EDOH-ZOUMEDON Koffi Attiogbé de son vrai nom à l’état-civil, TOTO PATRICK est un artiste togolais, chanteur d’Afro-Zouk. Auteur de quatre (04) albums et de plusieurs singles depuis 2004, il nous livre, dans cette interview à nous accordée, les difficultés existentielles des artistes togolais, leurs tribulations en lien avec la crise sanitaire liée au coronavirus, entre autres. Toto Patrick donne également son avis sur ce qui manque à la musique togolaise pour émerger. Lire ci-dessous.
Comment peut-on définir un artiste de la chanson?
Un artiste de la chanson, c’est celui qui, par son art, associe les paroles à la musique et le tout devient une chanson.
De quoi est constitué le quotidien d’un artiste togolais de la chanson ou sa vie en général ?
Un artiste de la chanson a une vie normale comme tout être humain, il fait des activités comme tout le monde ; la seule différence, c’est son statut d’artiste. L’artiste écrit des chants, il les compose, les arrange seul ou avec un musicien arrangeur, puisque c’est son travail. La musique est un métier. A des heures libres, il peut rendre visite à des amis, faire des courses, s’occuper de sa famille, etc.
Quelles sont ses difficultés existentielles?
En musique on rencontre beaucoup de difficultés, d’énormes difficultés. Exemple, un artiste comme moi qui n’a pas de producteur, qui se débrouille seul, ce n’est pas chose facile ; mais l’essentiel est d’y croire, savoir ce qu’on veut.
Au Togo, les artistes arrivent-ils à vivre de leur métier?
Oui, je dirai que ma musique me nourrit ; peut-être pas comme il le faut, mais je rends toujours grâce. Combien nous sommes au Togo ? Combien de Togolais achètent les œuvres des artistes Togolais? Regardez un peu la superficie du Togo et comparez-le à des pays comme le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire, etc. où il y a des artistes auxquels nous avons toujours envie de ressembler ! La différence est là, et elle est grande. Ce serait de l’ingratitude si je te disais que ma musique ne me nourrit pas.
Quelle est l’identité musicale du Togo, comparé aux pays comme le Ghana, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Congo, etc. ?
L’identité de la musique togolaise, c’est la musique togolaise (rire)…Moi je suis chanteur d’Afro-Zouk, je m’occupe de ça et je continue par travailler dur pour le faire connaître à travers le monde avec les couleurs de mon pays.
Quels sont les problèmes spécifiques que rencontrent les artistes togolais depuis la crise sanitaire liée au coronavirus?
La crise sanitaire a presque détruit les activités culturelles, et c’est dur pour les artistes et tous les acteurs culturels. L’artiste vit des revenus des spectacles et toute autre forme de prestations ; mais depuis 2020, c’est compliqué, pas seulement au Togo, mais dans tout le monde entier. Mais j’ai la foi que ça va passer. C’est pourquoi je profite pour demander à nos compatriotes qui ne se sont pas encore fait vacciner, d’aller le faire pour que la vie reprenne son cours normal. Sinon c’est compliqué. Tout dépendra de nous, nous devons nous engager ensemble si nous voulons que la vie reprenne normalement.
La pandémie aura assommé beaucoup d’entre eux qui tiraient déjà le diable par la queue et donc risquent de ne plus se relever…
Ah oui, la pandémie a fait du dégât, beaucoup de dégâts, pas seulement chez nous les artistes, il y a également les DJ, les night-clubs, les restaurants, les hôtels, les acteurs culturels, etc. Mais souhaitons plutôt qu’ils puissent se relever, ceux qui sont tombés, puisque ce n’est pas la fin du monde. Quand on a la santé et on tombe, on peut se relever
Une autre réalité dans le monde des artistes au Togo, la plupart finissent par quitter et faire des reconversions dans d’autres métiers...
Associer d’autres activités au métier d’artiste chanteur pour pouvoir s’en sortir, je trouve pas de mal en ça ; mais faire la reconversion dans d’autres métiers et laisser carrément la musique, je n’en ai aucune idée.... suite de l'article sur Autre presse