’image de l’Afrique du Sud et de la Tanzanie, n’ayant même pas réussi à se qualifier à la prochaine édition de la compétition phare du football continental.
La Tanzanie, parmi les ligues émergentes du football africain, à travers le Simba FC, un habitué de la Ligue africaine des champions (LDC), sera absent à la prochaine phase finale de la Coupe d’Afrique des nations.
Au même moment, le Simba FC a validé sa qualification en quart de finale de la LDC. Pour y arriver, le club tanzanien a battu, entre autres, l’équipe d’Al Ahly (Egypte), 3e lors de la précédente Coupe du monde des clubs jouée au Qatar. L’équipe de Dar es Salam, après cinq journées, est leader du groupe A avec 13 points, cinq de plus que le champion d’Afrique en titre, Al Ahly d’Egypte.
L’élimination de la Tanzanie est une pilule dure à avaler puisque le pays avait fait son retour à la CAN 2019, après une traversée du désert de trente-huit ans. Il était classé parmi les footballs émergents, avec une ligue compétitive, disposant d’un diffuseur, des sponsors et d’un public passionné par le football local.
Un autre gros bras du football africain en clubs, l’Afrique du Sud, sera l’un des grands absents de la CAN 2021 reportée en janvier 2022 à cause de la pandémie de Covid-19.
Avec les Kaizer Chiefs et les Mamelodi Sundowns, le club du président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, la ligue sud-africaine fait partie des championnats ayant deux représentants en phase de poules de la LDC.
D’ailleurs, les Sundowns ont validé leur place en quart de finale de cette compétition au moment où les Bafana Bafana se faisaient éliminer par les Faucons du Soudan.
Si la Tanzanie et l’Afrique du Sud seront absentes de la CAN prévue au Cameroun, malgré le niveau de leurs clubs phares, l’Ethiopie et le Soudan feront en revanche leur retour à la CAN. Plus que l’Ethiopie, de retour à la Coupe d’Afrique des nations, après une éclipse de sept ans, le Soudan, absent depuis de l’édition 2012, a largement profité de la bonne tenue de ses clubs en compétitions interclubs pour valider sa qualification.
S’ils évoluent en phase de la LDC africaine, les clubs soudanais Al Merreikh (groupe A) et Al Hilal Ondurman (groupe B) peinent en revanche face aux géants sud-africains et ont peu de chance d’être présents en quarts de finale.
Bien qu’étant faibles par rapport aux équipes sud-africaines, les Soudanais ont été les bourreaux des Bafana Bafana en comptant quasi exclusivement sur des joueurs locaux. Selon la Fédération soudanaise de football, seuls deux des joueurs formant le groupe de performance évoluent à l’étranger.
‘’Neuf footballeurs jouent à Hilal, cinq à Al Merrikh, deux à Ahli Merwi, deux à Khartoum Watani, les autres étant des joueurs de Hay Al Arab Port Soudan, un d’Al Ahli Khartoum et un autre d’Al Amal Khartoum’’, a détaillé le service de communication de la Fédération soudanaise de football.
Si leurs clubs continuent de briller en Afrique dans des compétitions interclubs, les sélections de l’Egypte, de la Tunisie et du Maroc s’ouvrent de plus en plus à des footballeurs expatriés qui constituent leur ossature.
Les Pharaons d’Egypte, qui avaient gagné trois titres continentaux consécutifs en 2006, 2008 et 2010 en construisant leurs effectifs autour des deux clubs phares du pays, Al Ahly et le Zamalek, puisent de plus en plus dans leur contingent d’expatriés pour faire briller la sélection nationale.
Ses têtes de file sont désormais les attaquants Mohamed Salah (Liverpool, Angleterre), Mahmoud Trezeguet (Aston Villa, Angleterre) et Mostafa Mohamed (Galatasaray, Turquie), le défenseur Ahmed Hegazy (Ittihad, Arabie Saoudite) et le milieu de terrain Mohamed Elneny (Arsenal, Angleterre).
Au Maroc et en Tunisie, l’option est faite de faire appel de plus en plus aux expatriés pour aller à la conquête des titres malgré la puissance de leurs clubs locaux.
Pour les deux dernières journées des éliminatoires de la CAN 2021, les Lions de l’Atlas ont fait appel à 24 joueurs dont seuls quatre évoluent au pays. Il s’agit du gardien Anas Zniti (Raja), du défenseur Yahya Jabrane (WAC) et des attaquants Soufiane Rahimi (Raja) et Ayoub El Kaabi (WAC).
En Tunisie, les locaux sont désormais minoritaires dans les groupes de performance. Et depuis quelques années, la Fédération tunisienne de football a décidé de mettre sur pied une division chargée des joueurs évoluant à l’étranger. Lors de la CAN U20, en Mauritanie, la Tunisie comptait plus d’une dizaine d’expatriés dans sa sélection junior.