Vingt-cinq Officiers de police judiciaire (OPJ) du Togo ont été formés sur la traite des personnes du 28 au 30 juillet à Lomé.
Cette formation entre dans le cadre du projet d’appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée. Le projet est cofinancé par l’Union Européenne et la France et est mise en œuvre par l’agence «Expertise France».
L’objectif est d’appuyer six pays partenaires notamment le Togo, Benin, la Côte d’Ivoire, Guinée, le Ghana et Nigeria dans le renforcement de leurs actions et capacités pour une lutte ciblée et efficace contre la traite des êtres humains.
Les OPJ ont été instruits sur la définition des concepts clés comme la traite des personnes, le trafic illicite des migrants et la différence entre les deux concepts ; les indicateurs de la traite des personnes ; le cadre juridique national et international de la limite contre la traite des personnes et les formes de traite au Togo et les localités les plus touchées.
Ils ont abordé les techniques spéciales d’investigation relatives à la traite des personnes, la protection juridique et indemnisation des victimes de la traite, l’audition des victimes, autres infractions connexes à la traite et les éléments à prendre en considération pour la condamnation dans les affaires de traite de personnes.
Les formations ont été assurées par des experts nationaux et internationaux. L’expert international Justice, Ghislain Poissonnier a relevé que dans le dispositif de police judiciaire de lutte contre la traite des personnes au Togo, la police et la gendarmerie doivent jouer un rôle en raison de leur complémentarité.
«Nous pensons qu’une sensibilisation particulière du personnel des unités de police et de gendarmerie sur les questions de traite (cadre juridique, techniques d’enquête, indicateurs de traite, prise en charge des victimes) leur permettra d’être plus efficaces dans leur travail de détection des cas de traite et dans leur travail d’enquête sur ces cas», a-t-il précisé.
Selon le magistrat, président de la Cellule anti-traite au Togo, Dogbevi Koffi, «la traite des personnes est le fait de recruter, de transporter, de transférer, d’héberger ou d’accueillir des personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, aux fins d’exploitation».
Le trafic illicite des migrants, d’après lui est le fait d’«assurer l’entrée illégale dans un Etat d’une personne qui n’est ni un ressortissant, ni un résident permanent de cet Etat, afin d’en tirer directement ou indirectement un avantage financier ou un autre avantage».
La secrétaire permanente de la Commission national d’accueil et de réinsertion sociale des enfants victimes de traite (CNARSEVT), Galley-Koda Marcelline a parlé de deux formes de traite notamment la traite interne et transfrontalière.
Selon lui, la traite interne est celle qui s’opère à l’intérieur du Togo. «Il consiste à recruter ou à faire recruter un ou des enfants de leurs milieux d’origine, les faire déplacer dans les grandes villes pour être placer comme domestiques, vendeurs dans les foufou bars, dans les maquis, dans les ateliers de mécanique ou de menuiserie», a-t-il fait savoir.
La traite transfrontalière ou externe consiste «à recruter ou à faire recruter l’enfant ou une personne de son milieu d’origine (des villages ou des villes) pour le déplacer à l’extérieur de son pays (dans un autre pays considéré comme pays de destination) en traversant une frontière par voie terrestre, par les aires ou par bateau», a-t-il ajouté.
Pour Mme Galley-Koda Marcelline, toutes les régions du Togo sont touchées par ce fléau mais certaines plus touchées que d’autres. «La traite sévie encore et toujours dans nos villes, nos localités, autour de nous et ailleurs. Les conséquences pour les victimes, leurs familles, leurs milieux d’origine et pour le pays sont néfastes et regrettables», a-t-elle dit.