Des affrontements nés d’un désaccord entre des musulmans de la ville de Kétao (environ 450 km de Lomé) au lendemain de la fin du Ramadan ont fait 13 blessés et provoqué des dégâts matériels avec des maisons, des commerces et des véhicules endommagés.
Dix personnes ont été interpellées par la gendarmerie.
Dans un communiqué publié mardi, le ministre de la Sécurité, Yark Damehane (photo), a appelé les protagonistes à l’apaisement et au règlement pacifique des différends qui les opposent en privilégiant la voie du dialogue et de la tolérance.
Toutefois, le ministre précise que les responsables des violences seront punis conformément aux lois en vigueur.
Voici le communiqué du ministre de la Sécurité.
Le vendredi 9 août 2013, la ville de Kétao dans la préfecture de la Binah a connu des affrontements ayant opposé deux groupes rivaux de la communauté musulmane de la localité et qui ont entraîné des blessés et des destructions des biens privés.
En effet, tout a commencé le jeudi 8 août 2013 où un groupe de fidèles musulmans, pour un désaccord avec l’actuel Imam de Kétao a choisi pour la fin du mois de Ramadan d’aller prier à Pagouda. Sur le chemin du retour dans un convoie bouillant d’une quarantaine de véhicules, le convoi officiel du préfet de la Binah était obligé de s’arrêter à leur rencontre, ceci pour éviter un accident de la circulation.
Le 9 août 2013, après la prière du vendredi, M. Afoda Wasiou et Nimoh Gnakou Ibrahim, respectivement Maître coranique et Chef de la communauté musulmane de la localité, se sont au cours de leur prêche, indignés de l’attitude et du manque de respect à l’égard du représentant du pouvoir central affichés la veille par leurs coreligionnaires qui avaient prié à Pagouda pour avoir, d’une part, boycotté la prière officielle organisée à Kétao, et d’autre part, obligé le convoi du préfet à s’arrêter.
Ayant été informés du contenu de ces prêches, certains jeunes hostiles à l’Imam ont intercepté et bousculé ce dernier pour lui demander des explications. Dans la foulée, deux autres jeunes nommés Adjara Abdoul Latif et Adjara Abdoul Djalil s’en sont pris au chef de la communauté musulmane pendant que leur père, le nommé Adjara Séidou, apostrophait avec véhémence El Hadj Nimoh. Ce dernier poursuivi ensuite jusqu’à son domicile par les jeunes Adjara, se sentant menacé, s’est refugié à la Brigade de la Gendarmerie de Kétao d’où il a demandé à l’Imam de le rejoindre pour lui faire part de la situation en cours.
L’information du départ précipité de El Hadj Nimoh de sa maison ayant fait le tour de la ville, des jeunes acquis à sa cause et fidèles à l’Imam se sont attroupés devant son domicile avant d’envahir les différents quartiers pour s’en prendre à leurs adversaires ainsi qu’à leurs biens. Il découle de ses actes de violences, 13 blessés dont deux graves, 20 maisons, 5 boutiques, 6 voitures et 7 motos saccagés et brûlés. L’intervention des forces de l’ordre, appuyées par les éléments venus de Kara et celle des autorités administratives ont permis de ramener le calme dans le milieu. Une enquête a été immédiatement ouverte par la Gendarmerie nationale pour faire la lumière sur ces graves incidents et situer les responsabilités.
A ce jour, 10 personnes ont été interpellées et gardées en vue par la Gendarmerie pour leur participation présumée aux faits ci-dessus mentionnés. Tout en présentant sa compassion aux blessés et aux autres victimes de ces incidents, le ministre de la sécurité et de la protection civile appelle les différents clans à l’apaisement et au règlement pacifique des différends qui les opposent en privilégiant la voie du dialogue et de la tolérance. Toutefois, il tient à préciser que les investigations se poursuivent pour situer les responsabilités et les auteurs seront sanctionnés conformément aux lois en vigueur.