L’exil trouvé par Mgr P. K. Kpodzro en Suède fin avril 2021 a suscité une réaction du ministre Gilbert B. Bawara au nom de l’exécutif togolais. Une première sortie officielle sur le sujet durant laquelle il a tenu à lever certaines inquiétudes autour du sort que réserverait l’Etat du Togo aux prises de position politiques répétitives du dignitaire de l’Eglise catholique.
«Ni les autorités du Ghana ni le HCR n’ont jamais utilisé le terme ‘exfiltration’» au sujet de Mgr P. Kpodzro, a explicité l’actuel ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative, G. Bawara. Il s’est exprimé sur le sujet sur «Radio Victoire» ce 11 mai.
«Mgr Kpodzro et son assistant Mondji ont fait l'objet d'une réinstallation en Suède et non d'une exfiltration selon le droit humanitaire international promu par l’UNHCR», a encore tenu à expliquer l’ex ministre de la Coopération du Togo et ex-fonctionnaire international.
Cette précision à connotation diplomatique faite, le proche collaborateur de Faure Gnassingbé a en outre rassuré l’opinion nationale et internationale autour de l’approche que fait l’Etat de la contestation post-électorale impulsée par l’ex Président du Parlement togolais (de la Transition) depuis février 2020.
«Il n'y a jamais eu de procédure judiciaire à l'encontre de Mgr P. Kpodzro au Togo, et il n'y en aura pas», a botté en touche le ministre togolais. En se basant foncièrement sur son âge.
«On ne peut souhaiter à Mgr Kpodzro, nonagénaire, qu’il soit dans son milieu naturel. Le Togo n’a rien à voir avec la procédure qui a conduit l’archevêque vers la Suède». Soulevant subrepticement de nouveau la question de la «manipulation dont serait victime Mgr Kpodzro» et qui bénéficierait à son entourage, en l’occurrence son assistant direct.
Selon la DMK (Dynamique Mgr Kpodzro, somme d’OSC et de partis politiques ayant soutenu un candidat unique lors de la présidentielle 2020 au Togo), Mgr Kossi P. F. Kpodzro (archevêque émérite de Lomé) et son assistant Marc Mondji sont «en exil politique en Suède depuis le 28 avril dernier pour des raisons sécuritaires».
Une présidentielle suivie de contestations depuis 2020 au Togo
B. Kafui Adjamagbo-Johnson (actuelle Coordinatrice de la DMK) a confirmé le 06 mai dernier «l’exfiltration de Mgr Kpodzro et de son assistant vers la Suède depuis le 28 avril dernier via l’UNHCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés)». Une exfiltration que Mme Adjamagbo-Johnson justifie par un «péril sécuritaire, depuis la publication par Mgr Kpodzro d’une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron». Une longue lettre ouverte dans laquelle l’ancien Président du Parlement de la Transition au Togo a livré une photographie du processus électoral conduit en 2020 en terre togolaise, et ayant débouché officiellement sur une «réélection de Faure Gnassingbé pour un 4è mandat consécutif, avec un score de 70,78%». Des résultats officiels que rejettent en bloc depuis février 2020 la DMK et son candidat, Dr Gabriel Messan Kodjo.
Mme Adjamagbo-Johnson a confié au passage avoir aussi été «surprise par l’exfiltration de Mgr Kpodzro et de son assistant», mais fait confiance au professionnalisme des fonctionnaires de l’UNHCR qui n’agissent pas en de pareilles circonstances sans preuves tangibles.
Mgr Kpodzro et son assistant Mondji séjournaient depuis le second semestre 2020 en territoire ghanéen d’où ils continuent d’appuyer la contestation post-électorale au Togo. Marc Mondji tout comme Dr Kodjo, Brigitte Adjamagbo-Johnson, et Fulbert S. Attisso sont placés sous contrôle judiciaire depuis 2020 dans le cadre de la contestation électorale de la DMK. Dr Kodjo pour sa part se trouve depuis le second semestre 2020 en Europe (France) selon ses proches.