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Cotonou, la «capitale de la limitation du nombre de mandats présidentiels» en Afrique?

Publié le vendredi 16 juillet 2021  |  Sputniknews
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, PR du Bénin
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Au Bénin, le Président Patrice Talon a promis de quitter le pouvoir au terme de son actuel mandat, le dernier selon la Constitution. Cet engagement pris lors d'un sommet de la jeunesse panafricaine pourrait faire du Président, selon les organisateurs, «le porte-parole» de la lutte contre les torpillages des constitutions sur le continent.

Réélu au terme d'une élection présidentielle controversée, en avril dernier, le Président du Bénin Patrice Talon cherche-t-il à faire figure de légaliste en promettant de ne pas s’éterniser au pouvoir?

Au terme du 2e sommet citoyen sur «la bonne gouvernance, l’alternance et la démocratie en Afrique de l’Ouest» tenu les 9 et 10 juillet à Cotonou, la capitale économique du Bénin, le Président Patrice Talon a promis de transmettre le pouvoir à son successeur au terme de son second mandat, en 2026. Patrice Talon a même accepté de recevoir des mains des organisateurs, une stèle, symbole de l’alternance en promettant de porter cet idéal.

«Je voudrais vous garantir que je demanderai une dérogation au protocole d’État pour que le symbole de l’alternance, que vous venez de me remettre, fasse désormais partie des éléments du rituel de passation de charge. J’en prendrai bien soin et je le transmettrai à mon successeur lui-même, en l’invitant à bien lire le chiffre 2 qui est dessus», a déclaré le Président Talon lors de cet événement organisé par la coordination des mouvements panafricains issus de 10 pays de la sous-région (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo).
Rien d'extraordinaire a priori, puisqu'il ne s'agit que de respecter les termes de la Constitution du Bénin. Sauf que dans une région où des régimes politiques ont pris des libertés avec les limitations constitutionnelles du nombre de mandats présidentiels, s'abstenir de faire sauter ce verrou relèverait presque d'un exploit. Petit pays d’Afrique de l’Ouest où depuis les années 90, la culture démocratique est relativement bien avancée, par rapport à ses voisins, le Bénin a jusqu’ici respecté le critère constitutionnel de la limitation des mandats présidentiels, qui est de cinq ans renouvelable une seule fois. En 2016, le départ du prédécesseur de Patrice Talon, Boni Yayi, au terme de son second mandat, a d'ailleurs été salué par l'opinion béninoise et africaine, alors que beaucoup lui avaient prêté, à un moment, l'intention d'en briguer un troisième.

Fort de ce précédent, le 2e sommet des jeunes panafricains a obtenu du Président Talon l’engagement de quitter lui aussi le pouvoir au terme de son second mandat en 2026.

Ainsi s’ouvre, à partir de cette deuxième édition du sommet, la première ayant eu lieu à Lomé en 2017, une véritable campagne que ces jeunes panafricains comptent dérouler sur le continent, et surtout dans l’espace CEDEAO, contre les troisièmes mandats problématiques.

Leur campagne pointe comme «regrettable» l'expérience de la Guinée Conakry et de la Côte d’Ivoire où les Présidents Alpha Condé et Alassane Ouattara sont parvenus à travers une modification constitutionnelle, à briguer un troisième quinquennat en 2020.

Cette campagne consistera donc, à encourager les chefs d'État au pouvoir à prendre conscience des risques de l'absence d'alternance et d’accepter de passer la main au terme de leur second mandat, conformément à leurs propres constitutions, sans chercher à les amender.
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