Les pays d'Afrique subsaharienne doivent réfléchir à des modèles de financement innovants afin de mieux promouvoir la résilience des communautés et de leur habitat naturel face aux changements climatiques, ont déclaré lundi des experts à l'approche de la Semaine africaine du climat, qui doit débuter mardi.
Des experts en climatologie et des décideurs politiques se sont exprimés au cours d'un forum virtuel organisé par la Brookings Institution, un groupe de réflexion basé aux Etats-Unis, et par l'Université des Nations Unies. Ils ont déclaré que les aspirations écologiques de l'Afrique pouvaient se réaliser, à condition de bénéficier de financements solides, de réglementations favorables et des transferts de technologies nécessaires.
Fatima Denton, directrice de l'Institut des ressources naturelles d'Afrique, une institution basée au Ghana et rattachée à l'Université des Nations Unies (UNU-IRNA), a déclaré que le continent avait besoin d'investissements intelligents et de nouvelles politiques pour faciliter et accélérer une relance verte.
Mme Denton a souligné que les changements climatiques continuaient à représenter une menace de l'existence pour l'avenir durable de l'Afrique, et qu'une multitude de nouveaux outils budgétaires et réglementaires devaient être mis en place pour renforcer la résilience des communautés et des écosystèmes.
Le continent doit notamment s'appuyer sur des investissements dans les solutions énergétiques propres, l'agriculture intelligente face au climat, les technologies numériques et les transports verts pour réduire son empreinte carbone, a-t-elle indiqué.
Jean-Paul Adam, directeur de la division des Technologies, des Changements climatiques et de la Gestion des ressources naturelles de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), a quant à lui déclaré que l'abandon des combustibles fossiles combiné à des efforts de recherche et à un engagement local étaient essentiels pour construire un avenir vert en Afrique.
Les pays africains dépensent déjà 5% de leur produit intérieur brut (PIB) pour faire face aux chocs climatiques, d'où la nécessité d'intensifier leurs investissements dans l'adaptation aux changements climatiques pour éviter de futures pertes économiques.
Aloysius Uche Ordu, chercheur émérite et directeur de l'Initiative pour la croissance en Afrique de la Brookings Institution, a pour sa part déclaré que le continent devrait tirer parti des initiatives locales en matière d'énergies propres, de taxe carbone et de protection de la biodiversité pour stimuler une reprise verte après la pandémie.