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BTP/Interview: Avec la pandémie, bon nombre d’entreprises n’ont plus de marchés et la précarité s’est accentuée chez les travailleurs (Ayao Gbandjou, SG de la FTBC)

Publié le mardi 4 mai 2021  |  Le Tabloid
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© aLome.com par Parfait
Le GROUPE 2 de la CSTT en conférence de presse, dans le cadre du bras de fer qui l`oppose à Sébastien Ayikoué TEVI.
Lomé, le 21 mai 2015. Centre Christ Rédempteur de la capitale togolaise. Nouveaux déballages du GROUPE 2 de la CSTT en prélude à un Conseil Syndical Extraordinaire le 26 mai prochain.
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A l’occasion de la journée internationale du travail célébrée ce samedi, dans un contexte de coronavirus et de mesures restrictives prises par le gouvernement togolais, le Secrétaire Général de la Fédération des travailleurs du bois et de la construction (FTBC) Ayao Gbandjou, dans cette interview à nous accordée, revient sur le sens du 1er mai, la précarité dans le secteur bois, construction et sylviculture…Lire ci-dessous.


Quels sont le sens et les objectifs du 1er mai ?

Le 1er mai est une journée qui est consacrée de par le monde à la lutte des organisations des travailleurs dans le cadre de la défense de leurs droits dans divers secteurs professionnels. Le 1er mai a une longue histoire et il serait fastidieux de revenir là-dessus (…) En réalité, la journée internationale du travail qui est célébrée chaque 1er mai a plusieurs sens, de même que des objectifs divers. C’est ce jour qui a consacré la lutte des ouvriers pour l’obtention d’un certain nombre de droits dont celui au droit au travail décent, à la liberté d’association, d’organisation syndicale, etc. (…)

Il y a eu dans le cadre de cette lutte des décès ; des responsables syndicaux avaient été même décapités, on a emprisonné certains (…) A la fin, les organisations internationales, en accord avec un certain nombre de gouvernements, ont choisi dans le cadre de l’organisation du travail, d’adopter une journée commémorative qui est le 1er mai.

En principe, le 1er mai n’est pas une journée festive. C’est une journée devant servir aux organisations de travailleurs et aux employeurs de s’asseoir pour faire le bilan de ce qui a été fait en termes d’activités, examiner les difficultés quelles travailleurs ont rencontrées, les défis qui restent à relever pour que les travailleurs puissent être à l’aise avec leurs familles.
C’est au fait un jour de rappel et d’hommage à ceux qui ont mené la lutte, un jour où les organisations syndicales devraient se positionner pour sauvegarder les acquis et identifier les nouveaux défis par secteur. Les travailleurs dans chaque entreprise devraient s’organiser pour voir les défis qui restent à relever, les droits et acquis en termes de liberté syndicale et d’organisation, la mise en œuvre des deux conventions fondamentales que l’OIT a adoptées (87 et 98).
Ces deux conventions constituent en quelque sorte le cordon ombilical du mouvement syndical, le Togo les a ratifiées et a le devoir de les respecter, de même que les organisations syndicales l’obligation de les faire respecter (…) A travers ces dispositions, chaque année les travailleurs dans tous les pays, notamment au Togo, devraient s’organiser dans le processus de célébration pour présenter des cahiers de doléances, soit aux autorités, soit aux employeurs, pour des solutions à des problèmes auxquels le monde du travail est confronté.


Le secteur bois, construction et sylviculture est particulièrement empreint de travail précarité. Exposez-nous brièvement la situation.

Le secteur du bois et de la construction rime avec précarité, que ce soit au niveau local ou international. Les projets de construction de bâtiments et autres infrastructures sont des projets à court terme et les entreprises qui sont dans le secteur fonctionnent en en tenant compte. Aujourd’hui avec la pandémie, la précarité s’est aggravée dans le secteur bois, construction et sylviculture où bon nombre d’entreprises au Togo n’ont plus de marché (…) Il n’y a plus assez de grands travaux qui puissent consommer la main-d’œuvre. Cela fait que bon nombre de travailleurs sont laissés sur le carreau et cette précarité s’accentue. La situation offre des prétextes aux employeurs pour violer les droits des travailleurs et les empêcher carrément de s’organiser.

Je prends l’exemple des grands travaux qui se font sur la route Lomé-Kpalimé confiés à Ebomaf. Dans cette entreprise aujourd’hui, on fait signer des contrats à durée d’un mois aux travailleurs. A telle enseigne que lorsqu’un travailleur veut revendiquer peut-être ses droits (pour un mois donc), il ne peut pas le faire et s’il se hasarde, on l’identifie et ne lui renouvelle plus le contrat. Donc les gens vivent au quotidien, dans une totale précarité alors que les tâches sur lesquelles ils ont été recrutés pourraient durer six mois ou même un an.
Mais on essaie de le torturer psychologiquement en lui faisant signer un contrat d’un mois à répétition. C’est aussi l’illustration de la précarité où le travailleur ne peut même pas s’organiser. L’employeur ne veut pas lui en donner la chance, sous prétexte que quand vous ne voulez pas, il y a d’autres qui attendent. Cette précarité dans notre secteur fait que les travailleurs vivent au quotidien et ça fait que leur avenir n’est pas certain (…) Avec des contrats d’un mois, vous ne pouvez rien programmer et faire quelque chose avec les revenus que vous avez.

Depuis qu’on a signé la convention collective de notre secteur il y a plus d’un an, on a constaté que l’application au niveau de nombre d’entreprises n’est pas effective. Donc cette situation renforce la précarité. Lorsqu’on ne respecte pas les dispositions de la législation, ce sont les travailleurs qui sont souvent victimes. Et si normalement il doit y avoir de mouvement à la journée du 1er mai aujourd’hui, nous devrions nous organiser pour pouvoir adresser des messages clairs aux employeurs et autres autorités dans ce sens et ainsi lutter contre la précarité dans notre secteur.

Un appel aux acteurs de votre secteur et aux travailleurs en général ?

Pour la FTBC, la lutte doit continuer.
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