La classe politique ne s'entend pas sur les stratégies. Mais certains élus locaux reconnaissent n’avoir pas eu de mal à dialoguer avec les terroristes.
Par le truchement de membres de leur famille, des élus locaux ont pu entrer en contact avec des terroristes d’origines burkinabè. Des parents, des proches qui se sont radicalisés au contact de prédicateurs étrangers. Leur motivation principale : instaurer la charia.
L’analyste Lionel Bilgo estime que la décision de certains maires et conseillers municipaux, en vue de négocier avec les groupes armés, est tout à fait légitime.
"L'absence d'Etat, l'absence de sécurité, l'absence de soutien et même en termes de responsabilité, l'absence de vision, l'absence d'espoir, font qu'ils sont obligés de se tourner vers d'autres solutions notamment la négociation, explique l’analyste. Ce sont des élus locaux qui sont pris en joug entre le fer de l'ennemi et l'inaction du partenaire qu'est l'Etat qui devrait justement répondre et être présent".
Le gouvernement après une investigation a annoncé que les assaillants qui ont tué, début juin, 132 personnes à Solhan d'après le bilan officiel, sont en majorité des mineurs dont l’âge varie entre 12 et 14 ans.
L’unité en lieu et place des marches
Face à la multiplication des attaques, l'opposition a annoncé des marches dans tout le pays. Samedi 26 juin, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les régions du Nord et du Centre-Nord du Burkina Faso, contre l'insécurité grandissante, appelant les autorités à des mesures face aux attaques djihadistes récurrentes.
Au sommet de l'Etat, il n'est pour l'instant pas question de négocier. Dans un message à la nation, le président Roch Kaboré estime qu’un effort est fait dans la lutte contre l’escalade des groupes armés.
"Les acquis engrangés sur le terrain par les Forces de Défense et de Sécurité, avec l’apport conséquent des Volontaires pour la Défense de la Patrie, sont certains, et ont permis d’infliger aux groupes armés terroristes, des pertes significatives, les amenant à changer leurs tactiques pour s’en prendre lâchement aux populations civiles", a déclaré le président Roch Kaboré.