La contestation post-électorale de la DMK s’invite dans la 1ère visite officielle de travail de Faure G. en France sous la présidence Macron

Publié le mercredi 7 avril 2021 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
Agbéyomé Messan Kodjo lors du vote présidentiel du 22 février 2020 au Togo.
Lomé, le 22 février 2020. Agbéyomé Messan Kodjo effectuant son devoir civique et politique sous les couleurs du MPDD.

La DMK (Dynamique Mgr Kpodzro) poursuit sa contestation des résultats provisoires et définitifs du scrutin du 22 février 2020. A la faveur de la première visite de travail et d’amitié de Faure Gnassingbé en France sous la présidence Macron, la DMK entend embrayer un peu plus sur le volet diplomatique de sa contestation.

#JesuislePRLegitime# du Togo. C’est avec ce hashtag que Gabriel Agbéyomé Kodjo se montre davantage virulent sur les réseaux sociaux ces dernières heures, aidé par plusieurs activistes ou soutiens du «Gouvernement de résistance qu’il a formé à l’étranger». Avec comme menu essentiel l’affaire de «la lettre de félicitations adressée par Emmanuel Macron à Faure Gnassingbé le 25 mars 2020» pour le féliciter, après la proclamation des résultats provisoires du scrutin du 22 février. Sur le sujet, une guerre épistolaire vigoureuse oppose depuis plusieurs semaines la DMK au confrère Pierre Firtion (envoyé spécial de RFI au Togo lors du scrutin présidentiel de février 2020 au Togo). Ce dernier est soutenu sur toute la ligne par sa rédaction générale.

«Les recherches sur les sites de l’Ambassade de France au Togo, du Quai d'Orsay (diplomatie française), Elysée, n'indiquent aucune trace de félicitations adressées par Emmanuel Macron à Faure Gnassingbé. Le tweet de ce jour de Pierre Firtion sous inspiration des faussaires en est la preuve. Que vérité soit dite», a de nouveau critiqué ce 07 avril le candidat de la DMK à la présidentielle de l’an dernier au Togo.
La polémique sur le sujet a rebondi à la faveur d’un tweet du confrère P. Firtion mettant en avant ce 07 avril un démenti de la diplomatie française autour du non-envoi de félicitations à Faure Gnassingbé en 2020 par E. Macron, après l’officialisation de la réélection du président togolais. Ces félicitations relèvent de la courtoisie internationale, a précisé la diplomatie française ce mercredi.

«Par une inversion des valeurs, le vaincu du scrutin du 22.02.2020 est à l'Elysée et le réel vainqueur, pour échapper à la mort, vit dans la clandestinité. Une vérité qui n'échappe à aucun diplomate en poste au Togo», a encore dénoncé Dr A. Kodjo dans la droite ligne de ses attaques diplomatiques de ces dernières heures.
Il est conforté par le défenseur sénégalais des Droits de l’Homme, Alioune Tine. Ce dernier souligne dans le cadre de cette contestation post-électorale : «Togo: le candidat à la Présidence de la République Agbéyomé Kodjo est obligé de vivre dans la clandestinité pour éviter d’aller en prison. La CEDEAO, l’UA et l’ONU ne devraient pas rester longtemps indifférentes à cette situation. Tout doit être fait pour restaurer l’Etat de droit». Une recommandation à laquelle répond un autre opposant au régime de Faure Gnassingbé, Nathaniel Olympio, en ces termes : «Si la CEDEAO, l'UA et les organisations internationales voulaient aider les citoyens de l'Afrique de l'ouest, le Togo ne serait pas dans cette situation désastreuse. Les Togolais ont compris qu'ils doivent compter sur eux-mêmes avant tout».

Le séjour en cours de Faure Gnassingbé en terre française connaitra son point d’orgue le 09 avril, avec un tête-à-tête avec Emmanuel Macron. Cette visite a des volets diplomatique, économique et politique.
Au plus fort de la contestation populaire du pouvoir togolais en interne et dans la diaspora entre 2017 et 2018, Emmanuel Macron avait été interpellé publiquement et à l’improviste en pleine rue à trois reprises sur le dossier togolais par des membres de la diaspora de ce pays ouest-africain. En Allemagne, aux USA et au Canada. A chaque reprise, le dirigeant français avait souligné faire confiance à la CEDEAO et à l’UA pour régler la crise togolaise… Au pouvoir depuis le 3 mai 2005, Faure Gnassingbé a entamé le 03 mai 2020 un 4è quinquennat contesté par la plupart de ses opposants.

Edem G. & Akoyi A.