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Monnaies, paiements, réglementation : la Zlecaf ne se fera pas sans des réformes financières immédiates

Publié le vendredi 27 aout 2021  |  Jeune Afrique
Paul-Harry
© Autre presse par Primature togolaise
Paul-Harry Aithnard, Administrateur Directeur général, Directeur régional exécutif UEMOA du groupe Ecobank.
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Alors que le continent subit les conséquences de la pandémie de Covid-19, la Zlecaf ne doit pas être reléguée au second plan, estiment les membres de l’advisory board de l’Africa Financial Industry Summit.

Les dernières Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) nous ont rappelé que les conséquences du Covid-19 sur les économies africaines sont immenses : perte de 145 à 190 milliards de dollars en termes de PIB, 30 millions de personnes tombées dans l’extrême pauvreté, et une croissance en 2021 inférieure à la moitié de la moyenne mondiale. Dans un monde confronté à une crise d’une telle ampleur, la tentation du protectionnisme gagne du terrain. L’Afrique ne doit pas tomber dans ce piège. L’intégration africaine naissante, la Zlecaf en particulier, ne doit pas en pâtir.

Comme le développement de l’Afrique ne peut attendre, AFIS – la principale plateforme panafricaine de l’industrie financière qui réunit opérateurs et régulateurs – appelle à une accélération critique des réformes financières. L’industrie financière africaine doit jouer un rôle décisif pour aider les entreprises et les particuliers à commercer et à investir sur le continent et faciliter les paiements et les flux de capitaux entre les pays.

Permettre une interopérabilité totale entre les banques

Comme l’a annoncé Wamkele Mene, secrétaire général de la Zlecaf, l’entrée en phase pilote du système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), développé par l’Union africaine (UA) et Afreximbank, change la donne. Aujourd’hui, les paiements pour le commerce intra-africain sont complexes. Ils nécessitent souvent l’intervention d’un pays non africain, y compris pour les échanges entre pays voisins.

Ces inefficacités augmentent les coûts de transfert de fonds au sein du continent et les initiatives visant à moderniser les systèmes de paiement régionaux n’ont pas réussi jusqu’à présent à résoudre ce problème. Outre l’accélération de la mise en œuvre du PAPSS, l’AFIS appelle maintenant à une norme unique et unifiée de QR qui permettra une interopérabilité totale entre les banques et les plateformes de paiement à travers l’Afrique, et autorisera les paiements à partir de comptes bancaires et d’argent mobile.

Pour faire de la Zlecaf un succès, la facilitation des flux de capitaux et la non-convertibilité des monnaies africaines doivent également être sérieusement prises en considération. En Afrique, la plupart des transactions transfrontalières nécessitent l’euro ou le dollar américain, ce qui rend l’intégration économique et financière considérablement difficile. Des solutions concrètes et essentielles existent.

Simplifier les échanges entre les monnaies

Il est ainsi possible de créer une «unité de compte», une mesure unique qui fournirait un équivalent entre les monnaies africaines sans passer par une monnaie non africaine et réduirait ainsi le risque lié à la non-convertibilité du change. Une alternative consisterait à mettre en place deux ou trois monnaies régionales pour simplifier les échanges entre les monnaies en Afrique. Nous souhaitons également soulever la question de l’harmonisation et de la libéralisation des mouvements de capitaux entre les différents régimes de taux de change afin d’atténuer le risque de change et de rendre les opérations plus abordables.

Pour que l’industrie financière africaine joue son rôle en faveur de l’intégration économique du continent, l’AFIS exhorte également les organismes de régulation et les décideurs politiques à accélérer la collaboration et à aller plus loin dans l’harmonisation. Même si le processus peut être long, c’est une étape essentielle à franchir.

Les réformes pratiques pourraient être les suivantes : créer une plateforme collégiale de supervision en attendant que les régulateurs se réunissent ; développer des règles communes pour la comptabilité en Afrique (il existe de nombreuses normes différentes) et établir des normes minimales pour partager les données de manière transfrontalière, afin de faciliter le crédit ; créer un bureau de crédit au niveau panafricain ; développer une plateforme régionale pour les marchés de capitaux.

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