Politique/Tribune libre: Ouvrir le système politique afin de donner la liberté et les opportunités d’épanouissement légitimes aux Togolais (Nathaniel Olympio)

Publié le jeudi 19 aout 2021 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Premier jour de la nouvelle série de marches de l`opposition à Lomé et en province
Lomé, le 31 janvier 2018. Des militants et sympathisants des 14 partis politiques de la Coalition de l’opposition togolaise sont de nouveau dans les rues de Lomé pour contester le pouvoir de Faure GNASSINGBE. Selon le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre FABRE, la Coalition ne saurait prendre part à un quelconque dialogue si le parti au pouvoir ne manifeste aucun signe de bonne foi. La Coalition conditionne sa participation au dialogue par la libération de tous les détenus politiques et la levée de l’interdiction de manifester à Sokodé, Mango et Bafilo. N. Olympio du Parti des Togolais.

Fidèle à une ligne directrice de son parti depuis son départ de la C14 courant premier semestre 2019, Nathaniel Olympio (leader ad intérim du Parti des Togolais) se prononce dorénavant de façon fréquente sur l'actualité socio-politique au Togo via les réseaux sociaux.
Après avoir dénoncé les conclusions des CNAP (Concertations nationales entre acteurs politiques), N. Olympio fait de nouvelles projections autour de l'avenir politique du Togo, devant l'enlisement ou la non-réouverture du débat politique autour des maux permanents sur l'échiquier politique depuis 1990.

"Il est de ces guerres que l’on ne gagne pas !

On peut avoir la supériorité de la puissance de feu, de la technologie, de l’expertise technique et de la puissance financière, il y a des adversaires que l’on ne peut vaincre. Cela est avéré pour l’engagement militaire, comme le montre parfois l’histoire des guerres.

Ce constat est aussi une réalité dans le champ politique, surtout lorsque le chef de l’Etat fait de son peuple un adversaire politique. C’est le cas dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest, entrés à nouveau en turbulence avec la question du troisième mandat.

C’est le type de guerre que le régime togolais a engagé contre son peuple.

Depuis 30 ans, l’Etat togolais cherche à définitivement enterrer l’ardent et légitime désir des Togolais d’accéder à leur liberté et à leur bien-être. Le régime dispose de la force militaire et fait un usage sans retenue d’une brutale violence. Il a le contrôle de toutes les institutions et instrumentalise la justice pour terroriser le peuple. Il a aussi la puissance financière et il manipule, il achète, il fait ployer bien des consciences.

De leur côté depuis 30 ans, les Togolais résistent, ce malgré le lourd tribut payé en vies perdues et en multiples traumatismes.

Toutefois, le peuple togolais dispose d’un potentiel illimité qui se renouvelle intarissablement avec 70% d’une population âgé de moins de 30 ans. Ce peuple togolais reste déterminé à sortir de l’asservissement. Les Togolais continueront à lutter inlassablement tant que la situation n’évoluera pas au bénéfice de leurs droits légitimes.

Certes, le régime gagne des étapes dans quelques batailles, et ce depuis longtemps ; mais à terme, il perdra inéluctablement, car il est de ces guerres que l’on ne gagne pas !

Le peuple togolais continuera de voir ses filles et ses fils se dresser au nom de ce qui est juste et il sortira vainqueur.

La seule option qui se présente au régime pour éviter de perdre la guerre de manière radicale, est de faire évoluer sa matrice idéologique et d’ouvrir le système politique afin de donner la liberté et les opportunités d’épanouissement légitimes aux Togolais.

Dans le cas contraire, le peuple finira par trouver l’alchimie qui lui permettra de gagner cette guerre. Chaque camp en paiera alors un prix probablement plus élevé encore, parce qu’il s’agira d’un chemin agité, avec toutes les incertitudes qui peuvent surgir d’une énergie populaire informe. Il est encore temps d’anticiper.

Gamesu

Nathaniel Olympio

Président du Parti des Togolais".

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