Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Santé
Article
Santé

Récurrence des suicides au Togo : L’Association togolaise des psychologues a décortiqué le phénomène ce 18 juin à Lomé

Publié le vendredi 18 juin 2021  |  aLome.com
Journée
© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
Journée de réflexion de l`APCSH-Togo (Association des psychologues cliniciens et de la santé hospitaliers du Togo) sur la récurrence du suicide au Togo.
Lomé, le 18 juin 2021. Ecole Nationale des Sages-Femmes, Tokoin-Hôpital. Journée de réflexion de l`APCSH-Togo sur la récurrence du suicide au Togo.
Comment



En 2016, le Togo enregistrait un taux de suicide estimé à 16,6 pour 100.000 habitants. Le dernier classement de l’OMS publié en septembre 2019 classe le Togo au 8è rang des pays africains où l’on se suicide le plus. Et ces derniers jours, le nombre de Togolais qui ont mis fin à leur vie ne cesse de s’envoler. Une donne qui suscite des réflexions scientifiques légitimes portées par l’APCSH-Togo (Association des psychologues cliniciens et de la santé hospitaliers du Togo).


Phénomène autrefois observé habituellement en Occident, le suicide a pris de l’ampleur partout dans le monde tout comme au Togo.
Selon le bilan de la situation sécuritaire rendu public par le Ministre Yark Damehane, le Togo a totalisé au cours du second semestre de l’année 2019 un nombre de 28 cas de suicides, soit par noyade, soit par pendaison ou par absorption de produits nuisibles à la santé.

Cette recrudescence des cas de suicide ne saurait laisser indifférents les professionnels de la santé mentale au Togo. Notamment les psychologues, psychiatres et autres étudiants en ‘Master en santé mentale’. Ils se sont retrouvés ce vendredi 18 juin 2021, à Lomé, dans les locaux de ‘l’Ecole des Sages-femmes’, dans le cadre d’une ‘Journée de réflexion’ en vue de trouver les voies, moyens et stratégies devant pour prévenir le suicide au Togo.

Ouvrant les travaux de cet atelier, le représentant du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’Accès universel aux soins, Dr Mawussi Aho, a salué cette initiative portée par l’APCSH-Togo. Une marque à ses yeux de l’engagement de cette Association pour la santé mentale. Le représentant du Pr Moustafa Mijiyawa a ensuite relevé que la pauvreté serait l’un des facteurs prédominants dans les causes de suicides au Togo. Une analyse qui ne contraste pas avec les résultats d’une étude qui classe les pays à faibles revenus en tête de peloton, en matière de suicide.

Selon Dr Anama Tousso, président de l’APCSH-Togo, il n’existe pas de causes fixes au mal du suicide. Il existe plutôt plusieurs facteurs de risque qui peuvent expliquer l’acte délibéré de mettre fin à sa vie : «Un cumul de plusieurs facteurs de risque vient accentuer la vulnérabilité d’une personne aux comportements suicidaires». Se référant aux données de l’OMS, il classe ces facteurs en trois grandes catégories. Il s’agit notamment des facteurs de risque liés au système de santé et à la société en général, les facteurs de risque en rapport avec la communauté et aux relations, et enfin ceux liés à l’individu lui-même.

Pour ce spécialiste de la santé mentale, «l’interaction entre le psychisme et le corps qui sont les deux entités qui constituent l’être humain n’est plus à nier» dans le contexte suicidaire.


Quels signes indicateurs affiche une personne prédisposée au suicide?

Au nombre des signes indicateurs d’un mal-être, les professionnels de santé mentale mentionnent : une baisse d’interaction avec la famille et les amis, une tristesse ou un désespoir, un désintérêt à l’égard des activités jusqu’alors appréciées, des changements physiques comme un manque d’énergie, des troubles de sommeil et/ou d’appétit, des variations de poids, une perte de l’estime de soi, des pensées négatives sur sa propre valeur, la référence à la mort ou au suicide oralement ou par écrit.
Se situent dans le même lot des tentatives antérieures de suicide, la mise en ordre des affaires personnelles (comme le don de ses biens ou l’intérêt soudain porté à l’égard de son testament ou de son assurance-vie). Bien que de nombreuses personnes suicidaires puissent paraître abattues, d’autres arrivent à dissimuler leurs problèmes sous une énergie débordante, une hyperactivité ou une nervosité.

Quelle parade contre ce contexte pathologique ?

Pour traiter ces pathologies, les spécialistes font souvent référence à trois types de traitement. A savoir : un traitement psychologique qui consiste en une psychothérapie individuelle ou une thérapie de couple, un traitement médical pour soulager une douleur physique, ou encore un traitement psychiatrique en cas de trouble de l’humeur, d’une toxicomanie ou d’une schizophrénie.

Pour l’instant, Dr Tousso et ses collègues, grâce au soutien de l’association internationale ‘Handicap international’ entendent embrayer sur les stratégies de prévention visant à contrecarrer les facteurs de risque du suicide au Togo. Ils mettent principalement l’accent sur trois de ces stratégies: celles universelles, celles sélectives et celles qui s’adressent à des personnes vulnérables bien précises.

J. T. & Akoyi A.
Commentaires