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19 août 2017-19 août 2021 : Il y a 4 ans, l’Opposition togolaise inaugurait via le PNP une nouvelle forme de contestation politique

Publié le jeudi 19 aout 2021  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
La manifestation du PNP n’a jamais démarré à Lomé ce samedi, elle a été dispersée
Lomé, le 19 août 2017. Préfecture d`AGOE. La marche du PNP n’a jamais démarré à Lomé ce samedi, elle a été dispersée via des tirs de gaz lacrymogène par les forces de l`ordre et de défense, plusieurs blessés ont été dénombrés.
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Le 19 août 2017, alors même que les partisans et militants de ‘l’opposition classique’ étaient las des techniques de mobilisation de leurs leaders, le PNP (Parti national panafricain) de Salifou Tchikpi Atchadam a surpris plus d’un en orchestrant des manifestations politiques synchronisées dans plusieurs villes du Togo et dans la diaspora. Une grande première qui sera ‘mal perçue’ par le parti au pouvoir à Lomé, et qui suscitera aussi des ‘jalousies’ au sein de l’Opposition.


Entre le 19 août 2017 et le 20 décembre 2018 (date de la tenue des élections législatives), le Togo a été agité par une kyrielle de géantes manifestations de l’opposition qui demandaient en gros au parti UNIR (au pouvoir) «d’opérer les réformes préconisées par l’APG (Accord politique global de 2006) ou de quitter hic et nunc le pouvoir». Des manifestations atypiques par leur ampleur et leur régularité qui susciteront de la part des soutiens du parti présidentiel togolais des contre-manifestations. Aussi bien à Lomé qu’à l’intérieur du pays. Quand l’opposition qui s’est subitement coalisée autour de T. Atchadam (au sein de la C14) dénonçait «la répression dont étaient victimes ses militants et sympathisants lors de ces manifestations», l’appareil d’Etat accusait constamment le PNP et ses alliés «d’inaugurer le terrorisme politique au Togo, en énumérant des armes disparues, des éléments de forces de l’ordre tués et des biens publics dégradés à la faveur des manifestations publiques de l’Opposition».
Un ping-pong politique permanent qui entraînera des pertes en vies humaines (plus d’une dizaine) et qui amènera la CEDEAO à s’inviter dans le débat politique togolais à la faveur d’une médiation orchestrée d’une part par la Commission de l’institution régionale, et d’autre part via la personne du président ghanéen Nana Akufo-Addo.

Face aux manœuvres politiques dolosives du parti présidentiel togolais (tout en ayant pour finalité de gagner du temps), la médiation volontariste et de bon voisinage du dirigeant ghanéen enclenchée le 19 février 2018 butera sur des positions irrédentistes d’une partie de l’Opposition togolaise. Surtout quand sonnera l’heure de recomposer la CENI. Un délicat sujet autour duquel Nana Akufo-Addo fera jouer son entregent, en obtenant auprès de Gilchrist Olympio via une persuasion d’ADO, la concession de retirer son représentant pour matérialiser une «CENI équitable entre opposition et parti au pouvoir», en attendant de trouver une solution au représentant de l’Administration, tel que prévu par la loi électorale togolaise.


Médiation de la CEDEAO en but au Togo sur la recomposition de la CENI

Cette représentativité équitable à la CENI n’interviendra jamais, les représentants de l’Opposition ayant refusé, à la dernière minute et contre toute attente, d’aller prester serment comme le leur recommandaient vivement la médiation de la CEDEAO et plusieurs observateurs avisés de la scène politique togolaise.
De 2018 à 2021, aucun parti de l’ex coalition de la C14 n’a jamais assumé la paternité du refus de prestation des membres de cette «CENI équitable» qui devait constituer une grande première dans la jeune vie électorale et démocratique du Togo, alors même que la coordinatrice de la C14 à l’époque (Brigitte Adjamagbo-Johnson) avait réaffirmé les assurances autour de l’imminence de la prestation et de la prise de service des commissaires de l’opposition à la CENI !

Le PNP et l’ANC, à mots couverts, continuent de se jeter des invectives sur cette question sensible qui demeure une pierre d’achoppement dans une éventuelle réconciliation entre les deux partis. La suite, on la connaît. Brandissant la non-satisfaction d’une kyrielle de conditions au rang desquelles figurait justement le sort de la CENI, la C14 boycottera les élections législatives du 20 décembre 2018. Le faible taux de participation à ce scrutin qui contrastait avec les énormes vagues de mobilisation populaire dans les rues par la C14 quelques mois plus tôt n’empêchera pas la nouvelle Assemblée nationale élue d’entrer en fonction.

Un Parlement sans les contestataires de 2017, une opposition toujours vent debout


Dominée majoritairement par UNIR, la nouvelle configuration du Parlement togolais s’attèlera à opérationnaliser les «réformes constitutionnelles et institutionnelles préconisées par l’APG de 2006». Entre autres la limitation du mandat présidentiel à deux, ainsi que la limitation du mandat de plusieurs autres postes électifs. Dans la droite ligne de l’application du dicton selon lequel «la Nature a toujours horreur du vide», la nouvelle Assemblée procédera au vote d’une nouvelle loi sur les manifestations publiques en août 2019.

Une nouvelle donne législative qui rétrécit le champ d’action de tout organisateur de manifestation politique désormais rigoureusement encadrée. Malgré quelques velléités du ‘reliquat’ de la C14 (avant sa dislocation) en 2019, plus aucune manifestation de l’ampleur de celles de 2017 n’a plus eu lieu au Togo. Les divisions intra-opposition exacerbées par la présidentielle de février 2020 et les guerres de courant politique qui minent en interne plusieurs grosses écuries de l’opposition extraparlementaire plombent davantage cette frange de la classe politique togolaise. Pour le plus grand bonheur politique du parti au pouvoir qui a un peu plus corseté l’encadrement administratif de manifestations publiques au Togo depuis la survenue de la maladie du coronavirus en mars 2020.

Pour autant, l’inégale répartition des richesses nationales qui constitue en réalité le terreau fertile des mobilisations politiques depuis le début du processus démocratique en octobre 1990 au Togo, n’a pas disparu dans cet Etat ouest-africain. Un tableau assombri par la survivance du phénomène des détenus politiques depuis août 2017, l’exil des leaders politiques comme T. Atchadam, Agbéyomé Kodjo, Amah Olivier, Me François Boko, Me Koffi Kounte, Mgr Kpodzro, etc.
Des sujets sensibles, une symphonie politique inachevée que n’ont pas abordés les CNAP (Concertations politiques entre acteurs politiques) qui viennent de plancher durant 6 mois sur divers sujets nationaux d’intérêt politique, malgré le boycott de ces discussions par la DMK, et le rejet des conclusions de ces travaux par l’ANC.
Les maux politiques togolais ont encore besoin de toute vraisemblance de nouvelles séances de consultation, interne ou externe.

Akoyi A.



Le leader du PNP, Atchadam, raillé aux Evalas 2018
Publié le: 22/7/2018  |  aLome.com TV

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