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Sécurité des Casques bleus : les mesures prises ont permis de réduire le nombre de décès (Jean-Pierre Lacroix)

Publié le mardi 25 mai 2021  |  ONU INFO
Mali:
© Autre presse par MINUSMA
Mali: 10 mois après leur déploiement dans la région de Mopti, 850 Casques bleus togolais (dont 39 femmes) distingués par la MINUSMA pour leur travail en faveur de la paix.
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Le chef des opérations de paix des Nations Unies, Jean-Pierre Lacroix, a noté lundi devant le Conseil de sécurité que les mesures prises ces dernières années pour renforcer la sécurité des Casques bleus ont permis de réduire le nombre de décès dus à des actes malveillants.



«Les opérations de maintien de la paix continuent d’opérer dans des environnements complexes, où elles font face à un nombre croissant d’attaques contre leur personnel par des acteurs hostiles. Depuis le 1er janvier de cette année, 15 soldats de la paix ont perdu la vie à cause d’actes malveillants», a souligné M. Lacroix dans un discours lors d’un débat du Conseil consacré à la sûreté et à la sécurité des Casques bleus.

Outre les environnements hostiles et les attaques directes, les accidents de véhicules et les maladies font des morts et peuvent affecter considérablement la capacité des soldats de la paix à s’acquitter des tâches qui leur sont confiées. En 2020, par exemple, 13 soldats de la paix ont perdu la vie à la suite d’actes violents, contre 15 en raison d’accidents et 81 en raison de maladies. Cela a été aggravé par la pandémie de Covid-19.

Dans ce contexte, le chef des opérations de paix a déclaré que l’ONU continuait de s’efforcer d’améliorer la sécurité des soldats de la paix. La mise en œuvre d’un plan d’action a ainsi permis de faire des progrès significatifs en la matière et a contribué à une diminution du nombre de morts parmi les soldats de la paix en raison d’actes malveillants, de 59 en 2017 à 13 en 2020.

Réponses plus rapides contre les menaces

Les missions de maintien de la paix ont continué de renforcer la protection des camps. La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), par exemple, a centralisé le commandement, le contrôle et la coordination dans ses camps intégrés, ce qui a conduit à des réponses plus rapides contre les menaces.

«Nous avons également fait des progrès notables en améliorant les capacités de nos missions. Le recours à des unités spécialisées, telles que l’unité de surveillance aérienne tactique sans pilote de la MONUSCO (Mission des Nations en République démocratique du Congo), contribue à améliorer le renseignement de maintien de la paix, la connaissance de la situation et l’alerte rapide», a dit M. Lacroix.

Des initiatives en matière de formation ont également été menées, comme par exemple une formation sur l’atténuation des menaces liées aux engins explosifs improvisés. «Et nous voyons des résultats. À la MINUSMA, par exemple, le taux de détection et de neutralisation des engins explosifs improvisés par les soldats de la paix dans les convois et les patrouilles est passé de 11% d’engins détectés avant explosion en 2014 à près de 50% en 2020», a noté le chef des opérations de paix.

Les technologies de sécurité des camps et d’alerte rapide s’avèrent également efficaces pour permettre aux missions régulièrement attaquées d’améliorer la sécurité de leur personnel. Lors d’une attaque contre le camp de la MINUSMA dans la région de Kidal le 25 avril dernier, des roquettes et des mortiers ont été détectés avant l’impact, permettant au personnel de se réfugier dans des bunkers et de contribuer à sauver des vies.
Selon Jean-Pierre Lacroix, «la réponse vigoureuse d’un contingent des forces spéciales (tchadiennes) lors de l’attaque contre le camp d’Aguelhok le 2 avril est un indicateur clair de l’effet d’une approche globale de renforcement de la sûreté et de la sécurité».

Il a aussi noté que des progrès avaient été faits pour aider les pays hôtes dans leurs efforts pour traduire en justice les auteurs de crimes contre les soldats de la paix, notamment en République centrafricaine, au Mali et en RDC. «Cela a conduit à une augmentation de l’identification des auteurs présumés de crimes contre les soldats de la paix et à une augmentation du nombre d’enquêtes et de condamnations», a-t-il dit, notant que six personnes ont été condamnées en République centrafricaine début 2020, une au Liban en décembre 2020 et, au Mali, une personne a été reconnue coupable et huit ont été reconnues coupables et condamnées par contumace en mars 2021.

Des défis à relever

Toutefois, malgré les progrès réalisés, de nombreux facteurs continuent d’entraver la sûreté et la sécurité des soldats de la paix sur le terrain, a estimé le chef des opérations de paix.

«Assurer un haut niveau de robustesse et de capacité pour tout le personnel en uniforme reste un défi, et les lacunes dans le leadership, l’état d’esprit et la préparation continuent d’entraver la sûreté et la sécurité. En outre, le maintien de la paix, le renseignement, la connaissance de la situation et l’alerte rapide doivent être renforcés, en particulier aux niveaux opérationnel et tactique. Les campagnes de désinformation gagnent en importance sur certains théâtres, ce qui expose nos soldats de la paix à un plus grand risque. L’impact de la Covid-19 sur la sécurité, y compris la santé au travail, continue également d’être une préoccupation majeure», a-t-il souligné.

Il a déclaré que l’ONU s’efforçait de relever ces défis et prévoyait de redoubler d’efforts en matière de sûreté et de sécurité à l’avenir.

«Nous avons révisé le plan d’action en février pour nous permettre de mieux nous adapter à des environnements opérationnels de plus en plus volatils, en particulier à la MINUSCA (Mission des Nations Unies en République centrafricaine) et à la MINUSMA», a-t-il dit.

«Nous renforçons le maintien de la paix tactique et opérationnel, le renseignement et la connaissance de la situation; nous renforçons la protection des forces, notamment en améliorant les capacités d’opérer de nuit; nous renforçons notre capacité à mieux comprendre la nature et la source des engins explosifs improvisés; nous améliorions la formation à la gestion de crise pour les dirigeants de mission», a-t-il ajouté. «Nous concentrons également notre attention sur l’amélioration des communications stratégiques. Les missions surveillent et combattent la désinformation et les discours de haine, y compris dans le contexte de cette pandémie».

Le Conseil de sécurité note les progrès accomplis

Dans une déclaration adoptée par ses quinze membres lors de la réunion, le Conseil de sécurité note avec satisfaction les progrès accomplis en matière de sûreté et de sécurité du personnel de maintien de la paix et prie le Secrétaire général de continuer à prendre toutes les mesures appropriées pour améliorer la sûreté et la sécurité des Casques bleus.

Il souligne la nécessité que le Secrétaire général, les pays fournisseurs de contingents et de personnel de police et les États Membres œuvrent de concert pour faire en sorte que les missions bénéficient des ressources dont elles ont besoin et que tout le personnel de maintien de la paix sur le terrain soit apte et prêt à s’acquitter efficacement de son mandat dans des conditions de sécurité et dispose des moyens nécessaires à cette fin.

Le Conseil de sécurité souligne aussi la nécessité pour les pays fournisseurs de contingents et de personnel de police de veiller, le cas échéant, à ce que tous soient équipés, informés et formés pour atténuer la menace que représentent les mines terrestres, les restes explosifs de guerre et les engins explosifs improvisés.

Quant aux Etats membres accueillant des opérations de maintien de la paix, le Conseil les engage de nouveau à enquêter rapidement sur toutes les attaques visant le personnel des Nations Unies et à en poursuivre activement les auteurs.

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