Le verdict de culpabilité du policier Derek Chauvin dans la mort de George Floyd a provoqué des larmes de soulagement et des cris de joie à Minneapolis, mardi, à l’issue d’un procès hautement symbolique.
«Coupable ! Une justice obtenue dans la douleur a finalement été rendue à la famille de George Floyd. Ce verdict est un tournant dans l’Histoire», a réagi Ben Crump, l’avocat de la famille de l’Afro-Américain, devenu symbole des brutalités policières.
Un jury a effectivement reconnu Derek Chauvin coupable des trois chefs d’accusation (voir plus bas) concernant la mort de George Floyd, asphyxié par la pression de son genou pendant plus de neuf minutes en mai dernier, au Minnesota. « I can’t breathe [je ne peux pas respirer] », avaient été ses derniers mots.
Après trois semaines de témoignages parfois bouleversants, les 12 jurés ont mis moins de 24 heures pour parvenir à un verdict.
Signe de l’importance du moment, toutes les grandes chaînes de télévision américaines ont interrompu leur programmation régulière mardi en début de soirée pour le retransmettre en direct.
Haut en émotions
Dans la salle de cour silencieuse, Derek Chauvin est d’abord apparu hébété et confus, avant d’échanger quelques mots avec son avocat.
Le frère de la victime Philonise Floyd, présent sur les lieux, a alterné pour sa part entre la prière et des coups d’œil répétés à l’accusé.
La lecture du verdict de culpabilité s’est conclue et il s’est précipité auprès des procureurs pour les étreindre, les larmes aux yeux.
«Je priais seulement pour que la justice le déclare coupable. En tant qu’Afro-Américain, d’habitude on n’obtient jamais justice », a-t-il confié au New York Times. Derek Chauvin, 45 ans, a été menotté et retournera en détention jusqu’à l’annonce de sa sentence dans quelques semaines.
Un soupir collectif
Dès l’annonce du verdict, une foule d’environ 200 personnes réunie devant le tribunal de Minneapolis a explosé dans un concert de cris de joie et de klaxons.
«Maintenant, on peut enfin commencer à respirer», a lâché Amber Young, une femme noire, les yeux pleins d’eau. «Cette année a été un tel traumatisme. Désormais, j’espère que l’on pourra panser nos plaies». Dans les semaines précédant le verdict, la tension était palpable à Minneapolis, qui a vécu des manifestations agitées après la mort de George Floyd l’an dernier.
Autour du tribunal, des véhicules blindés de l’armée, derrière des grilles hautes de trois mètres, témoignaient également de la nature sensible du procès, désormais achevé. ... suite de l'article sur Autre presse