Promotion d’un journalisme digne de confiance: Des patrons de presse togolais édifiés sur la "Journalism Trust Initiative"

Publié le jeudi 5 aout 2021 | Agence de Presse Togolaise

© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Grand oral de 4 candidats à la présidence du CONAPP
Lomé, le 04 mai 2018. Mint Hôtel, Djidjolé. Grand oral de 4 candidats à la présidence du CONAPP, en prélude au renouvellement du Bureau du Conseil national des patrons de presse qui regroupe des organes d`information du privé. Cet exercice oral a été modéré par Aimé Ekpé de l`OTM (Observatoire togolais des médias). A. Tchagnao

Reporters Sans Frontières (RSF) en partenariat avec le Conseil national des patrons de presse (CONAPP) a organisé, à l’intention des patrons de presse, un atelier sur «la Journalism Trust Initiative» (JTI), le vendredi 30 juillet à Lomé. La JTI est un outil de transparence inédit qui vise à promouvoir un journalisme digne de confiance.

La JTI est une initiative de RSF qui cherche à distinguer le journalisme de qualité. Elle est une plateforme lancée en mai 2021 en vue de labelliser les médias fiables. Elle vise à lutter contre la désinformation en promouvant des médias considérés comme «dignes de confiance» à l’issue d’un processus de vérification rigoureux en trois étapes.

Concrètement, l’association de défense de la liberté de la presse a mis en ligne une application numérique via laquelle les médias peuvent demander à recevoir le label JTI, au terme du processus de vérification. Tout d’abord, les médias devront autoévaluer leur conformité par rapport à la «norme» du label JTI. Il s’agit d’une batterie de critères professionnels élaborée en collaboration avec plus de 130 organisations et universitaires, régulateurs, acteurs des médias, entreprises technologiques, avec le soutien du fondateur de l’Union européenne de radio-télévision (UER) et de l’Agence France-Presse (AFP).

Ensuite, les médias pourront rendre public le résultat de leur auto-évaluation, sous la forme d’un rapport de transparence. Enfin, un audit externe donnant lieu à une évaluation indépendante sera mené par un organisme certificateur accrédité.

Animé par l’experte de RSF, Mme Léa Auffarth et le secrétaire général du CONAPP, Marc Aboflan, cet atelier, second du genre, a été l’occasion de donner les outils nécessaires aux patrons de presse afin qu’ils puissent prendre part à cette initiative en se rendant sur la plateforme de la JTI, désormais disponible en anglais, français et espagnol, et en créant un profil pour une autoévaluation. Cette initiative interdisciplinaire à vaste portée, vise particulièrement à améliorer le professionnalisme et la transparence de l’espace commun d’information et de communication.

Le conseiller technique du ministre en charge de la Communication et des médias, Ambroise Klévor a relevé que les fausses informations, prenant des formes diverses comme la désinformation, la mésinformation et la mal-information, contribuent à semer le doute et la confusion dans le grand public dont le seul recours reste les médias professionnels sensés rétablir la vérité des faits et transmettre en toute transparence des informations dignes de confiance. Il a précisé que seule une information saine, fiable et digne de crédit pourra restaurer la confiance du grand public.

«C’est en cela que l’initiative d’un journalisme digne de confiance ou la JTI trouve aujourd’hui tout son intérêt, en ramenant le journalisme à ses fondamentaux et à ses règles universellement reconnues, déjà appliqués par des milliers de pratiquants à travers le monde. En s’engageant à la conquête de ce label de «médias dignes de confiance», les sociétés de presse du Togo se donnent l’opportunité de s’autoévaluer et d’être évalués par les pairs en vue de s’offrir le gain de l’amélioration de leurs pratiques en matière de journalisme», a-t-il poursuivi.

M. Klévor a affirmé que les bases de cette démarche sont heureusement disponibles au niveau de la presse togolaise. En effet, au-delà des textes législatifs qui régissent le secteur, les acteurs de la presse nationale eux-mêmes se sont donnés un code de déontologie, obligation à laquelle «tous les journalistes et techniciens de la communication, souscrivent et s’engagent à l’observer, rigoureusement, dans l’exercice de leurs fonctions».

Le président du CONAPP, Arimiyao Tchagnao a indiqué que son institution, à travers cet atelier, entend «rassembler une bonne partie des journalistes togolais pour un travail hautement professionnel. C’est-à-dire faire en sorte que tous s’inscrivent sur la plateforme de la JTI afin de se faire évaluer pour qu’en fin nous puissions avoir un travail de qualité que les populations attendent des journalistes».

«La JTI va aider la presse togolaise à regagner en confiance pas seulement au niveau des auditeurs et de lecteurs mais aussi en soi-même parce que c’est un processus d’auto-évaluation. Au début, la JTI est un miroir qui permet aux journalistes d’apprécier leur travail ; ensuite de voir ce qu’ils pourraient améliorer et enfin de le partager avec la population afin de regagner sa confiance pour un journalisme digne de ce nom», a confié l’experte de RSF.

M. Loïc Lawson, directeur de publication de « Flambeau des démocrates », seul journal togolais inscrit sur la plateforme de la JTI pour la certification, a partagé son expérience avec les autres patrons de presse.

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