Le Medef, l’organisation patronale française, réunit à Paris depuis ce mardi, des entrepreneurs venus du monde francophone, et en particulier d’Afrique, pour débattre de la construction de la francophonie économique. Un concept pensé comme un prolongement de la francophonie culturelle et politique telle que celle prônée par l’OIF. Une façon pour la France de préserver voire de développer ses positions économiques en Afrique, un contient de plus en plus mondialisé.
Chinois, Allemands, Américains, Turcs, Russes ou Indiens, le monde entier s’intéresse à l’Afrique. La France, qui voit ses parts de marchés se réduire d’année en année sur le continent, espère cependant que les liens linguistiques et culturels avec l’Afrique lui permettront de redonner un peu plus de vigueur à ses entreprises. Momar Nguer est le président du comité Afrique du Medef, l’organisation patronale française : «On voit de plus en plus des espaces économiques qui se retrouvent autour d’une langue, autour d’une culture. Et je pense que se dire que dans un monde bouleversé on va se retrouver sur le plan économique et culturel autour de cette chose fantastique qu’est la langue française, c’est probablement l’avenir», explique-t-il.
La francophonie économique une voie d’avenir ? Tout le monde n’est pas aussi enthousiaste. «Nous sommes dans un monde globalisé. L’anglais est la première langue. La culture anglo-saxonne du business semble prendre le dessus. Donc, que l’on s’enferme dans une logique francophone semble quand même dommage. Cela ne veut pas dire qu’il fait écarter cette logique, mais en plus d’elle, il faut élargir le spectre», analyse Stanislas Zeze, fondateur de Bloomfield Investment, la première agence de notation économique 100% africaine.
Reste qu’une langue commune demeure très pratique pour travailler, comme le pense l’ivoirienne Massogbé Diabaté Touré, fondatrice de Sita SA, entreprise de transformation de noix de cajou. «On a beaucoup de choses en commun, du coup les affaires sont plus faciles. Quand on discute affaires, on se comprend facilement. On est mieux outillé pour pouvoir discuter et défendre les contrats que nous sommes en train de signer».