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2020 : mauvaise année pour le financement des infrastructures en Afrique

Publié le jeudi 20 mai 2021  |  Commod Africa
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
Etat d’avancement des travaux d’aménagement et de bitumage de la voie de contournement de Lomé, tronçon 2 Golfe club de Lomé- Noépé-frontière du Ghana
Lomé, le 08 janvier 2018. L’état d’avancement de la réalisation des travaux d’aménagement et de bitumage de la voie de contournement de Lomé, tronçon 2 Golfe club de Lomé- Noépé-frontière du Ghana. Travaux exécutés par l’entreprise chinoise CHINA ROAD & BRIDGE CORPORATION (CRBC).
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Réunis aujourd’hui à Paris pour le sommet sur le financement des économies africaines des dirigeants africains, européens et d’organisations internationales évoqueront certainement les infrastructures, une des pierres angulaires de l’intégration du continent, de l’accroissement des échanges commerciaux et de la Zone de libre échange continentale (Zlec).

Des infrastructures qui ont été largement sous financées en 2020. En effet, les prêts bilatéraux et multilatéraux destinés aux infrastructures en Afrique sub-saharienne ont chuté à $31 milliards en 2020 contre $55 milliards en 2019, selon le dernier rapport New Dynamics: Shifting Patterns in Africa's Infrastructure Funding de Baker McKeni. Depuis le plus haut réalisé en 2014 à $109,5, la chute est conséquente. Autre tendance, mentionnée dans le rapport la réduction de la durée des prêts passant d’un maximum de 17 ans en 2019 à 13 ans en 2020.

La Chine, leader dans le financement des infrastructures

Contrairement à la tendance générale, la Chine a augmenté ses investissements dans les infrastructures en 2020 pour les porter à $3,3 milliards en 2020, soit une hausse de près de 18% par rapport à 2019 ($2,8 milliards). Toutefois, le montant est relativement faible comparé aux $11 milliards engagés en 2017 par les banques chinoises.

«Il y a eu un ralentissement du nombre d'accords d'infrastructure en provenance de Chine. À court terme, nous nous attendons à voir des prêts plus ciblés - moins de projets et de meilleure qualité utilisant des structures sophistiquées - et de nouvelles options de financement, telles que l'affacturage, utilisées pour déployer des capitaux chinois dans la région», explique Simon Leung, associé Baker McKenzie Hong Kong.

Sur 2008-2020, la China Exim Bank est de loin le premier financeur des infrastructures en Afrique sub-saharienne avec $29 milliards engagés. Elle est suivi par la Japan Bank for International Corporation ($8,5 milliards), la Banque africaine de développement ($7,8 milliards) et la Société financière international ($7,2milliards).


Reprise attendue

«L'année dernière a été une année relativement difficile à travers les juridictions et pour les investisseurs - avec une incertitude considérable et des changements dans la façon de faire des affaires. Les fermetures ont eu un effet dépresseur sur le marché des infrastructures, car les transactions en cours ont été retardées et les projets arrêtés en raison de la Covid-19.
La vaccination complète en Afrique est encore assez éloignée, nous ne pouvons donc pas nous attendre à un retour complet et rapide à une activité normale. Mais nous avons atteint le bas, et le seul moyen est de monter», souligne Emeka Chinwuba, associé Baker McKenzie New York.

Outre que les financements devraient reprendre avec le redressement des économies, Baker McKenzie voit dans les changements politiques aux Etats-Unis et au Royaume Uni la possibilité d’entraîner un afflux de capitaux vers l’Afrique. Après le Brexit, des signes sont manifestes pour une réorientation des financements vers l’Afrique note le rapport.

Si le cabinet d'avocats d'affaires ne compte guère sur les banques commerciales pour une relance, il souligne l’implication croissante des institutions de financement du développement (IFD) dans l’écosystème des infrastructures. «Elles peuvent assumer le risque politique et accéder aux protections gouvernementales d’une manière que les autres ne peuvent pas, entrer sur des marchés que d’autres ne peuvent pas et sont particulièrement capables de faciliter les prêts à long terme», note le rapport.
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