Jusque dans la soirée du 05 février 2005, la presque quasi-totalité des Togolais ignoraient tout de l’existence d’Abass Bonfoh. Bien que l’intéressé occupait un poste dans le bureau de l’Assemblée nationale, il passait inaperçu dans l’opinion. Il n’était pas de notoriété publique. Mais la disparition brusque et inattendue du Général Eyadema, celui qui a régenté le Togo d’une main de fer durant presque quatre décennies, a révélé la personnalité. Au moment où le destin du peuple togolais a failli basculer dans l’abîme, celui de l’ancien professeur d’Education physique se projetait au firmament.
En effet, dans la soirée du 05 février alors que le corps président décédé n’était pas encore refroidi, et que le Premier ministre d’alors, Koffi Sama venait à peine d’annoncer « la catastrophe nationale qui venait de frapper le pays », un groupe d’officiers supérieurs avec à sa tête le chef d’Etat-major des Forces armées togolaises (FAT), le général Zakary Nandja fait allégeance à l’un des fils du président défunt, Faure Gnassingbé qui avait à ses côté son demi-frère Kpatcha Gnassingbé. Les images diffusées sur la télévision nationale ont suscité une vive réaction de la part de la communauté internationale et de l’opinion nationale qui ont dénoncé ce dévoiement monarchique.
Dans la foulée, l’Assemblée nationale réuni en session extraordinaire le lendemain modifie la constitution et le code électorale pour permettre à Faure Gnassingbé, le fils du président, de démissionner de son poste de Président de la République où l’on installé les militaires pour retrouver son portefeuille ministériel d’où il démissionne pour reprendre son siège de député à l’Assemblée nationale et ensuite pour être élu président de l’Assemblée pour assurer finalement la fonction de République par intérim.
La communauté internationale qui ne l’attend pas ainsi met la pression sur Lomé et exige le retour à l’ordre constitutionnel. Même si le nouvel homme fort du pays prête serment le 07 février 2005. Dans une première adresse au peuple togolais, Faure Gnassingbé se veut rassurant et s’est engagé à respecter les engagements pris par le pays. Un message qui ne calme pas la rue togolaise. La tension monte à Lomé et dans les principales villes du pays.
Réagissant à la situation au Togo, le président nigérian Olusegun Obasanjo a déclaré que «une intervention militaire n’est pas exclue pour faire revenir l’ordre constitutionnel au Togo. Il faut une tolérance zéro au régime putschiste» alors que la CEDEAO donnait un ultimatum au pouvoir de Lomé pour le retour à l’ordre constitutionnel.
La pression montant et se pliant aux injonctions de la communauté internationale, Faure Gnassingbé a dans la soirée du vendredi 25 février 2005 démissionné de son poste de président-autoproclamé. Immédiatement, l’Assemblée nationale s’est réunie pour élire le vice-premier président de l’Assemblée nationale Abass Bonfoh qui succède à Faure Gnassingbé comme président intérimaire du Togo. Conformément à la constitution, le nouveau président a 60 jours pour organiser des élections présidentielles.
Cette démission intervenue dans la nuit, les Togolais se réveillent le samedi matin avec un nouveau président El hadj Abass Bonfoh, un nom que la plupart entendent pour la première fois. C’est ainsi que le destin de cet ancien professeur d’EPS sera liée à l’histoire politique du Togo à jamais.
Malgré la tension et la pression qui sied à cette période due au long règne du président défunt, Abass Bonfoh a rempli sa mission dans le délai constitutionnel même si le scrutin présidentiel a été émaillé de violences causant la mort de plus d’une centaine de togolais. Ainsi le 04 mai 2005, il transmet le pouvoir au président élu Faure Gnassingbé.... suite de l'article sur Autre presse